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Il est fin le 80. S’il était le 30, il pourrait aller directement à l’Étoile par le boulevard des Batignolles. C’est pas le cas, il tourne à gauche, rue de Saint-Pétersbourg. Il descend doucement vers l’apaisement de la bourgeoisie. Place de l’Europe, on sent que ça y est. Fini la cacatouille, Haussmann a bossé. Du très bon Haussmann. Du Haussmann triste, sans hystérie, dépressif. Du Haussmann protestant, quoi, mais du baron quand même. Autour de la place de l’Europe, il suffit d’énumérer le nom des rues pour comprendre que le monde s’élargit : rue de Madrid, rue de Saint-Pétersbourg, rue de Rome, rue de Budapest, rue de Moscou ! Il n’y a pas un bistrot, pas un troquet, mais du mystère dans tous les apparts. Ça change du reste de Paris et des restaurants qui, aujourd’hui, poussent comme des champignons. Tout le monde a l’air de s’en foutre, mais devant l’industrialisation du restaurant à Paris on devrait quand même s’interroger ! Tous les mois il y a un nouvel endroit et on dirait que ce nouvel endroit produit une nouvelle clientèle ! On dirait que le bobo se reproduit en fonction du nouveau restaurant ! C’est fascinant. Place de l’Europe, pas de restau, ni de bobo. C’est froid, triste mais il y a du lingot. C’est secret. On ne jouit pas, place de l’Europe. Ici, on ne rigole pas. Ici, on cache. On ne joue pas le 16e arrondissement. Quand on arrive là, avec Maman, on est comme Frédéric Lopez dans l’émission « Rendez-vous en terre inconnue ». Vous savez, cette émission fascinante où l’on voit les actrices se lier d’amitié avec certains Papous. Il paraît qu’à chaque fois c’est un triomphe. Très grosse audience. Énorme audience. Énorme audience Frédéric Lopez ! Ça peut monter à huit millions de gens. Huit millions de gens qui voient les riches qui voient des pauvres : c’est magnifique ! Place de l’Europe, donc, je ne sais plus comment je m’appelle. La rue de Miromesnil me semble bouleversante. Quartiers chics. Ça dégage, c’est large, c’est plein de perspectives. La bourgeoisie a l’immense arrogance d’être dans les lieux où tout est aéré. Il y a de l’arbre dans la bourgeoisie. Des feuilles et des branches. On est dans les cimes. « Là-haut, dit Nietzsche, il faut être apte au climat très puissant. » Ce qui est pathétique dans la bourgeoisie, c’est que ces sommets l’angoissent et comme ça la gêne terriblement, elle recrée du lien parce qu’il n’y a pas de bourgeois sans dîners et qu’il n’y a rien de plus accablant que des dîners où l’on vous demande si vous avez lu le dernier Houellebecq. J’arrive à Saint-Philippe-du-Roule, je ne comprends plus rien : c’est de l’hébreu ! Enfin, on s’arrête au rond-point des Champs-Élysées. Du monde fermé, celui de l’enfance et des angoisses, j’entre dans un autre. 3, avenue Matignon. Un bel immeuble années 1930. Grand escalier, des tapis. Des tapis incroyables. Si je pouvais aujourd’hui en tirer des moquettes, je le ferais. Je n’ai jamais eu d’aussi belles moquettes que celles de cet escalier. À l’étage, deux énormes orangers. On s’assoit. Une Alsacienne fait le ménage. On est à la fin de la journée. Ma mère parle, elle connaît le métier : c’est le même que le sien. Tôt le matin, elle part au Figaro pour nettoyer les bureaux. On est reçu par le patron. Il ressemble à Georges Brassens. C’est l’associé de Jacques Dessange. J’ai les cheveux un peu courts. On est obsédé par les Beatles, on n’a pas le droit d’avoir les cheveux longs et là le patron dit : « Il n’y a qu’une chose qu’ils doivent faire s’ils sont pris, les employés, c’est se laisser pousser les cheveux et certainement changer de prénom. » C’est même plus qu’un déclic que ça produit. Je fais un numéro sur ma motivation. Il me dit que Robert c’est trop populaire. Il ne doit pas connaître Robert de Saint-Loup. Je dis : « Jean-Octave ou Fabrice. – Va pour Fabrice. » J’invente n’importe quoi, j’explique que j’ai toujours rêvé d’être coiffeur, que c’est plus qu’une passion : une vocation ! Je deviens Fabrice.

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Présentation de l’éditeur :

Il nous a fait redécouvrir La Fontaine, Rimbaud et Céline. Il incarne l’esprit et le panache de la langue française.

En prose, en vers et même en verlan, il a donné sa voix à d’immenses auteurs, auxquels il sait faire respirer l’air de notre temps – en racontant la fureur du Misanthrope à l’ère du téléphone portable, ou la sensualité de « La Laitière et le pot au lait » sur l’air d’une publicité pour Dim.

Il a quitté l’école à quatorze ans pour devenir apprenti coiffeur. Il est aujourd’hui l’un de nos plus grands comédiens, célébré pour ses lectures-spectacles, couronné par la Mostra de Venise pour son rôle dans son dernier film, L’Hermine.

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"J'ai dit des milliers de fois Céline sur scène. Une fois dans ma loge, ou au restaurant après le spectacle, reviennent le plus souvent les mêmes indignations, les mêmes enthousiasmes, les mêmes paradoxes. Soit on vous dit qu'il est un génie, soit que c'est un salaud. Soit que c'est un salaud génial, ou alors un monstre prodigieux."

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