Commentaires de livres faits par CloB
Extraits de livres par CloB
Commentaires de livres appréciés par CloB
Extraits de livres appréciés par CloB
Je cligne des yeux et suis la direction vers laquelle il est tourné.
— Vous foutez quoi, les gars ?
— On essaie de devenir amis avec Lois, mais elle chie dans son froc, je crois.
— N’importe quoi !
— Rien, pourquoi ? répliquai-je en levant la tête.
— Tu ne ris plus.
— Je t’aime.
— Moi aussi, je t’aime. Pourquoi est-ce que ça te coupe l’envie de rire ?
— Où se trouve ton… cher et tendre ?
— Il n’est pas loin. (Il n’était jamais très loin.) Pourquoi ? Tu as peur qu’il découvre ce petit rendez-vous1 romantique ?
Le vampire se figea pendant une seconde.
— Quoi ?
— Tu me rencontres en secret, dans une rue déserte, au beau milieu de la nuit…
La voix de Ghastek était si tranchante que si elle avait été un couteau, j’aurais été mise en lambeaux.
— Je trouve tes tentatives d’humour grandement affligeantes.
Hihihi.
— Je t’assure, c’est strictement professionnel.
— Bien sûr que ça l’est, mon mignon.
Les yeux du vampire s’écarquillèrent. Dans une pièce blindée au plus profond des entrailles du Casino du Peuple, Ghastek faisait sûrement une crise cardiaque, pour l’outrage.
ne la voyait plus comme il l’avait jusque-là vue. Elle cessait
d’être belle, laide, jeune, vieille, comparable à quiconque, même
à elle-même. Il avait peur.
ces femmes qui ont vécu derrière ce hêtre et qui sont
maintenant mortes, mortes, et qu’il m’a demandé de les voir,
mon trésor. Je viens de vous dire ce que je pourrais vous dire,
voyez.
— Vous avez immédiatement regretté de lui avoir parlé de
ces femmes et vous lui avez raconté quelles seraient ses
vacances cette année, dans quelques jours, au bord d’une autre
mer que celle-ci ?
— Je lui ai promis des vacances dans un pays chaud au bord
de la mer. Dans quinze jours. Il était inconsolable de la mort de
ces femmes.
le boulevard. Le samedi soir surtout, parce que sans doute les
gens ne savent que faire d’eux-mêmes dans cette ville.
— Sans doute, dit Chauvin. Surtout des hommes. De ce
couloir, ou de votre jardin, ou de votre chambre, vous les
regardez souvent.
Anne Desbaresdes se pencha et le lui dit enfin.
— Je crois, en effet, que je les ai souvent regardés, soit du
couloir, soit de ma chambre, lorsque certains soirs je ne sais
quoi faire de moi.
Chauvin proféra un mot à voix basse. Le regard d’Anne
Desbaresdes s’évanouit lentement sous l’insulte, s’ensommeilla.
— Tu le fais exprès ?
L’enfant contempla tout le peuple de grues maintenant
immobilisé en plein ciel. Au loin, les faubourgs de la ville
s’illuminèrent.
— Je sais pas, dit l’enfant.
— Mais que je t’aime.
L’enfant descendit lentement tout à coup.
— Je voudrais plus apprendre le piano.
— Les gammes, dit Anne Desbaresdes, je ne les ai jamais
sues, comment faire autrement ?
barbare, qu’il le voulût ou non, et elle s’abattit de nouveau sur sa
mère, la condamna de nouveau à la damnation de son amour.
Les portes de l’enfer se refermèrent.
méchants.
des rires d’enfants éclatèrent dehors, qui saluaient le soir
comme une aurore. Du côté sud de la ville, d’autres cris, adultes
ceux-là, de liberté, s’élevèrent, qui relayèrent le sourd
bourdonnement des fonderies.
beau quartier de la ville, on pourrait se tromper sur ce jardin.
Au mois de juin de l’année dernière, il y aura un an dans
quelques jours, vous vous teniez face à lui, sur le perron, prête à
nous accueillir, nous, le personnel des Fonderies. Au-dessus de
vos seins à moitié nus, il y avait une fleur blanche de magnolia.
