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Nouvelle "Gagnante d'un Jour" et terminant "3ème" au Concours Booknode "Correspondance avec un Inconnu"

1ère partie : Un correspondant inquiétant

« BIIIP… BIIIP… BIIIP… » Après trois sonneries irritables de son réveil, John Cole avait enfin réussit à trouver le bouton d’arrêt afin de les faire cesser. On était lundi matin et une nouvelle semaine de travail débutait. C’était un jeune homme qui avait à peine la vingtaine, qui avait vécu plusieurs coups dur dans sa vie et qui, par conséquent, avait eu beaucoup de mal à redresser la barre. Cependant, depuis deux-trois mois tout semblait repartir dans le bon sens. Il avait fini par trouver un travail. Certes cela n’était qu’un poste de livreur de journaux, mais il fallait bien commencer par quelque chose.

Cependant, ce qu’il l’avait surtout réveillé était cette rencontre fortuite qu’il avait eu dans un bar il y a quelques semaines. Une magnifique jeune femme, répondant au nom de Lise Adams, l’avait abordé et avait glissé discrètement son numéro de téléphone dans la poche de sa chemise. Toutefois, étant souvent éméché lors de ses sorties et cette soirée ne dérogeant pas à la règle, il ne s’en ait aperçu qu’une semaine plus tard lorsqu’il avait emmené ses vêtements à la laverie, le petit bout de papier ayant glissé sur le sol. Il l’avait donc appelé et l’avait revu sans avoir un taux d’alcoolémie illégale dans le sang. Depuis, quelque chose d’agréable semblait naître au creux de sa poitrine… Elle était bien plus jolie que tout ce qu’il aurait pu souhaiter mais il n’allait sûrement pas bouder son plaisir d’avoir fait une aussi belle rencontre.

Une demi-heure plus tard, ayant encore quelques minutes devant lui avant de partir au travail, il décida de se connecter rapidement sur sa page Facebook afin de voir l’actualité de ses quelques rares amis. Lise en faisait évidemment partie. Au bout d’un court instant, une fenêtre de communication s’ouvrit en bas à droite de son écran. Le message n’était pas de source identifiable et affichait seulement : « Inconnu : Bonjour John ». C’était encore l’une de ces pop-up inutile qui font croire à une pseudo vie sociale en parlant avec des personnes inconnues. John, n’avait pas besoin de ce genre d’artifice pour savoir qu’il avait déjà une vie sociale très restreinte. Depuis la mort de ses parents, il s’était renfermé sur lui-même et les personnes qu’il fréquentait pouvaient désormais se compter sur les doigts d’une seule main. Ce n’était pas la première fois qu’il recevait ce genre de message et, comme à chaque fois, il ignora celui-ci avant d’éteindre son ordinateur portable et de partir travailler.

Sur les coups de midi, alors que sa tournée touchait à sa fin, il eut comme une drôle de sensation. En se retournant, il aperçut une voiture noire stationnée un peu plus bas dans la rue. Celle-ci n’était pas en mouvement et avait toutes ses vitres teintées. Bien qu’incapable de dire pourquoi, il ressentit alors un courant d’air froid venant lui hérisser les poils de ses bras alors que son cœur s’emballa d’un seul coup. Se secouant la tête, il remonta sur son vélo pour rentrer chez lui, pédalant un peu plus vite qu’à l’accoutumée. Sur le trajet, il se retourna à plusieurs reprises pour voir si la voiture avait bougée mais celle-ci était restée immobile, balayant ainsi d’un revers les idées paranoïaques du jeune homme.

Cela dit, la paranoïa n’avait rien de surprenant dans sa situation. En rentrant chez lui, il déposa son vélo dans son garage avant d’aller chercher le courrier du jour dans sa boîte aux lettres. Il s’y trouvait quelques publicités, une facture d’électricité ainsi qu’un rappel de son propriétaire pour le versement de son loyer. Cependant, il y avait à nouveau une lettre inquiétante. Comme toujours, celle-ci n’avait pas d’expéditeur au dos et n’avait même pas de timbre, prouvant que la personne était venue l’insérer directement dans sa boîte. Il l’ouvrit et découvrit une feuille blanche pliée en deux qui contenait à l’intérieur un message à l’encre manuscrite « C’est pour demain… ».

Rentré chez lui, il déposa la lettre anonyme sur un tas contenant toutes les autres missives qu’il avait reçues auparavant parmi d’autres messages comme : « Je sais qui tu es réellement » ; « Souviens-toi de tes erreurs » ou encore « Je sais ce que tu as fait ». Alors que d’autres était plus agressives comme : « Tu ne mérites pas de vivre » ; « Tu finiras par le payer » ou encore « Assassin ». Bien évidemment, il avait déposé une plainte auprès de la police pour harcèlement mais ces derniers avaient alors dit qu’ils ne pouvaient rien faire sans davantage d’éléments à étudier. Autrement dit, il fallait attendre que ce harceleur passe aux actes pour pouvoir ouvrir une enquête. Excédé, il avait fini par sortir du commissariat sans même adresser un regard à son interlocuteur.

Désormais, il les gardait dans une chemise comme preuves. Ces messages avaient débutés il y a presque six mois et ceux-ci étaient devenus plus fréquent passant d’une fréquence d’un message par semaine à un message tous les jours depuis le mois dernier. Il trouvait cependant la lettre d’aujourd’hui encore plus inquiétante que les précédentes. Certes, il savait pertinemment à quoi tous ces courriers faisaient illusion et demain serait la première date anniversaire de ce qui était arrivé… Son correspondant anonyme allait-il passer à l’acte ? Pour éviter de penser à cela, il préféra écouter le cri de son ventre et partit dans sa petite cuisine afin de se faire réchauffer une part de pizza.


2ème partie : Un passé douloureux

« DING…DONG » C’était la sonnerie de sa porte d’entrée qui venait de le réveiller en sursaut de sa petite sieste de début d’après-midi. Il fallait dire pour sa défense que son travail exigeait qu’il devait se lever tôt et qu’il était plutôt du genre couche-tard et cela même en semaine. Cette petite sieste était donc pour lui le moyen de récupérer un peu. Cependant celle d’aujourd’hui fut plus courte qu’à l’ordinaire. Il se releva et se dirigea vers l’entrée avant de regarder par le judas. Immédiatement, un sourire se dessina sur son visage avant qu’il n’ouvre la porte pour laisser entrer son visiteur inattendu.

« Lise » Laissa-t-il échapper de ses lèvres avant de venir embrasser la jeune femme, l’entraînant avec lui à l’intérieur de son appartement. En refermant la porte, il ne put refreiner sa surprise de la voir ici.
« Que fais-tu ici ? Tu n’es pas censée travailler aujourd’hui ? » Lui demanda-t-il sachant qu’elle exerçait un petit travail d’hôtesse de caisse dans un supermarché.
« Tu n’es pas content de me voir ? » Lui rétorqua-t-elle tout en se retournant pour lui face. Laissant voler sa longue chevelure blonde par-dessus son épaule avant de lui lancer un regard inquisiteur.
« Si ! Bien sûr ! Je suis surpris c’est tout » Avança-t-il pour sa défense.
« J’ai posé une semaine de vacances… » Elle lui avait répondu tout en avançant vers lui. Jetant alors son sac à dos dans le couloir, elle s’arrêta lorsque leurs corps se frôlaient. Déposant un léger baiser sur la joue du jeune homme, elle termina sa phrase : « …Pour m’occuper un peu de toi »

Prenant cela comme une invitation, John attrapa sa petite amie par la taille et l’embrassa à pleine bouche. Celle-ci répondit à son baiser alors que le jeune homme l’emmena jusqu’au lit de sa chambre avec une idée derrière la tête. Une fois allongé sur elle, il lui déposa quelques baisers dans le cou tout en faisant remonter sa main sous sa jupe. Lise finit par poser sa main pour stopper l’entrain du jeune homme. Elle le regarda alors de ses yeux d’un vert profond.

« Je ne suis pas encore prête… » Lui avança-t-elle avant de poursuivre « …mais je te promets que si tu te montres patient, tu finiras par avoir ce que tu mérites. » Finissant sa phrase en l’embrassant de nouveau. Cela faisait un peu moins d’un mois qu’ils sortaient ensemble et la jeune femme résistait toujours à ses avances pour le moment. Non pas qu’elle n’en avait pas envie, mais cela serait la toute première fois pour elle et elle préférait attendre d’être parfaitement prête pour ce moment si particulier. Une chose que John avait finalement acceptée sans sourciller repassant sa main au-dessus des vêtements de Lise.

Une petite demi-heure de tendresse plus tard, Lise s’était absentée dans la salle de bain. En revenant, elle s’arrêta devant une photo encadrée de John entouré de ses deux parents. Pour Lise, ceci restait une énigme. John n’avait jamais parlé de sa famille auparavant et elle hésita un instant avant de tenter de lui poser la question :

« Tu ne m’as pas encore parlé de tes parents… » Laissant sa phrase en suspend, faisant ainsi comprendre à son petit ami qu’elle aurait bien aimé en savoir davantage sur lui. Elle croisa le regard interrogateur et troublé du jeune homme qui, visiblement, considérait ce sujet comme sensible. Il tapa gentiment de la main droite sur le bord du lit à côté de lui pour faire signe à la jeune femme de venir s’asseoir à ses côtés.

Ils en parlèrent pendant une heure où John lui raconta toute son histoire. Partant de sa plus tendre enfance jusqu’au 1er Juin 2009, jour où le premier drame de sa vie s’était produit. Il lui avait dit que ses parents se trouvaient à bord du vol AF447 en provenance de Rio et à destination de Paris. Sans que l’on ne sache encore pourquoi, l’avion avait fini par sombrer dans les profondeurs de l’océan, faisant ainsi disparaître ses deux parents alors qu’il avait à peine 18 ans. Lise le pris alors dans ses bras un long moment avant de le questionner sur la suite.

« Et ensuite ? Comment as-tu fait pour t’en sortir ? » Demanda-t-elle d’un air laissant paraître sa curiosité.
« J’ai… » Il hésita un instant avant de juger qu’il avait confiance en sa partenaire.« J’ai sombré également… mais dans l’alcool » Baissant la tête en même temps que le sentiment de honte l’envahissait. Lise le garda alors dans ses bras sans rien ajouter cette fois-ci.

« Mais depuis que je t’ai rencontré, ma vie semble prendre un nouveau tournant… » C’est John qui avait finalement brisé le silence en murmurant cette phrase à l’oreille de Lise. Celle-ci recula lentement sa tête pour le regarder dans les yeux. C’est à ce moment que le jeune homme rajouta : « Je pense que je suis en train de tomber amoureux… »
« Moi aussi ! » Avait aussitôt répliqué la jeune femme le regard luisant. Elle se pencha vers lui pour l’embrasser de nouveau avant de venir poser sa tête sur son épaule, souriant à ce signe du destin.


3ème partie : Prise de contact

En début de soirée, John s’était glissé sur son balcon pour pouvoir allumer une cigarette tranquillement à la tombée de la nuit. Il était heureux du rapprochement qui s’était produit plus tôt entre Lise et lui. Leur relation allait sans doute prendre une toute nouvelle tournure dans les jours prochains et il savourait à l’avance l’idée qu’elle passe toute une semaine avec lui. La jeune femme s’était posée dans le canapé de son petit salon avant d’allumer le poste de télévision. Il avait le regard perdu dans le vague lorsque quelque chose arrêta aussitôt son regard.

Un peu plus bas, dans la ruelle, se trouvait stationné la même voiture noire qu’il avait aperçue dans la matinée. Celle avec les vitres teintées qui ne laissaient rien voir de son intérieur. Cette coïncidence était de trop à ses yeux et sa paranoïa reprit le dessus. Il en déduisit aussitôt qu’elle était là pour lui, pour le surveiller et il repensa alors à la lettre qu’il avait reçue aujourd’hui : « C’est pour demain… ». Il déglutit avant d’écraser sa cigarette sur le rebord du balcon et de rentrer à l’intérieur de l’appartement la peur dans le regard.

]« Qu’est ce qu’il y a ? » Demanda aussitôt Lise en voyant une lueur inhabituelle dans le regard de son petit ami.
« Je crois que je suis surveillé » Avança-t-il sous le regard abasourdi de la jeune femme.

Les minutes qui suivirent, John les passa à parler des lettres anonymes qu’il avait reçues, à lui montrer la voiture qui se trouvait stationner dans la rue et au message inquiétant qu’il avait reçu le matin même. Lise semblait emmagasiner les informations tout en restant muette. Cependant, son esprit logique finit par prendre le dessus.

« Pourquoi ? » Demanda-t-elle. « Pourquoi toi ? Pourquoi demain ? »

John restait amorphe. Il avait confiance en Lise, mais il n’arrivait pas à évoquer la raison le plus plausible à ses yeux. C’était le deuxième drame de sa vie et il en avait tellement honte qu’il n’en avait jamais parlé à personne. Le 5 Mai 2010 avait été un nouveau tournant dans sa vie. Depuis la mort de ses parents un an plus tôt, John avait trouvé son seul réconfort dans l’alcool et ce jour-là ne dérogeait pas à la règle. Il était ivre et avait pris le volant pour rentrer chez lui. En route, il avait essayé d’envoyer un message à l’un de ses amis. Malheureusement, il n’avait pas vu qu’il se déportait de sa voie, ne s’en rendant compte que lorsque la voiture en face se mit à klaxonner fortement.

C’était la dernière chose qu’il avait entendu avant de tomber dans un coma après l’accident. Il apprit à son réveil, une semaine plus tard, que les personnes de la voiture d’en face n’avaient pas survécus au choc frontal. À l’intérieur se trouvait une femme de 24 ans, Claire Fischer, accompagnée de sa petite fille de six mois prénommée Juliette. Ils les avaient tués et lors du jugement au tribunal, il n’avait pas osé assumer son acte. Il avait alors avancé qu’il s’était endormi au volant. Certes, il n’avait pas nié qu’il avait trop bu, de toute manière les tests effectués sur lui l’auraient contredit, mais il avait dit que la fatigue avait été la principale fautive. C’est au moment du verdict que l’accident de ses parents, un an auparavant, lui évita de la prison ferme. Pris en pitié par les juges, il avait alors seulement écopé de six mois de Travaux d’Intérêt Général et d’une suspension de permis pour la même durée. Demain, cela ferait donc un an que s’était produit cet accident et finalement, il ne se l’était toujours pas pardonné.

« Je ne sais pas… » Répondit-il, n’osant pas lui avouer la vérité. Baissant la tête, il n’avait pas vu le regard déçu de Lise qui avait compris qu’il ne lui disait pas tout.

Une heure plus tard, John tournait en rond dans son appartement en attendant le retour de Lise. Ils avaient décidé d’un commun accord d’envoyer la jeune femme dans la rue pour relever le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture noire. Un soupir de soulagement l’envahit lorsqu’il vit la jeune femme revenir dans l’appartement saine et sauve.

« Je l’ai » S’écria-t-elle, ravie d’avoir remplit sa mission avec succès alors qu’elle donna à John le bout de papier sur lequel elle avait écrit le numéro de la plaque. « Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »
« Merci » Lui répondit-il tout en l’embrassant sur le front.
« On peut toujours essayer de chercher des informations sur Internet, sait-on jamais »

John alluma alors son ordinateur portable et se dirigea sur Internet. Il consulta notamment un site s’appelant Ewroom, mais les recherches n’aboutirent à rien. C’est alors qu’un message s’ouvrit en bas à droite de son écran, marquant presque la même chose que ce matin : « Inconnu : Re-Bonjour John ». D’instinct, le jeune homme referma la fenêtre avant qu’un nouveau message apparaisse dans la foulée : « Inconnu : Je voudrais juste te parler un peu ».


4ème partie : Un rendez-vous dangereux

« Qui est-ce ? » Demanda Lise en voyant le second message s’affichait à l’écran.
« J’en ai pas la moindre idée » Répondit John avant d’ajouter : « Regarde par la fenêtre si la voiture est toujours là »
« Tu crois que c’est lui ? » Rajouta Lise tout en se dirigeant vers la fenêtre.

« John : Qui es-tu ? » John osa finalement répondre à son correspondant inconnu non sans avoir une énorme boule au ventre qui grossissait à chaque seconde qui s’écoulait.
« La voiture est toujours là » Lui fit part Lise avant de revenir vers John.
« Non, reste à la fenêtre » John haussa le ton, montrant ainsi qu’il était sous tension. De plus, il ne voulait pas que Lise tombe sur leur conversation sachant qu’il ne lui avait rien dit tout à l’heure.
« Euh… d’accord » Lui répondit Lise, visiblement blessée par le ton du jeune homme.

« Inconnu : Qui je suis n’a aucune importance pour l’instant, mais en revanche je peux te dire qui tu es… »
« John : Que voulez-vous ? » John en avait des crampes d’estomac alors qu’il sentait des gouttes qui commençaient à perler sur son front. Leur conversation lui rappelait l’un des messages qu’il avait reçu il y a quelques jours déjà : « Je sais qui tu es réellement » Cela ne faisait aucun doute dans son esprit qu’il s’agissait de la même personne, sauf que celle-ci avait enfin décidé d’entrer en contact avec lui.
« Inconnu : Je ne peux plus attendre, il faut que je te parle en face, rien que tous les deux. » puis voyant que John ne répondait pas il rajouta : « Inconnu : Sur l’aire de repos à l’extérieur de la ville, dans deux heures. À tout à l’heure»

John avait fini par éteindre son ordinateur portable sans lui répondre. Il remarqua la montre à son poignet, elle indiquait 22H03, dans deux heures on serait donc le 5 Mai 2011. Un an… Pensa-t-il avant qu’il ne soit extirpé de ses pensées par Lise.

« Elle bouge… » John mit un certain temps à réagir incitant Lise à compléter sa réponse. « La voiture, elle bouge ! Elle s’en va ! » C’était la preuve que John que attendait pour se convaincre que l’homme dans la voiture était bien la personne qui le harcelait et qui venait de lui fixer un rendez-vous en pleine nuit sur un parking.

Lorsque les courriers avaient commencés, John avait fait des recherches sur la famille Fischer pour essayer de deviner qui aurait pu lui en vouloir, mais ses recherches n’avaient menées nulle part. Le mari de la victime avait sombré dans la folie et se retrouvait enfermé dans un hôpital psychiatrique. Ses parents étaient morts avant l’accident et sa sœur vivait à l’autre bout de la France. Rien n’indiquait qu’elle était proche de sa défunte sœur et de plus, John n’envisageait pas une seule seconde qu’une femme soit capable de passer à l’acte en lui donnant rendez-vous. Le mari aurait pu s’enfuir et le suivre, mais comment aurait-il fait pour envoyer ses messages de l’hôpital ? Non cela ne tenait pas debout et John se retrouvait devant une impasse. Il ne savait pas à qui il avait affaire. La curiosité et la volonté de clore une fois pour toute cette histoire le poussa à accepter ce rendez-vous.

« John, s’il te plaît… » C’était Lise qui s’était mise à genoux devant lui pour le supplier de ne pas s’y rendre. Mais John avait pris sa décision et rien ne pourrait désormais le faire changer d’avis. Il avait sortit son fusil de chasse, issu de la passion que son père lui avait transmise pendant l’adolescence. Cela fit naître la peur sur le visage de Lise qui recula.

« C’est pour me défendre, juste au cas où… » Lui répondit John en voyant son air désemparé.
« N’y vas pas… » Lise tentait toujours de le faire changer d’avis même si elle avait compris qu’elle ne pourrait plus rien faire pour l’en dissuader. L’heure approchait et John sortit une chemise de ses dossiers personnels qu’il posa à côté de la jeune femme.

« A l’intérieur, il y a toutes les lettres que ce salaud m’a envoyées. Gardes les au cas où ça tournerait mal. Tu n’auras qu’à les donner à la police avec le numéro de la plaque d’immatriculation que nous avons relevé. Attends-moi ici, je reviendrais dans une heure, grand maximum. » Lise ne lui répondit pas, se contentant de hocher la tête en guise d’approbation. Puis, le regard vide, elle le regarda franchir la porte pour aller chercher sa voiture dans son garage trois pâtés de maisons plus loin.

Aussitôt après que la porte ait claqué, elle se dirigea vers son sac à dos et l’ouvrit. Elle en sortit une tenue plus chaude qu’elle enfila en quatrième vitesse. Puis, elle y rangea ses vêtements ainsi que le dossier contenant les différentes lettres qu’il venait de lui remettre. Elle regarda un court instant derrière elle et franchit la porte à son tour, bien décidée à ne pas rester ici. Sa voiture se trouvait devant l’immeuble. Elle monta aussitôt à l’intérieur avant de partir en trombe.


5ème partie : Erreur fatale

Comme prévu, John avait mis un petit quart d’heure à se rendre à son garage et à en sortir sa voiture. Il regarda sa montre, il était 23H40. Il serait à l’heure au rendez-vous. Sur le siège passager, il contempla une nouvelle fois son fusil de chasse qu’il savait chargé. Puis il prit la route en direction de l’aire de repos.

Peu de temps après son départ, il remarqua des phares dans son rétroviseur. Ne trouvant pas cela anormale dans une ville même à une heure tardive en semaine, il se contenta de rouler. Cependant, dix minutes plus tard, il sortait enfin de la cité et remarqua que les phares l’avaient constamment suivi. Un nœud se noua de nouveau dans son estomac. C’était lui, il en était convaincu. Cinq minutes plus tard, arrivant à l’aire de repos, il se décida enfin. Il ne s’y arrêta pas. Il continua sa route sur une centaine de mètres et freina alors d’un coup sec pour se stationner sur le bas côté afin de garder l’effet de surprise. Il attendait de voir ce qu’allait faire son poursuivant.

Celui-ci le dépassa avant de s’arrêter quelques mètres plus loin. Au passage il avait remarqué qu’il s’agissait bien de la même voiture noire qu’il avait vu à deux reprises dans la journée. Le cœur battant à cent à l’heure, il attrapa le fusil de chasse et descendit de sa voiture. Dissimulé par l’éclat des phares de son véhicule, John avait l’avantage sur son harceleur. Celui-ci ne pouvait pas deviné qu’il avait une arme sous ce ciel étoilé.

Quelques instants après, un homme descendit de la voiture et commença à se diriger vers John. Ce dernier n’avait aucune arme sur lui, où tout du moins dans ses mains. La mauvaise nouvelle était que son visage lui était totalement inconnu.

« QUI ES-TU ? » Lui hurla John en faisant un pas en avant. Environ cinq mètres séparaient les deux hommes et, se plaçant devant les phares de sa voiture, John révéla alors à son interlocuteur qu’il avait une arme à feu dans les mains. Il savoura le court instant où il devina la peur qui se dessinait sur son visage.

« Calme toi… je suis uniquement venu parler avec toi » Répondit l’homme d’un ton calme malgré la situation. Sa voix était rauque et cela fit bizarre à John de l’entendre pour la première fois. Il avait une voix qui inspirait confiance, mais cela était un leur et John se reprit aussitôt.

« TU N’AS PAS REPONDU A MA QUESTION !!! » Hurla une nouvelle fois le jeune homme sous la colère.
« Je… »
« NE BOUGE PAS PUTAIN !!! » John commençait à sentir sa main trembler et ordonna à l’homme de ne plus bouger alors même que celui-ci avait commencé à faire un mouvement pour prendre quelque chose dans sa veste. Il était hors de question qu’il se fasse avoir de cette manière, il avait l’avantage et avait bien l’intention de le garder jusqu’au bout.
« Je veux seulement te montrer quelque chose » Répondit l’homme avec un ton légèrement irrité. Et c’est alors qu’il commit une faute en portant une nouvelle fois sa main sous sa veste.
« BAAAAAAANNNNNGGG !!! » Le coup de feu résonna dans cet endroit désert…

« Mon dieu… » Tombant à genoux sur le goudron, John avait lâché son arme aussitôt le coup partit. Il n’en revenait pas de ce qu’il venait de faire. Il avait tué un homme de sang-froid. Finalement sa victime avait raison dans l’un des messages qu’il lui avait envoyé quelques jours auparavant, c’était un assassin. Il se prit la tête entre les mains, ne pouvant retenir quelques larmes.

Malgré tout, il finit par estimer que cela n’était que de la légitime défense. C’est ce qu’il dirait au tribunal pour sa défense. Il décida finalement de se relever pour se diriger vers le corps sans vie qui se tenait à quelques pas de lui. L’homme était mort, aucun doute là-dessus. Ce qu’il tenait entre ses doigts attira l’attention de John.

Il ouvrit la veste à l’endroit où l’homme cherchait à prendre quelque chose. Il n’y avait aucune arme comme il l’avait cru. Non, ce qu’il voulait lui montrer était des papiers. Un énorme sentiment de culpabilité s’empara du jeune homme alors qu’il dépliait les documents pour les lire.

« NNNOOOOOONNNNNNN !!! » Le cri de détresse de John résonna tout autant que le coup de feu quelques instants plus tôt. Il tomba à genoux sur le sol, en pleurs, lorsqu’il découvrit les documents de sa victime. Il s’agissait d’un extrait d’acte de naissance ainsi que d’un justificatif d’adoption au nom de ses parents. La date de naissance était la même que la sienne et il comprit aussitôt qu’il avait été adopté et que l’homme qu’il venait de tuer était en réalité son père biologique…


Epilogue : L’heure du jugement

Pris par ses émotions, John n’avait même pas entendu son véritable harceleur se rapprocher de lui dans son dos. Celui-ci avait tout observé du drame, caché dans des feuillages une centaine de mètres plus loin. Il s’était alors rapproché du véhicule de John pour mieux observer la scène. Jubilant même au coup du sort que le jeune homme venait de subir sous ses yeux. Après tout, cela n’était que justice. Il s’apprêtait alors à repartir lorsqu’il aperçut le fusil de chasse gisant sur le sol à quelques pas de lui. Et c’est alors que ces vieux démons resurgirent.

« Tue le ! Il le mérite ! » Lui répétait des voix dans sa tête. Il ouvrit alors son sac pour prendre une feuille et un crayon afin de griffonner quelques mots. Aussitôt après, il se dirigea vers l’arme et la ramassa sans faire de bruits, couvert par les pleurs de John. Tout en le tenant en joue, il avait continué de s’approcher de sa cible jusqu’à coller le canon de l’arme sur sa nuque. À cet instant précis, John resta comme pétrifié. Il remarqua alors un bout de papier, qui venait de glisser sur son épaule, sur lequel avait été noté quelques mots. Sentant le canon faire pression sur sa nuque, comme pour lui dire de lire, il s’exécuta :

« John, il y a exactement un an, le 5 mai 2010, tu as tué une femme et une fille en te montrant irresponsable au volant. Tu aurais dû mourir à leur place et ce soir, j’ai décidé de leur rendre justice en te tuant à ton tour. » L’écriture était tremblante, révélant que son auteur avait dû hésiter et écrire cela à la va-vite. Cependant, il reconnu l’écriture qui se trouvait sur les nombreuses lettres de menaces qu’il avait déjà reçu. Se retrouvant enfin devant la personne qui l’avait acculé dans ses derniers retranchements et qui, indirectement, était responsable de tout ça, il ne put refreiner son envie de savoir à qui il avait affaire. John se redressa alors lentement pour faire face à son agresseur qui le laissa faire en se reculant quelques peu, sortant par la même occasion de l’éclairage de la voiture.

« Qui es-tu ?» questionna-t-il les yeux rougeoyants et le regard sombre. Non pas que le visage lui faisant face lui était inconnu. Mais celui-ci portait une cagoule noire et était vêtu d’une combinaison de jogging de la même couleur. Il était tout simplement impossible de l’identifier dans cette pénombre. Un long silence pesant s’était alors installé entre eux. Puis soudainement, une voix timbrée de signe de folie, lui répondit. Celle-ci lui était familière et lui glaça la peau lorsqu’il l’identifia : « Je suis sa sœur… »

La dernière chose que John entendit fut une nouvelle détonation. Elle résonna dans son esprit comme l’écho de celle qu’il avait provoqué quelques instants auparavant en tuant son père biologique… Sa montre indiquait 0H01. Tirant alors la cagoule de sa main gauche, Lise Adams, Anna Fischer de son vrai nom, put enfin savourer le goût de la vengeance…
Autre Nouvelle participante au Concours Booknode "Correspondance avec un Inconnu"

Alors qu’un magnifique coucher de soleil se dessinait à l’horizon, une jeune fille de huit ans répondant au doux nom de Gabrielle marchait sur le sable encore chaud de la plage. Elle avait dit à ses parents qu’elle allait s’installer un peu plus loin pour observer le spectacle qui s’offrait à eux. Dans la main, elle tenait au bout d’une ficelle, un ballon blanc que sa maman venait de lui acheter. C’est alors qu’elle remarqua quelque chose à moitié recouvert par le sable.

C’était une bouteille de coca-cola et quelque chose semblait se trouver à l’intérieur. La curiosité aidant, elle la déterra et fit glisser un sac plastique zippé dans lequel se trouvait une feuille enroulée d’un petit ruban. Elle ouvrit le sac, fit glisser le ruban sur le côté et déroula la feuille de papier. C’était une lettre qui avait été bien protégée de l’eau et qui était encore lisible. Elle s’assoit alors sur le sable, posa la lettre sur ses genoux repliés, puis commença à lire.

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Mon Ange Gardien

Je ne sais pas qui vous êtes, ni si un jour ce message tombera entre vos mains. Je m’appelle Jacques Chevalier. Ceci est mon histoire et j’espère de tout mon cœur que vous la lirez jusqu’au bout.

Tout a commencé le 12 Octobre 1983. Je suis né de parents m’aimant déjà dès la première seconde. J’avais tout pour être heureux et vivre une existence paisible. Mon enfance s’est déroulée sans véritable accroc. Certes, il m’est arrivé de faire des bêtises mais rien de grave. J’étais par moment agité, voir excentrique, mais je pense que cela peut être mis sur le compte de l’adolescence. Étape par laquelle nous passons tous un jour ou l’autre. Bref, tout ceci pour dire que je n’étais pas un enfant idéal, mais que je n’étais pas une terreur non plus. Seulement un enfant ordinaire parmi tant d’autres.

C’est à la fin de l’adolescence que ma vie a commencé à prendre la tournure qu’elle a aujourd’hui. Le 17 Décembre 1999 était le jour du bal de Noël organisé par mon collège. Cette soirée restant toujours gravée dans ma mémoire. Ce jour-là était comme un rêve où j’avais vu apparaître un ange pour la première fois. Tourbillonnant parmi la foule dans sa robe fluette, je n’avais yeux que pour elle. Claire était son prénom. Je ne l’avais jamais remarquée auparavant, mais ce jour-là fut comme un coup de foudre. Mon cœur palpitait à cent à l’heure alors que mon regard était hypnotisé par la jeune fille de mon âge.

Au cours de la soirée, bien que d’un air sans doute hébété, je m’étais lancé. Sur un slow chanté par R.Kelly « I Believe I Can Fly » je m’étais alors sentit pousser des ailes. Je m’étais approché d’elle et, sans prononcer le moindre mot, je lui avais tendu la main pour l’inviter à danser. À ma grande surprise, elle avait prit ma main tout en m’entraînant sur la piste de danse. J’étais resté de longues minutes dans ses bras comme si le temps s’était arrêté. Plongé dans son regard bleu océan. Les musiques s’enchaînaient sans que l’on s’en rende compte et c’est finalement sur la chanson tirée du film Dirty Dancing « The Time of My Life » que l’on s’embrassa pour la toute première fois…

Les dix années qui suivirent ne furent que du bonheur à mes yeux où nous passions chaque jour ensemble. Nous n’avions jamais connu aucune autre histoire, mais nous savions que nous étions faits l’un pour l’autre. Lors de cette date anniversaire, elle me fit alors le plus magnifique de tous les cadeaux en m’annonçant qu’un petit être était en train de grandir dans son ventre. Ce serait une fille ! J’en avais l’intime conviction en me répétant sans cesse à quel point j’aimerais qu’elle ait d’aussi jolis yeux que sa mère.

Quelle ne fut pas notre joie lorsqu’on apprit, lors de la deuxième échographie, que c’était effectivement une petite fille que l’on s’apprêtait à recevoir dans notre foyer. Aussitôt, nous voyions la vie en rose. Tout se mit en place au fur et à mesure que son joli ventre s’arrondissait et qu’on ressentait déjà notre fille se manifester en donnant d’innombrables coups de pieds. La couleur de sa chambre, le choix des meubles et notamment de son petit lit d’amour, l’équipement, nous avions presque tout choisit. Presque, car nous n’arrivions pas à nous décider sur l’essentiel : son prénom ! Notre cœur balançait entre toutes les magnifiques sonorités qui existaient. Alors, nous avons finalement décidé d’attendre le jour de sa naissance pour arrêter notre choix.

Ce jour arriva le 8 Septembre 2010, avec un peu d’avance sur le terme prévu. Nous nous sommes dirigés à l’hôpital alors que Claire ressentait déjà de violentes contractions et venait de perdre les eaux dans la foulée. Nous étions prêts pour ce grand jour, pour accueillir « notre petit ange » comme on se plaisait à l’appeler. Nous avions tout prévu et tout envisagé pour ce jour ci-précis, mais les complications arrivèrent dès la première auscultation. Le pouls du fœtus était bien trop faible et commençait à suffoquer. Les médecins nous dirent qu’elle avait le cordon ombilical entouré autour de son cou et qu’il fallait donc faire une césarienne en urgence.

J’eus à peine le temps d’embrasser ma femme que les portes de la salle d’opération se refermèrent sur moi. À cause du caractère urgent de l’opération, j’étais prié d’attendre la suite des événements à l’extérieur. À peine une minute plus tard, un médecin sortit de la salle et vient aussitôt vers moi pour me poser la question que tout homme et père ne voudrait jamais entendre. Cela ressemblait à quelque chose du genre : « Il y a des complications et nous ne pouvons agir sur les deux fronts. Votre fille est en train de faire un arrêt cardiaque et votre femme fait une embolie amniotique massive. Celle-ci a peu de chance de la laisser sans séquelles par la suite si elle survit à l’accouchement. Sur qui voulez-vous que l’on se concentre ? Votre femme ou votre fille ? »

Je ne sais plus ce que j’ai répondu exactement ce jour-là, j’étais incapable d’exprimer le moindre avis d’une manière précise. Mes jambes se dérobaient sous le choc de la nouvelle, ma voix restait en suspend dans les airs. Le médecin était repartit en salle d’opération alors que du personnel de l’hôpital était venu me porter assistance.

Un nombre de minutes interminables plus tard, je vis une sage-femme sortir de la salle avec un petit être dans une couveuse, c’était notre fille. Je me redressais aussitôt en lui demandant ce qu’il en était, comment allait ma petite fille. Elle me répondit qu’elle allait s’en sortir tout en continuant son chemin. « Et ma femme ? » Criais-je en guise de réponse mais celle-ci ne me répondit pas. C’est lorsque j’entendis les portes s’ouvrirent de nouveau derrière moi et que je croisais le regard du médecin que je compris… Je m’écroulais alors en pleurs sur le carrelage.

Quelques jours plus tard, une fois que l’enterrement de ma femme fut terminé, je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qui s’était réellement passé. Les médecins m’avaient dit qu’elle avait fait une embolie amniotique massive. C'est-à-dire que du liquide amniotique était entré dans son sang, ce qui eut pour effet de saturer son système de défense et de provoquer un arrêt cardiaque. Ils me dirent également que ce genre de chose était très difficile à détecter en avance et que cela pouvait arriver à n’importe qui sans raison particulière. En gros, que c’était le destin qui avait choisi de la rappeler à ce moment. Mais comment se résoudre à cette explication ?

Malgré tout cela, je me raccrochais au dernier cadeau qu’elle avait pu me faire. Notre petite fille que j’ai finalement choisis d’appeler Claire, comme sa merveilleuse mère. J’avais au moins eu un vœu d’exaucé, ma fille avait les mêmes yeux que l’amour de ma vie et je m’y perdais souvent. Cela me procurait à la fois une joie immense et une mélancolie infinie. Mais ce petit ange n’y pouvait rien, c’était la vie. J’avais donc pris un congé parental afin de pouvoir m’occuper de la petite Claire. J’étais comme émerveillé par chacune de ses mimiques dans le bain ou après le biberon. Nous construisions notre vie sans oublier le souvenir de sa magnifique maman dans nos cœurs.

Cependant, la vie n’en avait pas fini avec moi. Un beau matin, six mois plus tard, je me réveille après avoir passé une bonne nuit. Ma fille ayant décidé de me laisser me reposer un peu. Cependant, l’horreur me rattrape lorsque je me dirige dans sa chambre… Je la découvre là, inerte, sans vie, morte dans son sommeil… C’était comme si je ressentais la lame d’un sabre me traversant de part en part à plusieurs reprises… J’essaye de la réanimer, mais il n’y a rien à faire. Elle est morte, elle aussi ! La mort subite du nourrisson comme l’appelle les professionnels de la médecine. Là encore, ils me disent que cela peut arriver à n’importe qui, à n’importe quel moment…Mais pourquoi cela leur est arrivé ? Deux personnes aussi merveilleuses et la vie leur a été arrachée sans préavis… Où est la justice dans tout ça ?

Comment survivre à cela ? J’ai essayé de me battre, mais je n’en ai plus la force. Tout ce que j’aimais dans ce monde est partie au ciel… C’était comme si mon petit ange avait été appelé pour retrouver sa maman, là-haut, dans les nuages. Je n’ai plus aucun repère désormais et j’ai donc loué un bateau pour partir au large. Dans un coin de la Méditerranée, perdu entre la Corse et les Baléares. Là-bas j’y ai trouvé la réponse à mes questions. En regardant la couleur de l’eau, c’était comme si j’avais le regard perdu dans les yeux de mes deux princesses.

De nouveau j’étais hypnotisé, comme ce 17 Décembre 1999, le jour où toute ma vie a basculé pour suivre le destin qui lui était écrit. J’avais apporté une ancienne radio sur le bateau et celle-ci passa « Still Loving You » de Scorpion. Des larmes coulèrent alors sur mes joues sans s’arrêter… Si seulement nous avions une chance de tout recommencer ensemble ? Je veux simplement être à leurs côtés afin de leur donner tout l’amour qu’elles méritent… Je veux être le mari et le père que j’ai toujours voulu être et comment le devenir autrement ?… Ma place est auprès d’elles… Que dieu ait pitié de mon âme et m’accorde cette toute dernière volonté…

Je ne peux plus détourner mon regard de l’eau… Celui-ci me transporte, me rassure et me montre la voie… Je ne peux plus y résister, c’est comme un appel, je me sens attiré, prêt à les rejoindre… au loin j’entends déjà les rires de mes deux Claire lors de nos retrouvailles…

JC

PS : J’ai écrit cette lettre uniquement en espérant qu’un ange la lise un jour et la transmette à Dieu pour lui expliquer les raisons de mon acte. Espérant que, peut être, une exception à la règle soit faite afin que je puisse enfin retrouver les deux femmes de ma vie…Que dieu vous accorde toute son aura en échange…

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Une fois sa lecture terminée, la jeune fille essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle se redressa, roula de nouveau la lettre et remit le petit ruban qui l’entourait auparavant. Puis elle l’accrocha à la ficelle de son ballon avant de lâcher ce dernier. Elle regarda alors celui-ci disparaître petit à petit vers les nuages…

Sa mère arriva à sa hauteur et, inquiète de voir sa petite fille adorée en sanglot, lui demanda ce qu’elle faisait. Gabrielle tourna alors la tête et regarda sa maman, les joues encore humide : « Je fais suivre un message » répondit-elle avec un large sourire. Tournant ensuite les talons, elle prit la direction de sa maison.

Un court instant, lorsqu’elle passa dans l’axe du coucher du soleil, sa mère aurait juré apercevoir une auréole au-dessus de la tête de sa fille…
Nouvelle participante au Concours Booknode "Un jour à..."

Un jour à Rockwood... [Maine - USA]

Le bruit de la cloche vibrait sur le rythme lent d’une mélodie harmonieuse qui résonnait en ces lieux. Je me trouvais au cœur d’une église juste devant le pupitre central. Derrière celui-ci se trouvait un prêtre d’une cinquantaine d’année que l’on avait choisit pour son attachement à ma famille. C’était le jour de mon mariage et mon cœur battait de plus en plus fort avant l’arrivée imminente de ma future femme. J’avais esquissé un sourire légèrement crispé envers l’homme de religion avant de me retourner et de faire face à la salle qui était remplie majoritairement par les membres de ma famille. Je pouvais voir mes parents assis au premier rang. Mon père paraissait très calme et très heureux comme à son habitude. Alors que ma mère semblait plus préoccupée par notre petite fille qu’elle tenait dans ses bras. Je gardais les yeux fixés vers Shirley qui était vêtue d’une magnifique petite robe de couleur blanche qui lui allait à merveille. Ma mère avait remarqué mon attention envers ma fille et elle la tourna dans ma direction afin que je puisse capter son regard d’un vert émeraude. Je pouvais voir son sourire émerveillé qui me redonna confiance en moi au moment même où la mariée entrait dans l’église.

Des « OH » d’admiration et d’étonnement résonnaient dans la salle en remarquant la coupe merveilleuse de la robe que Flo avait choisit. Elle avait tenu à la garder secrète jusqu’au dernier moment, seul sa mère et son père étaient au courant. Ce dernier lui tenait d’ailleurs le bras pour avancer le long de l’allée centrale. Je restais bouche bée devant le choix de ma fiancée. Sa robe était dégagée au niveau des épaules, laissant un décolleté suffisant pour laisser apparaître un magnifique collier de diamant qui gisait autour de son cou. Des ondulations commençaient à partir de sa taille et descendaient jusqu’au sol. Elle portait également des gants d’un blanc tout aussi naturel que sa robe, et un chapeau de style ancien avec un léger voile qui descendait le long de son visage.

Tous les regards étaient fixés sur elle et la suivait au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de moi. Arrivés à hauteur de la dernière rangée, son père lui lâcha le bras avant de lui souffler quelques mots à l’oreille que je ne pouvais entendre. Je ressentais la respiration haletante de Flo qui se voyait par le léger gonflement de son buste. Puis elle s’avança d’un pas calme jusqu’à ma hauteur. Elle tourna la tête vers moi comme pour chercher mon regard et ressentir ma présence. Je pouvais enfin apercevoir le vert de ces yeux brillants en dessous de son voile et l’émerveillement, qui devait se lire sur mon visage, suffit à lui redonner le sourire. C’est à cet instant que la musique de fond s’arrêta et que le prêtre, que l’on appelait Père Moldini, prit la parole.

« Mes biens chers frères. Mes biens chers sœurs. Nous voilà réunis aujourd’hui pour unir ces deux êtres sous la protection et la volonté du seigneur » Il planait un calme étonnant au sein de l’église, tout le monde semblait submergé par l’événement que l’on attendait depuis plusieurs mois déjà. Moi je l’avais attendu toute ma vie et j’avais su que j’épouserais Florence dès le tout premier regard que j’avais eu pour elle. Une rencontre dû au hasard lors d’une conférence sur la médecine à laquelle Flo participait. C’était il y a seulement trois ans et cela me paraissait être encore hier malgré la naissance de notre fille entre temps. Avec elle, le temps ne semblait jamais défiler, tout comme aujourd’hui où notre Père en arrivait finalement à l’échange des vœux. On avait du préparé un petit texte adressé à l’autre avant la poursuite de la cérémonie. Flo se tourna alors face à moi, me pris les deux mains et se lança la première d’une voix très émue.

« Chris… depuis toute petite, je n’attendais qu’une chose… rencontrer l’amour. Tu as osé faire le premier pas et je suis tombée sous ton charme dès le premier regard… » Je pouvais sentir ses doigts venir me caresser tendrement le creux de mes mains alors qu’elle me regardait droit dans les yeux. Les siens étaient brillants à cause de l’émotion.

« Depuis 3 ans je connais le véritable sens du verbe aimer. C’est un bonheur de vivre à tes côtés depuis ce jour et ça l’es encore davantage depuis la naissance de notre petit ange… » Nos regards se dirigèrent en même temps vers Shirley et Flo me lâcha une main pour lui envoyer un baiser remplit d’émotion. Elle me saisit de nouveau la main et me regarda dans le fond des yeux avant de poursuivre.

