Brock Devlin, Tome 11 : Cinépolar

Un auteur inconnu, Scott Mitchell, pseudonyme d'un écrivain anglais spécialisé dans le cinéma américain, admirateur du Marlowe de Chandler, auteur d'une série de polars ayant pour acteur principal un privé de Los Angeles. Dont ce titre, évocateur et séduisant, Cinépolar, publié à la Série noire. Miam, tout ce qui me plaît. Je m'attendais à un univers à la Toby Peters de Kaminsky, ou à défaut à une enquête soignée dans le petit monde d'Hollywood. J'aurais du me souvenir du caractère facétieux des traducteurs de la collection et regarder le titre original, The Girl in the Wet-Look Bikini, pour me dire que tout cela sentait d'avantage le Rick Holman de Carter Brown, autre auteur déraciné qui a fait carrière avec le mythe américain.

Brock Devlin, puisqu'il s'agit de lui, trimballe dans cette vraie-fausse enquête sa carcasse imposante, ses bons sentiments et ses questions embarrassantes. Privé à la dur, qui sait être à la cool, flanqué d'un associé flegmatique qui cogne aussi fort que son cerveau carbure et d'une beauté rousse qu'il aime d'un amour fou, il navigue à vue dans ce qui s'avère être un sympathique mélange entre le polar d'action et d'atmosphère, avec pour maigre rapport au cinéma la recherche d'une actrice paumée et ses déboires avec le milieu du cinéma et le monde du crime de la cité des anges. Une histoire classique, un poil alambiqué, un chouille bancal, qui ne révolutionne pas le genre, mais qui se laisse lire avec plaisir, pour peu que l'on aime ces petites histoires noires sans prétentions.