Je m’appelle Chauvin.
soudainement ce qu’elle désirait de lui. Tout est devenu clair
pour elle au point qu’elle lui a dit quel serait son désir. Il n’y a
pas d’explication, je crois, à ce genre de découverte-là.
c’était possible. Peut-être vaudrait-il mieux parfois que l’on
nous en sépare. Je n’arrive pas à me faire une raison de cet
enfant.
— Vous avez une belle maison au bout du boulevard de la
Mer. Un grand jardin fermé.
Elle le regarda, perplexe, revenue à elle.
— Mais ces leçons de piano, j’en ai beaucoup de plaisir,
affirma-t-elle.
pénombre de l’arrière-salle, une femme était étendue par terre,
inerte. Un homme, couché sur elle, agrippé à ses épaules,
l’appelait calmement.
— Mon amour. Mon amour.
Il se tourna vers la foule, la regarda, et on vit ses yeux. Toute
expression en avait disparu, exceptée celle, foudroyée,
indélébile, inversée du monde, de son désir.
cet enfant, dit-elle, c’est moi qui vous le dis.
— C’est déjà fait, il me dévore.
précédemment et, la fin de la leçon approchant, il la nuança
comme on le désirait, moderato cantabile.
— Quand il obéit de cette façon, ça me dégoûte un peu, dit
Anne Desbaresdes. Je ne sais pas ce que je veux, voyez-vous.
Quel martyre.
L’enfant continua néanmoins à bien faire.
— Quelle éducation lui donnez-vous là, Madame
Desbaresdes, remarqua la dame presque joyeusement.
Alors l’enfant s’arrêta.
— Pourquoi t’arrêtes-tu ?
— Je croyais.
de l’enfant.
que le soir venait d’éclater. Il en frémit.
que tu pourrais avoir, pourquoi l’as-tu engagé pour ça ?
— Parce qu’il possède le meilleur équipement de la ville et qu’il sait s’en servir.
Dès que j’eus prononcé ces mots, je me rendis
compte de ce qu’il allait comprendre.
Un autre rugissement inhumain mourut sur les lèvres de Curran. Il me dévisagea, muet.
Oh, c’est trop bon. Je levai les bras au
ciel.
— Son labo ! Je parle de son labo, pas de sa bite,
abruti. Il est la seule personne que je connaisse disposant d’un labo de classe quatre dans cette ville. Il est capable de traiter un morceau de papier vierge pour y faire apparaître une incantation invisible.
L’information dut pénétrer son cerveau, car il
recouvra l’usage de la parole.
[...]
LA FEMME. Depuis que j'ai de l'amour en moi je me sens très heureuse.
L'HOMME (hors de lui, n'arrivant plus à se contenir). Mais ça n'existe pas l'amour Annie, merde, c'est des inventions. C'est dans la tête, c'est comme un délire. L'amour c'est une sorte de maladie. C'est pas beau l'amour, faut arrêter avec ces conneries. L'amour ça fait faire plein de choses totalement insensées, dangereuses, ça met en danger les individus... La preuve... Réveille-toi Annie... Tu mets ta vie gravement en danger, tu es en danger Annie.
Inès : Je me sauve. Comme toi.
Jade : Pourquoi ?
Inès : C'est la seule chose à faire. C'est plus possible de vivre ici, c'est l'enfer. On peut plus respirer. Ils ont pris notre foi et l'ont retournée contre nous comme une arme. Ils ont interdit les fêtes, l'alcool, la musique, la télé. Ils ont emprisonné les étudiants, torturé les intellectuels, voilé les filles, fermé les universités. On s'est plaints, ils nous ont menacés. On a manifesté, ils ont tiré dans le tas. Tout est laid, tout est pourri, tout est mort. C'est plus un pays pour moi.
Jade : Où tu t'en vas c'est pire. Il y a rien. Juste de la crap, du vide, des mensonges.
Inès : Ici les gens meurent.
Jade : C'est mieux mourir ici que vivre là-bas.
[...]
Jade : Il est jamais trop tard pour se battre.
Inès : C'est pas me battre que je veux. C'est vivre.
Jade : Moi, j'aime mieux mourir debout que de vivre à genoux.
Il parle doucement quand il est vraiment en rogne. En général, juste après, des gens meurent.