« Pour tout cela et tout le bonheur que tu m’apportes au quotidien, un simple merci ne suffirait pas. Il n’existe pas de mots assez forts pour exprimer toute la reconnaissance que j’ai envers toi. En revanche, je peux te promettre de t’épauler et de rester à tes côtés chaque jour que Dieu fera. Je t’aime Chris et je fais ce vœu pour toute la vie… » Je pouvais voir une larme coulait sur sa joue alors que quelques applaudissements se faisaient entendre pour la féliciter. J’avais une énorme envie de la prendre dans mes bras et de l’embrasser pour lui montrer également tout l’amour que j’avais pour elle. Mais en attendant, je me contentais d’une légère pression sur ses mains pour lui montrer mon envie qu’elle pouvait lire avec facilité dans mon regard.

« Flo… chérie… » C’était désormais à mon tour de prononcer mon discours pour la femme que j’aimais et je n’avais pas réussit à écrire quelque chose car cela ne voulait pas ressortir sur du papier. Ce que je ressentais pour elle ne pouvait pas être écrit mais je comptais avant tout sur mon tempérament et surtout sur mes émotions du moment pour faire mon discours.

« Euh… Qui m’a pris mes notes ? » J’avais dit cela sur un ton humoristique tout en regardant la foule dans la salle. Certains émirent quelques rires. Souriant, je me re-concentrais alors sur le visage de Flo qui avait également sourit à ma remarque savant parfaitement bien que je plaisantais. Son sourire me redonna un souffle de fraîcheur qui me traversa tout le corps. J’avais resserré le contact de nos mains avant de continuer d’un ton beaucoup plus sérieux sans la quitter des yeux.

« Tu sais que pour moi, la base d’une relation est avant tout une question de confiance et d’honnêteté. Alors, pour être honnête, je n’ai pas réussit à préparer quelque chose tout simplement car ce que je peux ressentir pour toi est bien plus fort que tous les mots qui peuvent exister… » J’essayais en vain de retenir une montée de larmes qui ne tarderaient pas à arriver si je continuais.

« …Je ne peux pas exprimer ce que je ressens mais je peux le sentir… et te le transmettre par mon regard… par mes gestes. Il suffit que tu regardes au fond de mes yeux… de mon âme… ou de mon cœur… pour savoir que je t’aime… que je suis fou de toi depuis le tout premier jour. Mon amour est si fort… que je serais prêt à mourir pour toi… pour vous deux… vous êtes les deux femmes de ma vie. Mon souhait le plus cher… est de vivre chaque seconde qui passe à vos côtés. Je t’aime Flo et je t’aimerais toujours »

Alors que d’autres applaudissements se faisaient entendre, je pouvais sentir une forte pression des mains de Flo qui avait autant de mal que moi à rester plus longtemps éloigné de l’autre. Je me pinçais les lèvres en voyant cette larme qui glissait sur sa joue. Moi-même, je n’avais pas réussit à cacher mes émotions laissant naître une larme aux coins de mes yeux.

« Vous êtes vraiment adorables » Ces paroles étaient sortit des lèvres du Père Moldini qui avait un large sourire sur le visage. Peut être était-il tout simplement heureux de célébrer le mariage du fils de ses meilleurs amis. Il connaissait mes parents depuis tout petit et il m’avait vu grandir après toutes ces années. Mais peut importe la raison qui l’habitait, son sourire était sincère et cela me touchait vraiment avant qu’il ne poursuive.

« Je crois que l’on va pouvoir procéder à l’échange des alliances » Mon regard se tourna alors vers Killian. C’était mon meilleur ami et mon témoin de mariage. Il se leva alors du premier rang avant de venir vers moi et de me donner les deux alliances. Puis il repartit en me donnant une tape amicale sur l’épaule comme signe de félicitations.

« Bien. Florence Haunting, acceptez-vous de prendre Chris Logan, ici présent, comme époux. Lui jurer fidélité, l’honoré et le chérir, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort vous sépare ? » Elle m’avait pris mon alliance dans la main avant de me regarder dans les yeux.

« Oui je le veux » Sa voix était émue et mon cœur fit un bond au moment où j’entendais ces quelques mots. La vie se résumant parfois à si peu de choses. Elle me glissa ensuite l’anneau en argent autour du doigt avant que le prêtre n’en vienne à mon tour.

« Chris Logan, acceptez-vous de prendre Florence Haunting, ici présente, comme épouse. Lui jurer fidélité, l’honorée et la chérir, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort vous sépare ? » Je tenais son alliance dans le creux de ma main, elle était entrecroisée et portait en son centre, deux diamants de couleur verte qui étaient assortis à ses yeux.

« Oui je le veux » J’avais prononcé mon souhait au moment même où je glissais l’alliance autour de son annulaire. Mes yeux se relevèrent vers ma femme et je n’avais plus qu’une seule envie, attendant avec impatience la dernière interruption du Père Moldini, pour la réaliser.

« Je vous déclare donc, mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée ! » Ma main vient soulever le léger voile du chapeau de Flo et je pouvais enfin admirer et caresser ce visage qui me rendait si heureux. Mes doigts se posèrent sur sa joue et essuyèrent la larme qui avait coulait de ses yeux. Puis, je me rapprochai d’elle pour sentir son cœur battre aussi fort que le mien. Nos regards fusionnèrent avant que je penche légèrement la tête pour venir poser mes lèvres tendrement sur les siennes. Flo passa ses mains autour de mon cou au moment où mes mains glissaient jusqu’à sa taille. Ce tendre baiser se transforma rapidement en un véritable baiser passionné sous les applaudissements et les félicitations de la salle.
Autre Nouvelle participante au Concours Booknode "Correspondance avec un Inconnu"

PROLOGUE :

Quelques rayons de soleil passant à travers la fenêtre suffirent à réveiller la jeune femme qui dormait dans ces lieux. Elle s’appelait Audrey, 19 ans et n’avait pas eue une enfance facile. Orpheline depuis sa plus tendre jeunesse, elle avait été élevée par sa grand-mère. Désormais adulte, elle était partie vivre dans un appartement en ville pour poursuivre ses études de Psychologie. Ce matin-là était un jour ordinaire, où tout du moins le pensait-elle. On était un jour de week-end comme les autres et pourtant celui-ci allait marquer à jamais la vie de la jeune femme…


1ère PARTIE : Hallucination ou Prise de Contact ?

Après avoir pris un bon petit déjeuner, Audrey s’était dirigée dans la salle de bain pour prendre une douche. Elle prit tout son temps, profitant de l’eau chaude qui ruisselait sur son visage et sur sa longue chevelure brune. Elle pensait au planning de sa journée. Tout d’abord, elle irait rendre visite à sa grand-mère qui se trouvait désormais dans une maison de retraite. À ses yeux, elle était comme sa propre mère et c’était devenu une habitude dominicale d’aller lui rendre visite pour discuter de la semaine qui venait de s’écouler. Elle lui raconterait certainement le béguin qu’elle avait eu pour un garçon de sa classe ou encore de la disparition mystérieuse de toute une famille en milieu de semaine. Puis en soirée, elle rendrait visite à sa meilleure amie, Angélique, pour parler de choses plus intimes qu’elle ne pouvait aborder avec son aïeule.

Elle arrêta donc le robinet avant d’attraper une serviette pour l’enrouler autour de son buste et d’en prendre une autre qu’elle enroula autour de sa tête. Elle se dirigea ensuite vers le miroir se trouvant au-dessus du lavabo lorsqu’elle resta pétrifiée sur place. Devant elle, se trouvait alors quelque chose d’inattendu. Elle pouvait distinguer sur la glace embuée un message qu’on avait certainement écrit avec le bout du doigt : « AUDREY ». Prit d’un vent de panique, elle regarda autour d’elle, mais il n’y avait personne dans cette petite pièce. Plus étrange encore, en se dirigeant vers la porte, elle constata que celle-ci était bien verrouillée. Intriguée, elle finit par laisser parler son esprit logique. Elle se dit qu’Angélique avait voulu lui faire une mauvaise blague. Elle repensa à la soirée de la veille où elle était venue chez elle et elle aurait pu marquer son prénom sur la vitre qui se serait révélé qu’avec la présence de buée. Non elle ne se ferait pas avoir une nouvelle fois et elle effaça le message sur la glace afin de finir de se préparer.

Deux heures plus tard, Audrey arriva à la maison de retraite et commença à discuter avec sa grand-mère maternelle qui s’appelait Anne. Parlant de la pluie et du beau temps tout en se promenant dans le petit parc jouxtant la grande résidence. Ensuite, elles passèrent le déjeuner ensemble à la cafétéria de l’établissement. Puis elles retournèrent à l’intérieur, dans un immense salon où se retrouvaient de nombreux retraités et les rares visiteurs qu’ils avaient. Il était désormais temps de faire une partie de Scrabble, autre tradition qu’elles avaient l’habitude de faire ce fameux dimanche. La partie se déroulait normalement, la jeune femme se faisant facilement dominée aux points. C’était aussi une manière pour elle de valoriser la seule personne de sa famille qui lui restait. Puis, un employé s’approcha d’elles en arrivant dans le dos de la jeune femme.

