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Étendue dans l’herbe drue des plaines de Fayren — un petit village de l’Elande niché au creux de la province de Saumor —, les yeux rivés sur les nuages, Alerya F’ryan ruminait ses pensées.

Si devenir aubergiste comportait un quelconque avantage, elle ne voyait pas lequel.

Elle lâcha un profond soupir. Inutile de chercher une dérobade. Elle avait épuisé toutes celles à sa portée. Son père n’entendait plus lui laisser la moindre excuse pour endosser les responsabilités qu’il avait décrétées être siennes. Il n’avait été que trop patient, estimait-il.

Non loin d’elle, Red mâchouillait tranquillement la verdure foisonnante. Ah, comme la vie des chevaux devait être plaisante ! songea Alerya. Lui n’avait pas à se demander si reprendre l’entreprise familiale constituait un bon choix.

Non qu’on lui demandât son avis en même temps…

Comme s’il avait senti son humeur, Red vint vers elle et lui donna un petit coup de tête dans le bras.

— D’accord, d’accord, j’arrête de me lamenter.

Se relevant, Alerya lui remit la selle, puis se hissa sur son dos, non sans avoir jeté un dernier regard au calme des plaines. L’endroit était son refuge. En effet, peu se risquaient à grimper l’étroit sentier qui menait aux collines, dont la déclivité était jugée trop délicate pour les chevaux. Après que plusieurs montures eurent lourdement chuté, emportant leurs cavaliers avec elles, les plaines avaient peu à peu été laissées à l’abandon. Ce qui réjouissait Alerya. Outre la vue qu’elles offraient, elle adorait par-dessus tout s’allonger dans leur tapis d’herbe et contempler les nuages au-dessus d’elle, qui à la guise de son imagination, se voyaient dotés de toutes sortes de formes incongrues.

Malheureusement, aujourd’hui, même les nuages n’étaient pas parvenus à la distraire de ses futures obligations.

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Au détour d’un chemin, il buta sur quelque chose. Un cadavre, découvrit-il horrifié. Il n’eut pas besoin de se pencher sur la dépouille pour savoir qu’il s’agissait de l’un des siens. Un de ceux, qui comme lui, s’était risqué à pénétrer les terres. Étonnamment, le cadavre avait été épargné par la décomposition. S’il n’y avait pas eu cette teinte grisâtre propre aux morts, et une peau flasque qui lui donnait un air ratatiné, son état aurait pu être confondu avec un profond sommeil. Or, Emrith estimait que sa mort devait remonter à plus de deux siècles ; les fissures colmatées du mur n’étaient pas récentes.

Il se détourna de la dépouille, prenant garde où il mettait les pieds. En plissant les yeux, Emrith aperçut un autre corps quelques mètres plus loin. S’il ne parvenait pas à sortir d’ici, le sien irait leur tenir compagnie sous peu. Nauséeux, il posa la main sur le tronc d’un arbre, à l’écorce desséchée, pour le contourner. Immédiatement, il fut assailli de visions. Il vit les terres de Tyer' Farlenn dans toute leur gloire d’antan, les fleurs éclatantes de lumière, semblables à des pierres précieuses, les ruisseaux à l’éclat de diamant, le palais du seigneur, immense bâtisse dont les hauteurs tutoyaient le ciel et étaient précédées par de vastes tonnelles fleuries. Il entendit le chant d’un luth et les rires des enfants s’éclaboussant de l’eau du ruisseau. Puis des cris emplirent sa tête. Sous ses yeux défilaient à présent les images du massacre de la guerre. Il ressentait la peur, la souffrance des combattants. Ses aïeux.

Désorienté par la précision des visions, Emrith s’éloigna de l’arbre, le cœur battant à tout rompre. Avec prudence, il posa la main sur l’arbre voisin. L’expérience se renouvela.

Chaque arbre lui révélait les souvenirs gravés dans leurs écorces, témoins de la folie des hommes. Il les vit tomber les uns après les autres tandis que les rares survivants prenaient la fuite. Impuissant, il assista à la destruction des siens, de ses terres.

En proie à une douleur aussi physique que morale, il tomba à genoux, en pleurs. Les visions cessèrent.

— Je vous vengerai, jura-t-il.

À défaut de présence concrète, il regarda le ciel.

— Seigneur, si vous m’entendez, j’ai besoin de vous. Aidez-moi.

Il n’y eut que le silence pour lui répondre.

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Alerya fixait d’un œil mauvais la cible grossièrement dessinée à la main, accrochée sur l’épais tronc d’un hêtre. C’était à croire qu’elle se déplaçait dès que son couteau voulait l’atteindre.

Pestant une bordée d’imprécations, elle partit une nouvelle fois à sa recherche.

Peut-être aurais-je dû en acheter deux…, songea-t-elle alors qu’elle peinait à retrouver son arme au milieu des bosquets broussailleux des plaines.

Elle finit par marcher dessus, et la reprenant en main, revint d’un pas déterminé vers le point qu’elle avait délimité pour tirer. Inspirant profondément, elle lança de nouveau le couteau vers la cible… que ce dernier ignora superbement.

Peut-être était-ce le couteau qui était hanté, en fin de compte.

Alerya se fraya un chemin à travers les buissons à grand renfort de soupirs.

Si un Farlenien surgit de nouveau sur ma route, oublier le lancer de couteau.

Témoin de sa maladresse, Red prenait soin de rester éloigné d’elle dès qu’elle s’emparait de son couteau. Attitude qu’Alerya ne pouvait lui reprocher ; elle-même était affligée de l’orientation que prenaient ses tirs.

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Quelque part, tout au fond de lui, Voreleyn ne pouvait s’empêcher d’en vouloir à son père de lui avoir laissé les rênes d’un pays bancal, fragilisé par sa désolidarisation avec la province de Varcocie. D’avoir cédé à son gouverneur, Robert Varcocie, et d’en avoir fait un homme quasiment intouchable.

En se mariant à Onora, il pourrait exercer de nouveau son autorité sur lui et la province, et récupérer l’armée du gouverneur à sa cause. Un fait non négligeable qu’il se devait de prendre en considération, mais qui le poussait malgré tout à la prudence.

N’était-ce pas Nicholas après tout, qui l’avait fait jouer, enfant, des heures durant à des parties d’échecs et autres jeux pour stimuler son esprit ? Chaque fois qu’il se plaignait que cela l’ennuyait, son père lui répondait invariablement qu’il lui apprenait à développer sa stratégie pour mieux défier ses adversaires.

— Tu en auras besoin, fiston. Stratégie est le mot d’ordre d’un roi. Utilise tout ce qui est à ta disposition, sans quoi ton règne prendra fin prématurément.

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