Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 476
Membres
1 012 359

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par feedesneige 2016-04-10T19:41:37+02:00

Hill Clan Cross

La porte éraflée s’ouvrit à la volée sur Trident et Darnel, qui déboulèrent dans la chambre de motel comme deux décharges de chevrotine. Se servant du lit à la courtepointe imprimée de marguerites pour établir une frontière entre les acheteurs et les vendeurs, Trident planta le Colt 45 dans sa main droite au milieu de la broussaille des sourcils joints de Karl, en même temps qu’il plaçait entre les yeux verts d’Irvine le canon scié calibre 12 qu’il tenait dans sa main gauche. Il éloigna ensuite du matelas les deux jeunes, les fit s’arrêter devant le mur repeint à la nicotine et ordonna : « Lâche les sacs, Karl ! »

Des spasmes convulsifs contractèrent les bras de débardeur de Karl, qui finit par laisser tomber les deux lourds sacs à dos militaires. Irvine, immobile à côté de lui, la poitrine se soulevant et s’abaissant à un rythme précipité, protesta d’un ton geignard, digne d’un vrai cul-terreux du sud de l’Indiana : « Hé, c’est not’ deal, merde ! »

Derrière Trident, son grand frère Darnel repoussa d’un coup de pied la porte de la chambre, puis dirigea les deux acheteurs vers la droite du lit, tout contre la table de chevet, avant d’abattre une matraque en cuir lesté sur la pointe de cheveux en haut du front de Dodo Kirby, permettant ainsi aux genoux de ce dernier de lier connaissance avec la moquette trouée à la cigarette. Le cadet de Dodo, Uhl, avança d’un pas, et, dévoilant une mauvaise dentition en damier, articula : « Bordel, mec, tu peux pas… » Darnel lui fit obligeamment tâter de sa matraque, lui broyant le nez, réduisant ses lèvres à une pulpe couleur myrtille. Glissa le bâton dans sa salopette, sortit de son autre poche un rouleau de fil de fer, secoua la tête et lança : « Je peux pas quoi, hein ? On a jamais donné notre accord pour ce deal. On est venus récupérer ce qui est à nous. »

Trident et Darnel s’étaient aperçus que plusieurs de leurs containers de stockage avaient singulièrement perdu du poids entre le moment où ils avaient été pesés pour un client et celui où le client en question s’était plaint du résultat après les avoir repesés. Il ne leur avait pas fallu longtemps pour identifier les responsables de l’écrémage, vu que les mains fiables ne couraient pas les rues. Alors ils avaient fait passer le mot au shérif du comté de Harrison, Elmo Sig, dont ils graissaient la patte depuis bien dix ans, et qui, en échange, les laissait organiser leurs petits trafics dans le seul motel de la ville. Sig se chargeait également de filer des tuyaux aux agents de la DEA[1] pour les aiguiller vers d’autres comtés, les détournant ainsi du sien. Il avait une seconde paire d’yeux et d’oreilles en la personne d’un certain AK, qui opérait dans les environs. Celui-ci avait raconté un peu partout qu’il avait entendu parler de ces deux jeunes en possession d’un stock d’herbe premier choix, qu’ils avaient un besoin urgent de transformer en cash. La transaction devait avoir lieu dans le même motel où ils avaient vu Darnel et Trident effectuer les leurs.

Darnel s’accroupit. Appuya un genou sur la flanelle bleue habillant la colonne vertébrale d’Uhl. Entreprit de lui tisser avec le fil de fer un réseau serré de huit entre les poignets. Retira de sa poche arrière une pince coupante. Sectionna le fil de fer.

La sueur inondait la jungle de boutons d’acné rouges et blanc pus sur le front de Karl quand il brailla : « On vous a aidé à récolter, sécher, peser et emballer cette foutue came quand vous étiez tous occupés ailleurs ! On mérite une part du gâteau. »

De son bras droit balafré, Trident déplaça le Colt qu’il lui avait enfoui dans les sourcils pour le lui coller en plein milieu du front. « Putain, non ! » brailla Karl. « Pour mériter un truc, faut l’avoir gagné », décréta Trident.

Derrière lui, de l’autre côté du lit, Darnel achevait d’attacher les poignets de Dodo. Il se releva en disant à Karl : « Toi, tu serais resté qu’une tache de foutre sur la cuisse de ta mère si j’avais pas décidé d’avoir un fils pour assurer ma descendance. Mais c’est vrai, j’suis pas sûr que tu méritais ça. »

Darnel s’avança vers Karl et Irvine. « Tournez-vous, ordonna-t-il. J’en ai marre de voir vos tronches de débiles. » Les deux jeunes s’exécutèrent et se retrouvèrent face au mur jaunissant. Trident glissa le Colt dans sa ceinture. Laissa le canon scié pendre le long de son flanc. Secoua son crâne tondu ras l’os. « Dire que vous avez même pas pensé à fouiller le parking, des fois qu’y aurait d’autres mecs en planque ! Décidément, y en a pas un de vous deux pour relever l’autre ! À cette heure de la nuit, ils auraient pu vous tomber sur le poil comme on vient d’le faire. Quand je pense qu’on vous a surveillés bien tranquillement du pick-up…

— Je te l’avais dit, qu’on aurait dû inspecter ce putain de parking ! » lança Karl à Irvine.

Trident s’écarta d’eux, tandis que Darnel entravait les poignets d’Irvine en lui demandant : « Qui s’est porté garant de ces deux sous-merdes ? »

De l’autre côté du lit, Karl geignit : « Eugene Lillpop. »

Darnel hoqueta de rire. « Ce dégénéré consanguin qui a une main dans son froc, l’autre sous les jupes de sa mère ? Sa parole vaut même pas le glaviot qui lui sert à se lubrifier la paluche. »

Afficher en entier
Extrait ajouté par bridget 2013-04-08T11:57:33+02:00

La porte éraflée s'ouvrit à la volée sur Trident et Darnel, qui déboulèrent dans la chambre de motel comme deux décharges de chevrotine. Se servant du lit à la courtepointe imprimée de marguerites pour établir une frontière entre les acheteurs et les vendeurs, Trident planta le Colt 45 dans sa main droite au milieu de la broussaille des sourcils joints de Karl, en même temps qu'il plaçait entre les yeux verts d'Irvine le canon scié calibre 12 qu'il tenait dans sa main gauche. Il éloigna ensuite du matelas les deux jeunes, les fit s'arrêter devant le mur repeint à la nicotine et ordonna : «Lâche les sacs, Karl !»

Des spasmes convulsifs contractèrent les bras de débardeur de Karl, qui finit par laisser tomber les deux lourds sacs à dos militaires. Irvine, immobile à côté de lui, la poitrine se soulevant et s'abaissant à un rythme précipité, protesta d'un ton geignard, digne d'un vrai cul-terreux du sud de l'Indiana : «Hé, c'est not' deal, merde !»

Derrière Trident, son grand frère Darnel repoussa d'un coup de pied la porte de la chambre, puis dirigea les deux acheteurs vers la droite du lit, tout contre la table de chevet, avant d'abattre une matraque en cuir lesté sur la pointe de cheveux en haut du front de Dodo Kirby, permettant ainsi aux genoux de ce dernier de lier connaissance avec la moquette trouée à la cigarette. Le cadet de Dodo, Uhl, avança d'un pas, et, dévoilant une mauvaise dentition en damier, articula : «Bordel, mec, tu peux pas...» Darnel lui fit obligeamment tâter de sa matraque, lui broyant le nez, réduisant ses lèvres à une pulpe couleur myrtille. Glissa le bâton dans sa salopette, sortit de son autre poche un rouleau de fil de fer, secoua la tête et lança : «Je peux pas quoi, hein ? On a jamais donné notre accord pour ce deal. On est venus récupérer ce qui est à nous.»

Trident et Darnel s'étaient aperçus que plusieurs de leurs containers de stockage avaient singulièrement perdu du poids entre le moment où ils avaient été pesés pour un client et celui où le client en question s'était plaint du résultat après les avoir repesés. Il ne leur avait pas fallu longtemps pour identifier les responsables de l'écrémage, vu que les mains fiables ne couraient pas les rues. Alors ils avaient fait passer le mot au shérif du comté de Harrison, Elmo Sig, dont ils graissaient la patte depuis bien dix ans, et qui, en échange, les laissait organiser leurs petits trafics dans le seul motel de la ville. Sig se chargeait également de filer des tuyaux aux agents de la DEA pour les aiguiller vers d'autres comtés, les détournant ainsi du sien. Il avait une seconde paire d'yeux et d'oreilles en la personne d'un certain AK, qui opérait dans les environs. Celui-ci avait raconté un peu partout qu'il avait entendu parler de ces deux jeunes en possession d'un stock d'herbe premier choix, qu'ils avaient un besoin urgent de transformer en cash. La transaction devait avoir lieu dans le même motel où ils avaient vu Darnel et Trident effectuer les leurs.

Darnel s'accroupit. Appuya un genou sur la flanelle bleue habillant la colonne vertébrale d'Uhl. Entreprit de lui tisser avec le fil de fer un réseau serré de huit entre les poignets. Retira de sa poche arrière une pince coupante. Sectionna le fil de fer. La sueur inondait la jungle de boutons d'acné rouges et blanc pus sur le front de Karl quand il brailla : «On vous a aidé à récolter, sécher, peser et emballer cette foutue came quand vous étiez tous occupés ailleurs ! On mérite une part du gâteau.»

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode