Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 921
Membres
1 008 786

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

1

La Dame

Lorsque Nora reprit connaissance, elle avait de nouveau quinze ans. C’était impossible, bien sûr, mais comment expliquer la froideur de la chaise industrielle sous ses cuisses, sinon, le métal impitoyable des menottes enfoncées dans sa chair, et la terreur dans son cœur ?

Dans son esprit endolori et confus, ce fut donc Eleanor Schreiber qui ouvrit les yeux et releva la tête. Le nouveau prêtre du Sacré-Cœur se tenait face à elle, dans la salle d’interrogatoire du commissariat. A 3 heures du matin, un samedi. Avec ce visage qui n’avait pas trente ans, mais qu’animait un regard assez vieux pour avoir vu le Christ en chair et en os. Ce serait cool, ça, de pouvoir voir le Christ… Elle s’était toujours demandé quelle taille il faisait, Jésus.

Le prêtre — le père Stearns pour la paroisse, mais Søren pour elle — ne disait rien et se contentait de la fixer avec un sourire à peine perceptible. Au moins, quelqu’un s’amusait de ses déboires, c’était déjà ça. Mais où était son père ? C’était son père qui aurait dû être là, pas le père. Après tout, c’était à cause de son géniteur qu’elle avait fini par se faire arrêter. Mais comme d’habitude, elle ne pouvait pas compter sur lui. Elle n’avait plus qu’à se débrouiller avec le curé et son envie d’effacer ce sourire de son visage si parfait.

— Je voulais te demander un truc, justement…, fit-elle, décidant de briser le silence pour prendre le contrôle de la situation. Est-ce que tu fais partie de ces curés qui baisent les gosses de leur congrégation ?

Quelle qu’ait pu être la réaction à laquelle elle s’attendait, elle ne l’obtint pas.

— Non.

Elle prit une longue inspiration et expira bruyamment par le nez.

— Je n’ai pas de bol, alors.

— Eleanor, nous devrions plutôt discuter de la situation dans laquelle tu te trouves en ce moment.

— Je suis dans de sales draps.

Elle hocha la tête, l’air philosophe, dans l’espoir de l’agacer. Peine perdue. C’était la troisième fois qu’ils se rencontraient et, les fois précédentes, elle s’était déjà donné du mal pour l’irriter sans y arriver. Pire, il s’était montré non seulement aimable, mais encore respectueux. Elle n’en avait pas l’habitude.

— On t’a arrêtée parce qu’on te soupçonne d’avoir participé à un vol de voitures à grande échelle. Cinq voitures de luxe pour une valeur totale d’un quart de million de dollars auraient disparu à Manhattan, cette nuit. Est-ce que tu sais quelque chose à ce sujet ?

— J’invoque le cinquième amendement. C’est ce que je suis supposée dire, pas vrai ?

— Devant un tribunal, oui. A moi, tu dois toujours dire la vérité.

— Je ne pense pas que tu veuilles connaître la vérité sur moi, Søren, dit-elle, sa voix devenue à peine un murmure.

Elle n’était pas bête. Elle n’avait qu’à le regarder pour comprendre qu’ils n’avaient rien en commun. Il sentait le fric à plein nez. Même sa voix sentait le fric ! Il avait les ongles les plus blancs qu’elle ait jamais vus et ses mains auraient pu appartenir à une statue ou quelque chose dans le genre. Tout, chez lui, ressemblait à une œuvre d’art : ses mains, mais aussi son visage et ses lèvres, sa taille et sa beauté… Alors qu’elle, avec son vernis noir écaillé, toute mouillée à cause de la pluie, les cheveux qui pendouillaient comme des haillons autour de son visage et l’uniforme de l’école humide et tout chiffonné… Elle était sans le sou, sans espoir et sa vie ressemblait à un train qui vient de dérailler.

— Il n’y a rien que je ne veuille savoir de toi, reprit Søren, l’air sincère. Et je t’assure, rien de ce que tu me diras ne pourra me choquer ou me dégoûter. Quoi que tu fasses, mon avis sur toi ne changera pas.

— Parce que tu t’en es déjà fait un ? Alors, quel est le verdict ?

— Très simple : je veux, et j’en ai le pouvoir, te tirer de la situation périlleuse dans laquelle tu t’es mise.

— On ne peut pas parler de « sales draps » ? Ça sonne moins grave que « situation périlleuse ».

— C’est une véritable catastrophe, jeune fille. Tu pourrais écoper de plusieurs années dans une prison pour mineurs. L’une des voitures que tu as volées appartient à quelqu’un de très influent qui semble déterminé à ce que tu ne voies plus la lumière du soleil jusqu’à tes vingt et un ans. T’éviter la prison ne sera pas une tâche aisée, mais, Dieu merci, j’ai des relations à faire jouer. Ou, pour être plus précis, je connais quelqu’un qui a le bras long. Mais le temps ainsi que les frais risquent d’être considérables.

— Et tu es prêt à te donner autant de mal pour moi… Pourquoi ?

Elle releva un peu plus la tête et le regarda droit dans les yeux.

— Parce qu’il n’y a rien que je ne ferais pour te protéger, Eleanor. Rien que je ne ferais pour t’aider. Et rien que je ne ferais pour te sauver.

Un frisson la traversa de la tête aux pieds. Quelqu’un venait de passer au-dessus de sa tombe, aurait dit sa grand-mère. Elle n’avait jamais compris la phrase ou la sensation qu’elle décrivait. A présent, elle comprenait.

