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"Nous autres, gens de la Terre, avons un talent tout spécial pour abîmer les grandes et belles choses. Si nous n'avons pas installé de snack-bars au milieu du temple égyptien de Karnak, c'est uniquement parce qu'il se trouvait situé à l'écart et n'offrait pas de perspectives assez lucratives".
Afficher en entierLa guerre était aussi lointaine et invisible que deux mouches se battant à mort sur la voûte d'une vaste cathédrale silencieuse. Et aussi absurde.
Afficher en entierUn homme peut-il avoir raison contre tous les autres ?
Afficher en entier" Que représentons-nous, au fond ? La majorité ? Est-ce une réponse valable ? La majorité est toujours sacrée, bien entendu ? Toujours, toujours. Elle n'a jamais tort, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, n'est-ce pas ? Jamais tort, même en dix millions d'années ?
Quelle est cette majorité, qui la compose ? songeait-il. Quel est son point de vue, comment l'a-t-elle adopté, changera-t-elle jamais et comment diable me suis-je laissé embringuer dans cette pourriture ?
Je me sens mal dans ma peau. Est-ce la claustrophobie, la crainte de la foule ou simple bon sens ? Un homme peut-il avoir raison contre tous les autres ? N'y pensons pas. Passons à l'action, le doigt sur la gâchette. Là, et là ! "
Afficher en entier- Quand j'étais gosse, mes parents m'ont emmené visiter Mexico. Je me souviendrai toujours de l'attitude de mon père - tapageuse, fanfaronnante. Et ma mère n'aimait pas les habitants parce qu'ils étaient basanés et ne se lavaient pas assez. Ma soeur, elle, ne leur adressait pratiquement pas la parole. J'étais le seul de la famille à apprécier. Et je vois d'ici mon père et ma mère débarquant sur Mars et se conduisant de la même façon.
"Tout ce qui sort de l'ordinaire est détestable pour l'Américain moyen. Si ça ne porte pas l'estampille de Chicago, ça ne vaut rien. Imaginez un peu ! Bon Dieu, imaginez un peu ! Et avec ça... la guerre. Vous avez entendu les discours du Congrès avant notre départ. Si les choses tournent bien, il espèrent établir trois centres de recherche nucléaire et autant de dépôts de bombes atomiques sur Mars. Autrement dit, Mars est fichu ; toutes ces merveilles anéanties. Que diriez-vous si un Martien vomissait sa vinasse sur les tapis de la Maison-Blanche ?
Wilder ne répondit pas. il écoutait.
Afficher en entier"« Père Peregrine, serez-vous jamais sérieux ?
— Pas question tant que notre bon Seigneur ne l’est pas. Allez, ne prenez pas cet air scandalisé ! Notre Seigneur n’est pas sérieux. En fait, il est assez difficile de savoir au juste ce qu’il est excepté amour. Et l’amour n’est pas sans rapport avec l’humour, non ? Car pour aimer quelqu’un, il faut le supporter. Et comment supporter constamment quelqu’un sans pouvoir rire de lui, hein ? Nous ne sommes sans doute que de ridicules petits animaux qui nous vautrons dans l’absurdité, et Dieu doit nous aimer d’autant plus que nous répondons à son sens de l’humour.
— Que Dieu ait le sens de l’humour, voilà une chose à laquelle je n’avais jamais songé.
— Le Créateur de l’ornithorynque, du chameau, de l’autruche et de l’homme ? Allons donc ! » s’esclaffa Père Peregrine".
Afficher en entierMais un jour la Terre sera comme Mars aujourd'hui. ça nous calmera. C'est une leçon de choses sur la civilisation.
Afficher en entier-Je crois à ce qui a été accompli, et bien des choses l'on été sur Mars. Les preuves ne manquent pas. Il y a ces rues, ces maisons, des livres j'imagine, ces grands canaux, des horloges, des étables, sinon pour les chevaux, du moins pour les animaux domestiques quelconques, à douze pattes peut-être, qui sait? Partout où je regarde, je vois des objets qui ont servi. Qui ont servi. Qui ont été touchés et manipulés pendant des siècles. Demandez-moi alors si je crois à l'esprit des choses dans la mesure où elles ont servi, et je répondrais oui.
Afficher en entierA un moment donné c'était l'hiver en Ohio, avec ses portes fermées, ses fenêtres verrouillées, ses vitres masquées de givre, ses toits frangés de stalactites, les enfants qui skiaient sur les pentes, les ménagères engoncées dans leur fourrures qui, tels de grands ours noirs, avançaient pesamment dans les rues verglacées.
Puis une longue vague de chaleur balaya la petite ville. Un raz de marée d'air brulant; comme si on avait laissé ouvert un four de boulanger. La vibration de fournaise passa sur les pavillons, les buissons, les enfants. Les glaçons se détachèrent, se brisèrent, se mirent à fondre. Portes et fenêtres s'ouvrirent à la volée. Les enfants s'extirpèrent de leurs lainages. Les femmes se dépuillèrent de leurs défroques d'ours. La neige se liquéfia, révélant l'ancien vert des pelouses de l'été précédent. L'été de la fusée.
Afficher en entier... la science n'est pas plus qu'une tentative d'explication d'un miracle inexplicable et l'art une interprétation de ce miracle.
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