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Même si je ne savais absolument pas où j’allais, je fonçai droit devant. Les rayons de la lune filtraient à travers les arbres sans feuilles. Des ombres vacillaient tout autour de moi.

Où était passé Jackson ? Je n’avais jamais été aussi terrifiée.

Ne m’étais jamais sentie aussi vulnérable…

— Je t’observe comme un faucon…

— Le sang parlera, le sang s’enfuira…

— Ne regarde pas cette main, regarde celle-là…

— Non, non ! Taisez-vous, taisez-vous !

Une entaille. Une douleur explosa dans mes paumes

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Pour moi, le dessin n’était pas un loisir, mais un exutoire – comme si l’encre que j’utilisais pour dessiner un mauvais souvenir l’empêchait de souiller mon cerveau.

Tandis que mes pensées dérivaient, mon stylo se mit à bouger. Je donnai des petits coups de poignet pour tracer les grandes lignes, noircissant très vite un autre endroit, jusqu’à ce que la dernière victime de la sorcière prenne forme – un homme pendu tête en bas à une branche de chêne, pris au piège de plantes grimpantes et épineuses.

Contrairement au lierre délicat et timide que j’avais vu dans les toilettes la veille, celui qui entravait le pauvre homme était plus épais, de véritables cordes acérées qui s’enroulaient autour de lui comme un anaconda. Et la sorcière les contrôlait, leur ordonnant de serrer plus fort chaque fois que l’homme libérait un souffle.

Les épines s’enfonçaient dans sa peau tels des milliers de crocs voraces. J’en noircis méticuleusement les pointes en les dessinant les plus aiguisées possible.

La sorcière les forçait à se comprimer jusqu’à briser les os de l’homme – et faire couler le sang. Elle le faisait dégoutter de sa victime comme de l’eau d’une serpillière…

Briser, serrer. Il n’avait plus de souffle pour crier. L’un de ses yeux sortit de son orbite, pendant de son crâne par les nerfs. Tout en le dessinant, je me demandai si, à ce moment-là, il était toujours capable de voir à travers cet œil.

Avec de tels croquis, facile de comprendre pourquoi mon journal avait causé ma perte par le passé.

Quand je m’étais plainte des premières sensations de picotement dans ma tête et de ma vision trouble, ma mère m’avait emmenée voir une flopée de médecins pour passer des scanners et des tests, tous négatifs. Pendant tout ce temps, j’étais parvenue à dissimuler la gravité de mes hallucinations. C’est alors que Maman avait trouvé mon journal.

Je lui avais fait confiance en lui avouant tout sur mes délires apocalyptiques. Grosse erreur.

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chapitre 1

Jour 6 avant le Flash

Sterling, Louisiane

— Comment te sens-tu ? me demanda ma mère avec un regard inquiet. Tu es sûre d’être prête?

J’apportai la touche finale à mes cheveux, plaquai un sourire sur mon visage et mentis, les dents serrées :

— Complètement. (Même si nous en avions déjà parlé, je répétai patiemment :) Les médecins ont dit que ce serait bon pour moi de reprendre ma routine.

Du moins, c’était ce que m’avaient dit trois de mes cinq psychiatres.

Les autres avaient seulement souligné que j’étais toujours instable. Une vraie bombe à retardement.

— J’ai juste besoin de retourner à l’école, avec tous mes amis.

Chaque fois que je mentionnais les psychiatres, Maman se détendait un peu, comme si c’était là la preuve que je les avais vraiment écoutés.

Je me rappelais en grande partie ce que me disaient les médecins, parce qu’ils m’avaient fait oublier pratiquement tout de ma vie avant la clinique.

Les mains jointes dans le dos, Maman se mit à arpenter ma chambre, parcourant mes affaires du regard – une jolie Sherlock Holmes blonde à l’affût de secrets dont elle n’aurait pas encore connaissance.

Elle ne trouverait rien ; j’avais déjà caché ma contrebande dans mon cartable.

— Tu as fait un cauchemar cette nuit ?

M’avait-elle entendue me réveiller en sursaut et crier ?

— Eh non.

— Quand tu as revu tes amis, est-ce que tu as révélé à l’un d’eux où tu étais en réalité ?

Maman et moi avions dit à tout le monde que j’avais été envoyée dans une école spéciale où l’on vous enseignait l’étiquette et les « bonnes manières ». Après tout, on ne prépare jamais assez tôt sa fille à la compétition des sororités du Sud.

En réalité, j’avais été enfermée au Centre d’Apprentissage pour Enfants, une clinique comportementale pour jeunes. Aussi appelée Centre de la Dernière Chance.

