Extraits

Je me sens abandonnée, depuis toujours. Comme une erreur que j'aurais aimée qu'on ne commette pas. Une chose laissée là, au mauvais endroit, qui doit se démerder sans les bonnes clés, sans le mode d'emploi, sans même un plan pour s'y retrouver.

« J’ai pas envie d’écrire un roman. Ils ne se rendent pas compte, eux, qu’écrire, que poser des mots, ça pèse lourd. Qu’écrire, c’est graver, c’est faire exister, c’est ne plus jamais pouvoir ignorer. »

La vie sans filtre est plus difficile à assumer

« Amuse-toi, vis, sois libre et ne laisse jamais personne te dire ce que tu dois faire. Sauf moi ! Moi, tu dois m’écouter, par ce que je sais ce qui est bon pour toi, je suis ton arrière grand-mère. »

Un jour, dit la légende, il y a eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés et atterrés, observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :

« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?

-Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. »

Je décide de faire ma part.

J’aime écrire car cela ne fait pas de bruit. L’écriture permet de crier en silence, de pleurer sans larmes, de communiquer sans paroles.

Parler, c’est terrifiant.

Peu importe le moyen de communiquer, l'important, c'est de le faire. Sans cela, on laisse place à l'incompréhension, aux doutes, à la frustration. C'est ce qui brise les couples, très souvent.

« C’est un bordel pas possible mon cerveau. J’aimerais embaucher une secrétaire pour ranger tout ce bazar. J’aimerais y voir plus clair et dormir un peu. »

Déjà, petite, je connaissais le poids des mots. Verbaliser a toujours été, pour moi, très difficile. Nommer les choses, c'est les faire exister. Et j'ai toujours cru que si on les ignorait plutôt, elles finiraient par disparaître.

Les SMS, contrairement au papier ne traversent pas les années. On communique plus, mais on s'en souvient moins.