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— On s'est chicanés. Je te passe tout ce qu'elle a pu déblatérer sur toi. Pour résumer, t'es rien de mieux qu'une hystérique, bonne à
enfermer dans un hôpital psychiatrique. Quand je lui ai parlé des serviettes tachées de sang, elle est devenue enragée. El e s'est levée de son lit comme une furie et elle a ouvert la porte en hurlant que je pouvais sacrer mon camp... qu'elle voulait plus jamais me revoir...
qu'elle avait son voyage de notre famille de fous... de notre pays de merde où il fait toujours froid, etc.
Afficher en entierPendant l'heure de la pause de midi, au lieu d'aller à la cafétéria, je me suis précipitée à la salle multimédia et j'ai imprimé les trois articles publiés autrefois par le brillant professeur, spécialiste des sciences occultes et des situations horrifiques. Ces feuil es imprimées
étaient tangibles et, je l'espérais, assez convaincantes pour une bel e entrée en matière.
Afficher en entierJ'étais secouée de sanglots incontrôlables. J'avais eu tel ement peur. Je serrai ma couette de toutes mes forces en hoquetant Mon frérot a fait exactement ce qu'il fal ait faire. Il s'est approché de mon lit et il m'a prise dans ses bras en me berçant comme quand nous
étions petits et que je me réfugiais près de lui pour consoler un gros chagrin. Il n'a plus rien dit du tout, respectant ce déluge de larmes qu'il ne comprenait pas.
Afficher en entierMamicha avait un talent spécial pour les expressions folles destinées à nous faire rire, Max et moi. Dans d'autres circonstances, l'imaginer en chèvre m'aurait sûrement fait pouffer, mais là, je n'avais aucune envie de rigoler. J'ignorais l'avoir appelée mais el e avait tout de même capté le SOS que j'avais envoyé à tous vents lorsque
Roberge avait brusquement disparu. Son amour tendre était constamment branché sur moi.
Afficher en entierEn un seul regard, Claude Roberge a tout vu, tout compris. Dès qu'el e s'est mise à chanter, cette inconnue est venue le toucher dans le jardin secret de son âme. Pas une seule de ses nombreuses conquêtes n'a réussi auparavant un tel exploit. Sonné, il ferme les yeux pour mieux se laisser envahir par la présence de cette magicienne. Sa musique l'enveloppe, le berce, le console d'un très ancien chagrin. Il se sent nu, sans défense, vulnérable comme un enfant qui n'a jamais vécu. Pour lui, c'est comme une seconde naissance, un choc à la fois tendre et incroyablement douloureux.
Afficher en entierSes soupçons s'étaient vite portés sur le sacristain qui possédait un double de toutes les clés de l'église puisqu'il assumait une multitude de petites tâches pour la paroisse comme ranger et astiquer les objets du culte, préparer les habits selon la liturgie de la semaine, sonner les cloches, déblayer le parvis de l'église en hiver et assurer l'entretien des parterres de fleurs et de la pelouse en été.
Afficher en entierIl avait écrit quelques livres savants qui prenaient la poussière dans les bibliothèques universitaires. On lui avait demandé, pendant un certain temps, de donner des conférences... Mais le temps avait fait son œuvre. Tout le monde l'avait oublié. Il avouait d'ail eurs y
être pour quelque chose, car il n'était pas très sociable et se montrait peu enclin à d'éventuel es concessions. Il assumait l'incontournable amertume de la vieil esse. Le seul lien tangible qui le rattachait au présent, c'était cette sépulture de granit rose où l'amour de sa vie
était retourné en poussière.
Afficher en entierÇa tournait à peu près rond. Alicia n'avait pas été malade. Elle reprenait des couleurs. Un jour sur deux, la bel e recevait un coup de téléphone de ses parents. Avec avidité, el e saisissait l'appareil qu'on lui tendait et se mettait à parler en espagnol à toute vitesse, les yeux bril ants. Elle baragouinait tel ement vite que, malgré les quelques notions que j'avais glanées à l'école, je ne comprenais rien du tout à
ce qu'el e racontait. Elle pouvait parler aux siens plus d'une heure à
chaque fois. Dès qu'el e reposait le combiné, c'était le déluge. Elle
éclatait en larmes.
Afficher en entierMax était tel ement soucieux qu'il me faisait pitié. Je pris sur moi de faire la paix. Une fin de semaine où Jacinthe nous avait imposé de faire le ménage de nos tiroirs (lire : mettre dans un sac de recyclage tous les vêtements qui ne nous al aient plus, mais qui pouvaient encore servir à d'autres), je frappai à la porte de sa chambre avec une paire de grosses chaussettes de laine, des gants verts doublés de tissu polaire que je n'avais jamais mis et un chandail beaucoup trop grand pour moi.
Afficher en entierEt là, le reste est sorti tout seul. Je lui ai craché le morceau. Tout !
La balade d'Alicia dans le cimetière, son «magasinage» macabre dans le compost des fleurs mortes, son larcin d'un pot de chrysanthèmes sur une tombe, et même sa rencontre avec le vieux monsieur. Et j'ai terminé mon laïus par un argument imparable.
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