— Je ne l’ai dit à personne pour le CAE, dis-je, horrifiée par l’idée que mes copains, ou mon petit ami, découvrent la vérité.

Surtout lui. Brandon Radcliffe. Avec ses yeux noisette, son sourire de star de cinéma, ses cheveux brun clair et bouclés.

— Bien. Ça ne regarde que nous.

Elle s’arrêta devant l’immense peinture murale qui recouvrait toute une cloison de ma chambre et pencha la tête, mal à l’aise. À la place d’une aquarelle ou d’un dessin rétro-funk, j’avais peint un paysage de vignes enchevêtrées et de chênes obscurs sous un ciel sombre qui pesait sur des collines de canne à sucre. C’était sinistre. Je savais qu’elle avait envisagé de repeindre par-dessus mais qu’elle avait craint que je n’atteigne mes limites et que je ne me révolte.

— Tu as pris ton traitement ce matin ?

— Comme toujours, Maman.

Même si je ne pouvais pas dire que les petites pilules amères avaient fait grand-chose concernant mes cauchemars, elles avaient bel et bien dissipé les illusions qui m’avaient tourmentée au printemps précédent.

Ces terribles hallucinations étaient si réalistes qu’elles m’avaient temporairement rendue aveugle au monde qui m’entourait. J’avais à peine achevé ma seconde année de lycée, essayant d’ignorer mes visions, m’entraînant à réagir comme si tout allait bien.

Dans l’une d’elles, j’avais vu un feu s’élever dans le ciel nocturne. Devant les vagues de flammes, les rats et les serpents fuyaient vers la pelouse de la ferme, jusqu’à ce que le sol semble se mettre à onduler.

Dans une autre, le soleil était apparu en pleine nuit, brûlant les yeux des gens jusqu’à en faire sortir du pus, transformant les corps et faisant pourrir les cerveaux. Ils mutaient en zombies buveurs de sang et leur peau ressemblait à des sacs en papier froissés, suintant une boue fétide. Je les appelais les croquemitaines…

Mon but à court terme était simple : ne pas retourner au CAE. Mon but à long terme représentait un défi plus grand : survivre à la fin du lycée pour pouvoir m’enfuir à l’université.

— Et Brandon et toi, c’est toujours d’actualité ?

Maman semblait presque incrédule, comme si elle ne comprenait pas pourquoi il sortirait toujours avec moi après mes trois mois d’absence.

— Il sera bientôt là, répondis-je d’un ton pressant.

Voilà qu’elle m’avait rendue nerveuse.

Non, non. Il m’avait fidèlement envoyé des messages tout l’été, même si je n’étais autorisée à répondre que deux fois par mois. Et depuis mon retour la semaine passée, il s’était montré merveilleux – mon petit ami joyeux et souriant qui m’offrait des fleurs et m’emmenait au cinéma.

— J’aime bien Brandon. C’est vraiment un bon garçon. (Maman mettait enfin un terme à son interrogatoire matinal.) Je suis ravie que tu sois de retour, ma chérie. C’était tellement calme à Haven, sans toi.

Calme ? Je mourais d’envie de lui répondre : « Vraiment, Karen ? Tu sais ce qu’il y a de pire que le calme ? Des néons fluorescents qui crépitent vingt-quatre heures sur vingt-quatre au centre. Ou peut-être le son de ma voisine de chambre qui pleurait en se plantant une fourchette dans la cuisse ? Ou bien l’écho d’un rire complètement insensé, sans raison ni fin ? »

Mais bon, ça, c’était le mien.

Finalement, je n’évoquai pas le centre. Plus que deux ans et je suis sauvée.

— Maman, je vais avoir une grosse journée. (Je mis mon sac sur mon dos.) Et je veux être dehors quand Brand arrivera.

Je l’avais déjà fait attendre tout l’été.

— Oh, bien sûr.

Elle me précéda dans la cage d’escalier, nos pas résonnant à l’unisson. Devant la porte d’entrée, elle repoussa mes cheveux derrière mes oreilles et me déposa un baiser sur le front, comme si j’étais une petite fille.

— Tes cheveux sentent bon – je vais peut-être t’emprunter ton shampooing.

— Bien sûr.

Je m’efforçai de sourire une dernière fois et sortis. L’air brumeux était totalement silencieux, comme si la terre avait exhalé puis oublié d’inspirer de nouveau.

Je descendis les marches et me retournai vers la bâtisse imposante qui m’avait tant manqué.

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