Extraits

Les épaules de Xévius s’affaissèrent, comme si un énorme poids venait de lui être enlevé.

— Tu as vu le destin de ma conjointe ? demandai-je à Kilian, n’osant guère espérer.

Il hocha la tête.

— Il y a une heure et au pire moment possible. C’était plus embarrassant de devoir expliquer à Zénaya pourquoi je m’étais figé pendant cinq minutes, la queue enfoncée en elle.

Les rires fusèrent autour de la pièce. Même moi, je ne pus retenir un sourire, mais je redevins rapidement sérieux.

— Qu’as-tu vu ?

Il me lança un regard énigmatique.

— Ton âme sœur donnant naissance à ton deuxième enfant.

— Non, Kilian, l’interrompis-je. Les mensonges et les secrets doivent cesser. J’ai reçu la toute première vision officielle quant au programme de reproduction avec les Vérédiennes mis sur pied par les Guldanais. Avec chaque naissance, d’incroyables nouveaux pouvoirs se manifestent. Des pouvoirs qu’aucun Korléthéen ne possède.

Je regardai autour de la pièce, croisant le regard de chacun de mes frères.

— Une fois qu’elles combineront leurs pouvoirs, les Vérédiennes deviendront la race la plus puissante de notre galaxie. Gruuk l’a compris et commence déjà à mener des expériences. Cela terrifie le Quorum. Alors quelle est leur saloperie de solution paresseuse ? Exterminer les Vérédiennes.

— Leurs inquiétudes sont valables, argua Xévius. Entre les mains des Guldanais, surtout si elles peuvent donner naissance à des Titans, les Vérédiennes pourraient tous nous anéantir.

— Alors détruis la main qui tient l’épée, pas l’épée.

— Je serai libre dans vingt-six ans, Sareema. Devine quelle sera la première chose que je ferai ?

— Chercher ta fille ? demanda-t-elle timidement.

— Non. Chercher mon âme sœur ET ma fille.

Le bip de l’intercom nous fit sursauter tous deux.

— Vous avez trente minutes pour soumettre vos échantillons de sang. Veuillez procéder immédiatement.

Bite de Sharazh !

— Je vais enfoncer une bite guldanaise couverte de pustules dans cette saloperie si elle ne ferme pas sa putain de gueule !

Sévina éclata de rire, un baume apaisant sur ma rage. Elle se couvrit les oreilles, secouant la tête comme sous l’effet d’une terrible douleur.

— Mes oreilles ! Mes oreilles ! s’écria-t-elle en riant.

Une voix synthétique féminine s’éleva dans la pièce.

— Il vous reste une heure pour soumettre vos échantillons de sang. Veuillez procéder immédiatement, dit-elle monotone. Éryon serra la mâchoire et lança un regard meurtrier au panneau.

— Qu… qu’est-ce que c’était ? demandai-je.

— C’est notre rappel qu’il nous reste moins d’une heure pour faire ce qui nous est demandé et de soumettre un échantillon de sang à cet analyseur, dit Éryon. Si les niveaux hormonaux dans notre sang ne confirment pas que nous nous sommes accouplés, ces fils de putes vont nous punir sévèrement.

Mes yeux s’écarquillèrent en entendant le juron inattendu. Il broncha.

— Houlà. Je pensais tenir plus longtemps avant de révéler ce défaut.