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Le conducteur-garde à la moustache cirée, Kovacs, jette un coup d'œil soupçonneux à Paha Sapa, comme s'il craignait que ce passager de couleur aux longs cheveux tressés ne soit pris d'une crise de démence et ne se mette à frapper contre les murs, à briser les vitres et à ployer le fer de la porte dans son effort désespéré pour s'échapper, bien qu'il soit à trente mètres d'altitude, comme il paraît qu'un autre passager, rendu fou par le vertige, l'a fait exactement une semaine auparavant. Lors de cet incident, d'après le journal, une femme avait eu la présence d'esprit de retirer sa jupe et de la jeter sur la tête du forcené, qui était immédiatement redevenu doux comme un agneau
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Sur les berges de l'Herbe grasse
Juin 1876
Paha Sapa retire sa main précipitamment, mais pas suffisamment pour éviter le choc, fulgurant comme la morsure d'un crotale, de l'esprit du Wasicun**2 mourant qui, d'un bond, s'introduit dans ses doigts et remonte le long de son bras jusqu'à sa poitrine. Le garçon recule en titubant, épouvanté, tandis que le fantôme s'insinue, brûlant, dans ses veines et dans ses os tel un flot de venin. L'esprit du Wasicun creuse un sillon brûlant dans les nerfs de l'épaule de Paha Sapa, avant de se répandre dans son thorax et dans sa gorge, bouillonnant et tourbillonnant à l'image d'une épaisse fumée grasse. Paha Sapa en sent le goût. Un goût de mort.
Afficher en entierHecetu. Mitakyue oyasin.
"Qu'il en soit ainsi - tous les miens - chacun d'entre nous !".
Incipit.
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