Extraits

Un oiseau gazouilla, et Sam leva les yeux, cherchant à le repérer, mais il fut distrait en apercevant des glaçons suspendus aux branches, étincelants comme des éclats de cristal au soleil.

- Regarde !

Ryan suivit son regard et sourit.

- Oh, waouh ! C’est magnifique.

- Oui.

Ils contemplèrent un instant ce spectacle, fascinés par sa rareté. Vivant dans le sud de l’Angleterre, ils avaient grandi avec des Noëls plutôt verts et gris que blancs. Même durant les mois plus froids de janvier et de février, la neige était rare, là où ils vivaient. Puis l’oiseau, un rouge-gorge, chanta de nouveau, sautant de branche en branche, pour finalement se poser sur la même boule de gui que la veille, presque à l’endroit exact où ils se tenaient.

L’estomac de Sam se contracta, et il détourna brusquement les yeux des feuilles persistantes et des petites baies blanches. Ryan le fixait, avec une expression étrange sur le visage. Il semblait presque effrayé. Sam fit mine de se retourner, mais Ryan l’arrêta d’une main sur l’épaule.

- Tu te souviens de ce que je t’ai dit hier soir ?

Sam hocha la tête, la gorge serrée.

- Je croyais que tu ne te rappelais de rien à cause de tout le vin que tu avais bu, le défia-t-il.

- J’ai menti, chuchota Ryan en resserrant sa prise, son pouce s’enfonçant dans sa clavicule à travers son manteau. J’étais peut-être un peu ivre, mais je me souviens exactement de ce que j’ai dit. Et je le pensais.

Sam déglutit, puis releva le menton avant d’énoncer clairement :

- Eh bien, vas-y.

Il ne se serait jamais attendu à ce que Ryan le fasse. Mais il le fit.

Ce ne fut pas un baiser parfait. Il fut désordonné, un peu maladroit, leurs lèvres accrochant là où elles étaient sèches et gercées par le froid. Au début, Ryan fut hésitant, reculant presque au premier effleurement, mais Sam posa la paume sur sa nuque, le maintenant en place, entrouvrant les lèvres pour l’encourager. Ryan émit un bruit étouffé qui ressembla à une approbation. Quoi que ce soit, cela suffit à Sam, qui s’approcha, enroulant son autre bras autour de la taille de Ryan. Celui-ci prit son visage en coupe de ses mains gantées, froides et humides. Sam y prêta à peine attention, trop perdu dans la douce intensité de leur baiser pour s’en soucier.

- J'essaie d'agir normalement. C'est toi qui es incapable d'enchaîner plus d'une phrase et maintenant tu me coinces dans le couloir alors que je suis à moitié nu. En ce qui me concerne, ce n'est pas un problème. Les gens savent déjà que je suis gay.

Ryan lâcha son bras comme s'il s'était brûlé.

- J'essaie, souffla-t-il d'une voix rauque. C'est plus dur que ce que je pensais.

- Je croyais que tu avais l'habitude de jouer aux hétéros, répliqua Sam, tâchant de parler à voix basse, mais cela sortit comme un sifflement amer. Tu le fais depuis assez longtemps.

Ryan s'empourpra violemment, comme si Sam l'avait giflé.

Sam et lui étaient amis depuis leur première semaine d’université, quand ils avaient discuté après un cours. Durant leur deuxième année, ils avaient emménagé dans une colocation et vivaient ensemble depuis un an maintenant. Leur relation était facile, presque sans effort.

En surface, leur amitié pouvait sembler être une combinaison inhabituelle, Sam étant un super geek et Ryan dans l’équipe de rugby. Mais en y creusant plus profondément, ils avaient étonnamment beaucoup en commun. Sam le taquinait toujours en disant qu’il était un « geek caché » et le menaçant de le sortir du placard. Le rire de Ryan à cette blague était toujours un peu forcé, car il avait un secret différent qu’il dépensait beaucoup d’énergie à dissimuler. Sam faisait partie du problème, car les sentiments de Ryan pour lui étaient… compliqués.

That afternoon they set out across the fields near the cottage, where a footpath was signposted. The snow was mostly pristine. It was marked in a few places by sheep tracks, but most of the animals had clustered down near a shelter in the bottom of the valley, eating from troughs rather than trying to graze.

Afterwards, Sam denied he’d started it.

He’d been aiming for the tree behind Ryan, not at Ryan himself, he insisted. But whatever its intended target, Sam’s snowball hit Ryan perfectly on the back of his neck, exploding on impact and sending powdery snow down the gap between beanie and jacket.

After that, mayhem ensued. Snowballs flying as they ran and ducked, laughing and trash-talking each other. They were in a small copse with a few trees and bushes for cover, but as soon as one of them ventured out in search of a new patch of snow to make missiles with, the other would take the opportunity to release a fresh barrage of snowballs.

Finally, frustrated by Sam’s surprisingly good aim, Ryan reverted to his rugby skills and tackled Sam, knocking him full length into the snow with an « Oomph! » Of course, Ryan went down too. But by then he was too wet and cold to care.

They were on a slope, and the impact caused them to roll together, over and over until Ryan wondered if they were going to turn into a giant snowball like characters in a cartoon. But they finally came to rest, panting and laughing as the slope levelled out.

Sam ended up pinned beneath Ryan, laughing out loud. He’d lost his hat at some point in their tumble, and his hair was in his eyes. Snow crystals had caught in it, glinting in the sunlight. His smile was wide and infectious, and Ryan laughed too, dazzled for a moment. Then Sam’s gaze drifted over Ryan’s shoulder and focused on something above them.

« Is that mistletoe? » he asked.

Ryan pushed himself up and offered a hand to Sam to help him back onto his feet. Then he tilted his head back to squint at the spherical tangle of leaves in the bare branches of the tree above them. « I think so. »

Ryan met Sam’s eyes again, then realised he was still holding his hand. They each had gloves on, and Ryan wished they didn’t. He wanted to feel Sam’s skin. They stared at each other for a moment, and Sam licked his lips. They were pink, a little chapped from the cold, and Ryan’s gaze locked onto them. His heart surged, and panicky heat flooded him.

He dropped Sam’s hand as though it had burnt him and stepped back quickly. He thought he saw a flash of disappointment on Sam’s face.

« My toes are going numb, and I’ve got half a ton of snow down the back of my shirt, » Ryan said. « Are you ready to head back? »

« Okay. »

They trudged back up the hill. Neither of them spoke till they were back at the cottage, both lost in their own thoughts.