— Mais… mon aide ne sera pas gratuite…

— Je vois, fit-elle avec un sourire entendu. Et j’ai la réponse à ma toute première question. Eh bien, c’est d’accord, puisque tu insistes.

— Tu estimes si peu ta valeur en tant qu’enfant de Dieu pour croire que la seule chose que je puisse vouloir de toi, c’est du sexe ?

La question la frappa avec une telle force qu’elle faillit se recroqueviller. Mais elle ne voulait pas lui montrer qu’il l’avait atteinte. Sa mère, après ça, ne voudrait plus d’elle. Son père, à l’heure qu’il était, avait déjà dû traverser huit Etats. Ses grands-parents étaient à sept minutes de la mort. Son avenir pratiquement six pieds sous terre. Pourtant, elle n’avait pas la moindre intention de permettre qu’on lui enlève sa fierté. C’était tout ce qui lui restait.

— Donc, c’est un non ?

Søren lui adressa un regard sourcilleux, et elle dut se retenir de lui rire au nez. Elle commençait à bien l’aimer, ce type. Elle était déjà tombée amoureuse de lui — follement, complètement, jusqu’à la fin des temps et même après. Mais elle n’avait jamais songé qu’elle en viendrait en plus à le trouver sympa.

— C’est un non, en effet. J’attends cependant quelque chose de toi en échange de mon aide.

— Tu parles toujours comme ça ?

— De façon précise et cohérente, tu veux dire ?

— Oui.

— Oui.

— Bizarre… Alors, quel est le prix à payer ? J’espère que ce n’est pas mon premier-né, parce que je ne veux pas d’enfants.

— Mon prix est aussi simple que ceci : en échange de mon aide, je veux qu’à partir de maintenant tu fasses ce que je te demande de faire.

— Faire ce que tu me demandes ?

— Oui. Je veux que tu m’obéisses.

— A partir de maintenant ? Et… jusqu’à quand ?

Il sourit. Elle sut alors qu’elle aurait dû être effrayée, mais quelque chose dans ce sourire… C’était la première fois qu’elle se sentait en sécurité.

— Pour toujours.

* * *

— Réveille-toi, Belle au bois dormant !

La voix avait un accent français très marqué qu’elle essaya d’ignorer. C’était sa règle de conduite en ce qui concernait les voix à l’accent français. Elle n’avait aucune envie de quitter ce rêve où Søren n’avait que vingt-neuf ans et leur histoire ne faisait que commencer. Parce qu’en ouvrant les yeux, elle risquait fort d’avoir à affronter la fin de cette histoire. Elle voulait rester blottie au fin fond de son inconscient et elle aurait pu y flotter à jamais… si des doigts délicats et froids comme les pattes d’une araignée n’étaient venus lui frôler la joue.

Forcée et contrainte, elle ouvrit les yeux.

Afficher en entier

Il la porta jusqu’à la baignoire et la laissa glisser dans l’eau avec une délicatesse infinie. Elle grimaça lorsque la chaleur enveloppa son corps meurtri. Il s’agenouilla à côté de la baignoire, détacha ses cheveux doucement et l’aida à s’allonger.

Lorsqu’il se releva, elle vit des gouttes couler sur son beau visage.

— Je suis navrée, dit-elle en prenant une serviette pour l’essuyer. Je ne voulais pas t’éclabousser.

Il posa son front contre le sien.

— Tu ne l’as pas fait.

Afficher en entier

Une semaine plus tôt, il fantasmait sur un monde sans Nora. C’était un vœu amer et irrationnel, aussi irrationnel que la pensée qui ne cessait de le tourmenter : était-il possible que ce désir ait attiré ce malheur sur eux ? Un monde sans Nora impliquerait un monde sans Søren, car Søren ne pouvait vivre dans un monde sans Nora. Et lui-même ne pouvait vivre dans un monde sans Søren. Si Nora mourait, elle les entraînerait tous les deux avec elle, comme un paquebot qui sombre.

Afficher en entier

L’ignorance est une bénédiction.

Afficher en entier

Laila n’est pas censée être au courant pour le sexe, ni parler de sexe, ni s’y adonner, avait-il poursuivi avec un calme menaçant. Jamais. Je n’aurai jamais d’enfant, elle est donc ma fille honoraire. Avec son amour des animaux, elle est sans aucun doute vouée à devenir franciscaine. J’ai déjà choisi un couvent qui sera parfait pour elle.

Afficher en entier

Elle a dix-sept ans. C’est normal qu’elle soit au courant pour les abeilles et les fleurs… Toi et moi nous comportons souvent comme les abeilles et les fleurs. Ou plutôt comme les lapins.

Afficher en entier

Je n’ai jamais été aussi effrayée de ma vie. C’est le genre de choses qui n’arrive qu’aux autres, d’habitude. Dans des pays lointains… Ou dans les films…

Afficher en entier

Coup de foudre, amour, émerveillement, joie… Tant de joie ! J’ai alors décidé que ma mission, dans la vie, serait de m’assurer qu’elle survive à son adolescence pour devenir la femme que je voyais en elle.

Afficher en entier

L’amour provoque souvent une vue très étroite des choses.

Afficher en entier

J’ai rencontré pas mal de femmes comme elle. Des filles très belles qui devenaient dangereuses quand un homme leur résistait. Elles prenaient cette résistance pour une insulte mais aussi pour un défi.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode