Chien 51

Un polar dans un univers Cyber-Punk.

J'ai beaucoup aimé ce livre. J'adore l'univers après je crois qu'on me l'a trop bien vendu et je suis énormément déçue sur la fin Spoiler(cliquez pour révéler)le fait qu'il y ait une scènede sexe dans le livre entre Zen et Salia, mêmesi c'étaitdurant le Love Day et que derrière rien, alors que Zem étaitquand même perturbé. Et puis, on me disait "oh à la fin le peuple gagne", non Zem "meurt", Salia est toujours mal en point et GoldTex est toujours vainqueur. Bref je suis déçue mais c'est pour tout ce que j'espérai dedans

Laurent Gaudé est un auteur que je suis depuis ses débuts. Cris a été pour moi une révélation, la Porte des enfers une lecture enthousiasmante, tous les autres un bonheur constant de lectrice affamée.

Ce dernier opus ne m'a pas déçu même si le pessimisme qu'il dégage a impacté mes journées et perturbé mes nuits. Ce monde est décidemment bien difficile à vivre et la vision que nous en donne l'écrivain est désespérante, suicidaire, pervertie.

Les protagonistes de cette histoire fictive (mais pour combien de temps...) se heurtent à l'indicible et Sparak, le chien 51, oscille entre la nostalgie d'un pays disparu et la terrible culpabilité qui le crucifie. Il est prisonnier de son passé, privé de tout ce qui donne aux hommes un semblant d'humanité et seule son empathie résiliente lui maintient la tête hors de l'eau.

Avec lui, nous plongeons dans ces lendemains dont nous ne voulons pas mais que le monde actuel nous fabrique pour mieux nous terrasser. C'est terriblement réaliste, et la désespérance affleure à chaque page sans que nous ne puissions nous en préserver.

J’aime bien les livres où il n’y a pas de gentils et de méchants. Contrairement à ce que BFMTV aimerait nous faire croire, c’est JJG qui a raison finalement, on est tous entre gris clair et gris foncé et certainement les personnages de Chien 51.

Tout le talent de Laurent Gaudé, il nous sort un polar dystopique (ou une dystopie policière?) mais en vrai, tu sais qu’il ne veut ni parler dystopie ni roman policier, même s’il entremêle à merveilles les deux genres dans un roman sombre et défaitiste. Il veut te parler de la vraie vie de maintenant, des dérives du capitalisme, des espoirs dont on se berce et des illusions perdues.

Chien 51 ne doit donc pas effrayer ceux qui seraient allergiques à la littérature de genre, ce n’est finalement qu’un prétexte à la réflexion, un miroir grossissant de notre mode de vie et nos travers. Comme toute bonne dystopie qui se respecte!

Très bon roman de dystopie, très addictive par sa construction thriller. Ce n'est pas une écriture Levi/Musso. Plutôt de la qualité de Pierre Le Maitre et Fred Vargas.

L’histoire : Nous sommes clairement dans un univers dystopique. La Grèce a été rachetée par des entreprises et la population est désormais divisée en zone en fonction de leur statut dans la société et de leur richesse. Zem Sparak, notre héros, est flic dans la zone 3, la plus miséreuse. Un meurtre étrange va venir chambouler sa vie et le forcer à faire équipe avec une femme d’une autre zone. Ensemble, ils vont devoir élucider les mystères de cette enquête, mais aussi de leur gouvernement. Ils vont vite se rendre compte que les dirigeants cachent des choses. J’ai adoré ce roman qui était le premier que j’ai écouté en audio. Je m’attendais à un roman de littérature blanche et en fait l’auteur en a cassé les codes et est clairement parti dans de la science-fiction, c’était vraiment chouette.

Les personnages : J’ai adoré Zem Sparak, sous son air grognon, c’est un homme très attachant et touchant. Il rêverait que sa Grèce redevienne celle qu’il a connue. Puis, la jeune femme qui va l’aider est extrêmement bouleversante également. Elle vit certes dans une meilleure zone, mais ce n’est pas pour cela que la vie l’épargne. Ensemble, ils vont faire un duo de choc et montrer qu’en fait, ces différences de zones peuvent tout de même lier deux personnes. Beaucoup de personnages gravitent autour d’eux et notamment les dirigeants de GoldTex sur qui on a du mal à trouver des compliments.

La plume: Pour la première fois, j’ai écouté un roman en audio et ce fût expérience réussie! On ressent tout de même les subtilités de la plume qui est très belle. Le narrateur collait parfaitement bien au récit à mon sens, il adoptait les bons tons aux bonnes scènes et ça, c’était génial. Je n’avais jamais lu Laurent Gaudé auparavant et j’ai apprécié le découvrir avec ce titre. Cependant, je ne sais pas si je me lancerai dans les autres, car ils sont plus contemporains que dystopiques, mais je ne ferme pas la porte non plus.

En résumé, j’ai passé un très bon moment avec cet audiobook. Les personnages nous prennent aux tripes,la plume est agréable et l’histoire est bouleversante. Je ne peux que vous recommander de vous dirigervers cet ouvrage.

Laurent Gaudé n'a pas peur de s'engager sur des voies qui ne lui sont pas coutumières. Ici, il taquine à la fois le polar et l'anticipation, avec une réussite un peu mitigée, il faut bien le dire. Il y a d'excellentes pistes, de bonnes idées, on pense souvent à Damasio. Mais la trame policière est un peu tâtonnante et à force de correspondre à des archétypes, les personnages en deviennent un brin caricaturaux. Dommage, parce qu'on retrouve certains des thèmes de prédilection de l'auteur, mais il noircit tellement le cadre que cela devient parfois ardu de s'accrocher. Une belle tentative pas tout à fait transformée.

Laurent Gaudé s’essaye à l’anticipation, et décrit un monde dominé par les multinationales. On retrouve le thème des cités divisées en secteurs infranchissables avec les masses opprimées en périphérie. Bref, pas très original.

Les pauvres sont exploités, les privilégiés indifférents, idem. L’intrigue n’est pas mal, mais de constants flash-back nostalgiques du personnage principal brisent le rythme. Le mieux, finalement, c’est le titre du livre: « chien 51 », ça intrigue. On est un peu déçu.

Univers super intéressant et intrigue bien pensée. Néanmoins n'étant pas très fan de polar je n'ai pas non plus été super ambiancé. Je trouve aussi que l'univers est vraiment bien et qu'il mériterait d'être plus exploité. Il faudrait une suite ou quelque chose du genre.

Encore une fois la plume de Laurent Gaudé a fait mouche.Ce récit dystopique qui interpelle sur les dérives politiques possibles de notre monde contemporain, particulièrement inégalitaire est oppressant. J'ai beaucoup aimé le mélange de renoncement , de nostalgie et de colère des personnages principaux . L'intrigue aussi est bien construite , haletante comme un thriller. L'ensemble est riche , exigeant , démoralisant ...et lucide , et n'est pas sans rappeler Georges Orwell ou le film " Soleil vert" de Richard Fleischer.