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Je baissai la tête, embarrassé de ne pouvoir me mesurer à l'image qu'il se faisait d'un homme.
- II n'y a aucun problème, tu sais.
Je levai les yeux et le vis sourire.
- À quoi ? demandai-je.
- J'imagine que tu es en train de penser à la taille des vêtements et au fait qu'ils ne te vont pas. Ai-je raison ?
J'acquiesçai
- Tu es bien comme tu es. N'aie jamais honte de ça, et ne laisse jamais qui que ce soit te faire sentir comme un paillasson. Personne, soumis ou non, ne devrait laisser qui que ce soit lui marcher dessus.
C'était une déclaration simple, mais elle voulait dire tellement de choses pour moi à cet instant. À la maison, être petit était quelque chose que mon père utilisait pour me faire me sentir mal à propos de moi-même, pour me montrer que j'étais moins qu'un homme à ses yeux. Avec Ben, cela n'avait pas d'importance. Il était mon ami, peut-être Ie meilleur que j'ai eu de toute ma vie, et c'était libérateur.
Afficher en entier— Ne t’avise même pas de me raccrocher au nez, boy.
Je grimaçai en entendant ce dernier mot. Leo et Thomas le disaient avec tant d’amour. Mon père le disait avec du venin.
— Je te rappellerai, Papa. Mes amis m’attendent. Bisous à toi et à Maman.
Je raccrochai et me forçai à avoir un sourire joyeux pour retourner à la fête, même si mon cœur, prêt à exploser, me faisait mal. Où était donc l’amour que les parents étaient censés ressentir pour leurs enfants ? Parce que de mon point de vue, il était évident que les miens n’en avaient pas pour moi. Mais il était hors de question que je gâche cette soirée en laissant voir à mes amis à quel point je souffrais. Souffre en silence, me dis-je.
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