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https://entournantlespages.wordpress.com/2021/06/16/chroniques-martiennes-ray-bradbury/
Indépendantes les unes des autres, ces nouvelles suivent tout de même une chronologie linéaire importante qui commence en 2030 lors de la Deuxième Exploration terrienne sur Mars.
Une multitude de personnages et d’histoires se succèdent au sein ce recueil intrigant et qui ne manque ni fantaisie ni d’humour. Si la personnalité de ces individus reste secondaire, c’est pour que l’auteur s’intéresse davantage à leurs desseins et à leur manière d’envahir un espace, qui sont communs à la majorité des terriens. La colonisation humaine, l’appropriation culturelle, géographique, politique, économique, religieuse,… L’être humain peut être tellement ethnocentré que ça en devient affligeant.
Ray Bradbury met l’humain en face de ses contradictions, de son intelligence mais également de son égocentrisme et de son avidité à conquérir l’autre, à n’importe quel prix. Et surtout de sa pathologie à refaire les mêmes erreurs malgré les leçons de l’histoire.
C’est avec un réalisme, voire un cynisme, assumé que l’auteur met en garde l’homme contre son pire ennemi : lui-même. Ce recueil dose bien ses moments militants, sa vérité humaine et ses facéties autour de la culture martienne. Reste qu’il a déjà pas mal vieilli. Si le livre a été publié en 1950, l’histoire débute en 2030 et il est étonnant de voir que Ray Bradbury n’imagine pas un seul grand changement dans la vie quotidienne sur Terre, que ce soit dans les rapports entre mari et femme ou ceux entre blancs et noirs aux États-Unis.
Malgré une lecture agréable, ce genre de détails détonne et sort quelques fois du récit. Mais, de toute manière, on est également loin des protocoles scientifiques standards et réalistes. Le plus important, et le mieux retranscrit, reste la manière de réagir de l’être humain face à l’inconnu et celle avec laquelle il réussit à en tirer parti jusqu’à, parfois, s’en mordre les doigts.
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