Extraits

Le destin d’un homme de Jeffrey archer

Prologue

1978

Emma regardait toujours plutôt deux fois qu’une tout bateau battant pavillon canadien, puis lisait le nom inscrit sur la coque, avant que son cœur reprenne son rythme normal.

Ce jour-là, son cœur battit presque deux fois plus vite et ses jambes faillirent ployer sous elle. Elle fixa à nouveau le bateau ; voilà un nom qu’elle ne risquait pas d’oublier. Elle regarda les deux petits remorqueurs remonter l’estuaire, de la fumée noire jaillissant des cheminées tandis qu’ils conduisaient le vieux cargo rouillé à sa destination finale.

Elle changea de direction mais, sur le chemin de la casse, elle ne put s’empêcher de s’interroger sur les conséquences possibles qu’entraînerait, après toutes ces années, la recherche de la vérité. Ce serait, bien sûr, plus raisonnable de retourner à son bureau, au lieu de fouiller dans le passé… dans un lointain passé.

Elle ne rebroussa pas chemin, cependant, et lorsqu’elle atteignit la casse, elle se dirigea tout droit vers le bureau du chef d’équipe, comme si elle ne faisait que sa tournée matinale habituelle. Elle entra dans le wagon de train qui servait de bureau et fut soulagée de constater que Frank était absent, qu’il n’y avait qu’une secrétaire occupée à taper à la machine et qui se leva dès qu’elle aperçut la présidente.

— Je crains que M. Gibson ne soit pas là, madame Clifton. Voulez-vous que j’aille le chercher ?

— Non, ce ne sera pas nécessaire.