Audrey sursauta lorsqu’il s’adressa à elles et en fit tomber le sachet de lettres sur le sol, un grand nombre de lettres se répandant ainsi sur le carrelage. Le jeune homme s’excusa aussitôt et leur proposa de ramasser le fruit de sa maladresse. Confuse, Audrey se pencha pour l’aider dans sa tâche. Elle ne chercha rien de particulier, mais son regard s’arrêta, totalement troublé. Devant elle, au milieu de toutes ses lettres tombées dans un ordre aléatoire, elle pouvait nettement distinguer deux mots qui avaient une réelle signification à ses yeux : « ASK HER » Elle ignorait alors si elle délirait complètement ou si cela était un message de l’au-delà, mais cela la décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis si longtemps.

Une fois toutes les lettres remises dans leur petit sachet, le jeune homme donna des médicaments à sa grand-mère avant de partir vers une autre retraitée. Audrey avait attendu qu’il s’éloigne suffisamment pour attraper les mains de son aïeule tout en la regardant dans les yeux. Après avoir déglutit, elle s’élança : « Mamie, je sais que tu m’as toujours caché des choses sur mes parents. Je ne t’en veux pas car je sais que c’était pour me protéger, mais désormais j’estime que je suis assez grande pour connaître la vérité. ».

Anne la regarda tout aussi intensément et ne put retenir une larme, sans doute triste de voir à quel point sa petite fille avait vite grandit. Elle déglutit à son tour, prête à lui dire tout ce qu’elle savait.


2ème PARTIE : Un Passé Oublié

« Je ne sais pas par où commencer » lui annonça Anne.
« Dis-moi déjà comment ils étaient entre eux. Est-ce qu’ils s’aimaient ? » La question paraissait anodine, mais avait toute son importance aux yeux d’Audrey. Elle aurait aimé être le fruit d’un amour infini entre deux êtres qui avaient été tragiquement séparés par la force du destin mais, en voyant le regard de sa grand-mère, elle devinait que son souhait le plus cher ne serait pas exaucé. Sinon pourquoi ces cachotteries pendant toutes ces années.
« Ils se sont aimés… » Avança-t-elle comme pour amortir la douleur de ses prochains mots « mais il faut déjà que tu saches une chose, c’est que ton père battait ta mère… » Laissant sa phrase en suspend alors que la jeune femme s’avachit sur sa chaise, baissant le regard en même temps. Une longue minute de silence s’installa autour d’elles…

« Ce que je peux t’avouer également… » Cette phrase attira de nouveau l’attention de la jeune femme qui regarda sa grand-mère qui s’assurait que personne n’écoutait leur conversation.
« C’est que la mort de ton père n’était pas vraiment un accident… »
« Comment ça ? » répliqua aussitôt Audrey, éberluée par l’aveu de son aïeule, laissant ainsi sous-entendre des choses horribles.
« Ne t’inquiète pas, c’était de la légitime défense » Chuchota-t-elle à son attention pour l’inciter à ne pas éveiller la curiosité des autres occupants. « Je vais te raconter ce que ta mère m’a avoué par la suite, mais on ferait mieux de sortir de nouveau dans le parc pour être plus tranquille. »

C’est ainsi que les deux femmes passèrent l’heure qui suivie à parler de son passé. Anne lui avait raconté tout ce que sa fille lui avait avoué en commençant par le meurtre de son époux qu’elle avait finalement fait passer pour un accident. Cela s’était produit alors qu’il avait recommencé à la battre. Par la force de l’habitude, elle assumait cela, mais ce jour-ci fut différent. Différent dans le sens où il avait également frappé leur petite fille dans son berceau. Et cela, sa mère ne pouvait le concevoir. Après une bagarre entre les deux adultes, Isabelle, c’était le prénom de sa mère, avait fini par pousser Marc, son père donc, dans les escaliers. Dans la chute, celui-ci s’était brisé la nuque. Cette révélation avait fini par ébranler la jeune femme qui s’arrêta quelques instants sur un banc en compagnie de son ainée.

« Et c’est pour ça qu’elle s’est tuée dans cet accident par la suite ? » La curiosité d’Audrey la poussait à désormais en savoir davantage sur la disparition de sa mère. Elle envisageait que le remord l’avait poussée à jeter sa voiture dans un ravin alors qu’elle avait à peine trois mois.
« Je ne sais pas… Je suppose… » Avoua Anne qui avait toujours du mal à comprendre le geste de sa fille. En réalité elle était convaincue qu’Isabelle n’avait pas pu mettre fin à ces jours comme cela. Depuis cet accident tragique, elle respirait la joie de vivre et était merveilleuse avec Audrey. Elle ne vivait plus que pour elle et jamais elle n’aurait pu choisir de l’abandonner comme ça… Mais comment expliquer cela à une jeune femme de 19 ans ? Il était sans doute préférable qu’elle ignore les doutes de sa grand-mère.

« Je t’aime Mamie » Les deux jeunes femmes avaient encore passer deux heures à discuter et Audrey s’apprêtait désormais à repartir.
« Moi aussi ma chérie » Lui rétorqua son aïeule.
« A la semaine prochaine » Dirent-elles en chœur.

Anne en profita pour la regarder s’éloigner tout en pensant qu’elle était désormais devenue le portrait de sa mère. Elle était si fière d’elle et Isabelle l’aurait été tout autant si elle avait été encore de ce monde. Une fois sur le trajet pour se rendre chez sa meilleure amie, Audrey pouvait entendre la chanson de Bryan Adams « Please Forgive Me » et elle se laissa emporter par la mélodie en chantant à tue-tête.


3ème PARTIE : Superstition et Invocation

« Salut Dada » C’était Angélique qui sauta dans les bras de sa meilleure amie lorsqu’elle l’aperçut. N’allez pas lui demander pourquoi elle la surnommait comme cela, c’était venu tout seul il y a de longues années.
« Mince, ça n’a pas l’air d’être la grande forme » Se reprit-elle en voyant la mine déconfite d’Audrey. Elles se firent la bise et montèrent aussitôt dans la chambre d’Angélique qui vivait encore chez ses parents. Ceux-ci étant absents permettant ainsi aux jeunes filles de discuter sans crainte d’être entendus.

Audrey commença alors par lui raconter les révélations que lui avait faites sa grand-mère dans l’après-midi. Angélique prenant alors le même air déconfit qu’avait eu sa meilleure amie quelques heures plus tôt. Puis, se remémorant l’étrange phénomène dans la salle de bains, lui annonça qu’elle n’était pas tombée dans sa mauvaise blague.

« Hein ? » S’exclama Angélique « Non, je te jure que ce n’est pas moi ! »
« Allez, arrête de me faire marcher » En rigola même Audrey avant de s’en rendre compte que son amie était sincère. À cet instant, une peur incontrôlée prit possession de son corps. Que devait-elle en déduire ?
« Tu ne blagues pas non plus ? Ce n’est pas des conneries que tu me racontes ? » Répliqua Angélique voyant la mine inquiète d’Audrey. Celle-ci secoua la tête pour dire qu’elle ne plaisantait pas.
« C’est peut-être un fantôme alors… » Avança Angélique pour dire à voix haute ce que son amie imaginait tout bas sans croire à toutes ses choses insensées. Puis elle repensa aux lettres qui étaient tombées du sac de Scrabble et l’avait poussé à poser la question à sa grand-mère sur son passé. Au fond d’elle, un espoir impossible commençait à naître…

Après avoir évoqué tout un tas de possibilités, les deux jeunes filles en étaient arrivées à la conclusion que la mère d’Audrey cherchait à entrer en contact avec elle. Elle avait voulu montrer sa présence ce matin afin que l’esprit cartésien de sa fille puisse croire en de telles choses. Puis elle avait fait en sorte qu’elle pose les bonnes questions à sa grand-mère pour découvrir ce qui s’était passé. Peut être qu’elle avait fait en sorte que la chanson passe pendant qu’elle était sur la route afin de lui dire qu’elle était désolée et lui demandait pardon d’être partie sans avoir eu le temps de la connaître… Jusqu’où pouvait-on pousser la croyance ? Quelle était la limite entre le possible et le hasard ? Et surtout, comment répondre à son appel ?

Audrey n’était pas au bout de ses surprises. Elle apprit que sa meilleure amie lui avait caché l’une de ces activités extrascolaires. Elle s’intéressait à tout ce qui était paranormal, spiritisme, théurgie et même un peu de magie de temps en temps. En gros, elle était aujourd’hui ce qu’on appelait autrefois une sorcière. Et donc elle avait une solution pour qu’Audrey puisse enfin entrer en contact avec sa mère. Bien qu’encore crédule, Audrey accepta estimant qu’elle n’avait rien à perdre à essayer.

Les deux jeunes filles étaient donc montées au grenier de la maison. Un espace clos serait parfait pour réaliser une invocation. Audrey remarqua un pentacle de gravé sur le plancher alors qu’Angélique allumait une bougie à chacune de ses extrémités. Elle apprit que chaque pointe correspondait à l’un des quatre éléments. Oui et la cinquième alors ? Me direz-vous. Ce fut exactement la même interrogation qu’Audrey posa à son amie et celle-ci lui révéla que la cinquième pointe correspondait à l’esprit.

« Est-ce que tu as un objet qui lui a appartenu ? » Demanda Angélique alors qu’elle venait de placer un réchaud plat au centre du pentacle avant de venir y déposer un petit chaudron dessus. Audrey réfléchit un instant avant de retirer le médaillon qu’elle tenait autour de son cou. C’était l’une des rares choses qui lui restaient de sa mère, cela et quelques photos. Elle eut un pic au cœur de s’en séparer ne serais-ce qu’un instant. Elle le remit à son amie qui le plongea dans le chaudron qu’elle avait rempli d’un liquide bleuâtre. Elle demanda alors ce que c’était mais Angélique lui répondit qu’elle lui expliquerait plus tard et qu’il était désormais temps de commencer la cérémonie.

Les deux filles se placèrent en tailleur à chacune des extrémités et fermèrent les yeux pour se concentrer. Alors qu’Audrey devait penser le plus fort possible à son enfance, Angélique récitait des incantations pour faire fonctionner le tout. Partagé entre un sentiment de scepticisme et d’excitation extrême, Audrey se concentra sur la seule image qu’elle avait, une photo de ses deux parents ensemble avant qu’elle n’arrive sur cette terre… Dans quelques instants, elle pourrait enfin revoir sa mère…


4ème PARTIE : Une Rencontre Tellement Attendue…

Les incantations duraient depuis deux minutes, lorsqu’une forte chaleur se fit ressentir. Audrey ouvrit alors les yeux et constata que les flammes des différentes bougies avaient grandis pour prendre une taille bien supérieure à celle de leurs bases. Celles-ci dégageaient également des fumées blanches intenses qui se regroupaient vers le centre du pentacle pour former une grosse masse ressemblant à un nuage. Puis elle eut un mouvement de recul en voyant une forme se constituer pour avancer vers elle. Un sentiment de bien être remplaça rapidement sa peur lorsqu’elle reconnut le visage de sa mère qui lui ressemblait fortement.

« Maman ? » Hasarda-t-elle alors que son amie était en état de transe et continuait de réciter des incantations qui n’avaient aucun sens à ses yeux, mais qui avait permis de réaliser l’inimaginable.
« Oh ma chérie… » Lui répondit l’épais nuage à l’apparence de sa mère. « Tu es devenue si magnifique… »

Des larmes coulèrent alors des joues d’Audrey qui ne savait quoi dire pour ces retrouvailles. Elle en avait rêvée toute sa vie et pourtant rien ne voulait sortir de ses lèvres. Elle essaya alors de tendre sa main pour venir toucher la masse nuageuse et sa mère en fit autant afin que leurs mains puissent se rencontrer pour la première fois depuis 18 ans. Le cœur de la jeune fille battait de plus en plus fort au rythme de l’écart qui se réduisait. Il ne restait plus que 10 centimètres, 5, 3, 2, 1…

Lorsque les doigts se rencontrèrent enfin, le souffle d’une explosion la propulsa en arrière. En relevant les yeux, le visage de sa mère avait disparu et la fumée se dispersa dans toute la pièce avant qu’une ombre noire apparaisse en son sein. Celle-ci devient ensuite plus nette au fur et à mesure qu’elle se rapprochait d’elle. Puis elle aperçut son visage et ne put s’empêcher de crier en reconnaissant le visage de son père qui ricanait en voyant la peur qu’il lui évoquait.

« Papa ? Qu’est-ce que tu veux ? Où est Maman ? » Tant de questions la submergeait désormais. Elle aurait voulu comprendre, mais elle n’eut que la poursuite de ses ricanements comme réponse.
« Angélique ? » Cherchant sa meilleure amie du regard, inquiète de la tournure que prenaient les événements.
« Tu peux toujours l’appeler… Tu n’as donc pas compris que j’ai pris possession de son corps… Cette inconsciente n’a pas mesuré les risques qu’elle prenait en agissant ainsi… Cela ne durera qu’un moment mais j’aurais tout de même le temps de faire ce que j’attends depuis si longtemps… » Lui répondit son père qui continuait d’avancer vers elle. Le voyant avancer, Audrey se reculait en même temps jusqu’à arriver à la porte du grenier. Elle tourna la poignée, mais la porte était verrouillée. Elle était prise au piège.
« Qu’est-ce que tu veux ? » Répéta-t-elle en essayant de comprendre ce qu’il attendait.

« Tu lui ressembles tellement… » Dit-il amèrement avant de poursuivre. « Je suis venu me faire justice… Je vais te tuer comme j’ai tué ta mère autrefois… Le plus drôle c’est que tout le monde a cru à un suicide alors que j’avais simplement bloqué son accélérateur. Ce jour-là, j’ai retrouvé le goût de justice. Mais chaque année qui suivirent, au fur et à mesure que tu lui ressemblais davantage, ma soif de vengeance revenait d’entre les morts… » Finissant ses aveux sur un ricanement visiblement satisfait de sa dernière réplique. Il s’était arrêté d’avancer. Audrey l’avait écouté sans l’interrompre comprenant ainsi ce qui était arrivé autrefois à sa mère. Elle avait désormais une haine envers son paternel, mais elle essaya de la contenir pour éviter d’envenimer la situation encore davantage.

« S’il te plaît… Je n’ai rien fait… Papa… » S’adressant à lui gentiment en essayant de le prendre par les sentiments. Mais ce fut sa plus grosse erreur et elle le comprit rapidement en voyant les traits de son visage se durcirent aussitôt avant qu’il ne se jette sur elle et l’attrape au niveau de la gorge pour la soulever du sol.
« Ne m’appelles pas comme ça !!! » Hurla-t-il à son attention.
« Pou…Pour… pourquoi ? » Essaya-t-elle de comprendre en tentant tant bien que mal à respirer.
« Je ne suis pas ton père !!! » Lui lâcha-t-il sans ménagement avant de poursuivre « Ta salope de mère avait un amant et tu es le fruit de leur trahison… Tu n’es qu’une bâtarde et tu vas crever !!! »

Il resserra alors encore davantage son étreinte pour accompagner sa fureur. Plus aucun souffle d’air n’arrivait au cœur d’Audrey qui se débattait tant bien que mal en donnant des coups de pied et en griffant son agresseur. Mais rien n’y faisait, c’était comme s’il ne ressentait aucune douleur. Alors, c’est ainsi que tout devait finir ? Sa vision commençait à se troubler alors que son rythme cardiaque faiblissait. Elle ne voyait que le visage remplit de haine de l’homme qui était en train de la tuer et elle ne voulait pas rester sur cette image. Sentant que la fin était toute proche, elle ferma les yeux et repensa au visage de sa mère, c’était à elle qu’irait sa toute dernière pensée…


EPILOGUE :

Dans un sursaut, Audrey rouvrit les yeux et porta ses bras autour de sa gorge. Elle sentait de nouveau de l’air dans ses poumons et son cœur battait à tout rompre. Elle se trouvait assise dans son lit, le visage ruisselant de sueur. Elle avait rêvé… tout ceci n’avait été qu’un rêve. Elle ressentit alors un immense soulagement naître dans le bas fond de son ventre. Un sourire naturel apparaissant sur son visage. Elle était en vie. Elle regarda l’heure sur son réveil, il était 8H30. Peu importait que l’on soit dimanche, elle devait appeler sa meilleure amie pour lui raconter son rêve étrange, ou plutôt son cauchemar. Elle prit alors son portable et composa le numéro d’Angélique. Tout en attendant que la jeune femme décroche, elle s’était dirigée vers la salle de bains pour se rafraîchir.

« Oui Allo… » Après trois sonneries, elle reconnue aussitôt la voix de son amie.
« Oui Angie c’est moi, tu ne croiras ja… »
« Désolé je ne suis pas disponible pour le moment. Laissez-moi un message après le BIP et je vous rappellerais »

Audrey avait été coupée par ce satané répondeur, pestant intérieurement contre celui-ci. Ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait, mais pourtant, elle tombait dans le piège à chaque fois. Elle attendait la fin du message alors qu’elle se regardait dans le miroir de la salle de bain. C’est à cet instant que la porte claqua violemment derrière elle. Cela suffit à la faire sursauter en lui faisant lâcher son portable. Celui-ci tomba sur le sol au moment même où le BIP résonna. Regardant dans la glace, elle reconnut un visage familier qui lui glaça la peau. Terrorisée, la jeune femme se retourna, mais il n’y avait plus personne. Aussitôt après, un souffle froid se répandit dans la pièce. Et la même voix grave qui avait hanté ses rêves s’adressa à elle : « MEURS !!! »

Un énorme cri de détresse sortit alors d’entres ses lèvres…

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