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« L’énorme succès de l’album Mistral gagnant devrait me consoler de toutes mes peines secrètes, mais au lieu de cela, il creuse encore un peu plus ce sentiment de culpabilité qui m’habite et me ronge depuis tant d’années. C’est indécent de gagner autant d’argent par rapport à l’homme que je suis, n’est-ce pas, qui n’a pas fait d’études, même pas réussi à décrocher son BEPC… J’essaie d’assumer cette espèce de honte en me disant que je rends les gens heureux avec mes chansons, mais ça ne suffit pas. Alors j’offre une bonne partie de mon argent à ceux qui se battent contre la misère et l’injustice, les premiers fléaux de notre monde ignoble. Donner, donner, donner, c’est bien meilleur que de recevoir. Je dis souvent que c’est même une forme d’égoïsme, car on est tellement heureux quand on offre, quand on donne, et qu’on voit le sourire de celui qui reçoit."
Afficher en entierJe me paye les militaires dans 'La Médaille' :
« Maréchaux assassins
Sur vos bustes d'airin
Vos poitrines superbes
Vos médailles ne sont
Que fientes de pigeons
De la merde. »
Un jour, je la chante sur France Inter et j'ai droit le lendemain à une plainte de l'Association de défense des militaires, comme si l'armée française avait besoin d'être défendue contre moi. Comme si elle était en danger devant un pauvre saltimbanque ! Ils ont été déboutés, et ça m'a bien fait rigoler !
(p. 213)
Afficher en entierL'album ['Amoureux de Paname', 1975] fait un bide retentissant et dépasse péniblement les deux mille exemplaires après six mois dans les bacs (« Tu vas voir ce que tu vas voir », m'avait dit François Bernheim. Je vois, merci !). Ici et là paraissent quelques articles, plus ou moins sympathiques. On n'apprécie qu'à moitié ma voix de fausset, mon accent titi parisien, mais on aime les paroles et tous les critiques s'accordent pour trouver que ce Renaud a bien de la chance d'avoir déniché un auteur-compositeur merveilleux du nom de Séchan... Chaque chanson est en effet signée sur la pochette « R. Séchan » et nul ne se doute encore que Renaud et Séchan ne font qu'un.
(p. 102)
Afficher en entierCela faisait des mois, voire des années, que Pascal, qui est homosexuel, me demandait d'écrire une chanson sur les pédés.
« Aznavour l'a déjà fait, je lui répondais, et tellement bien avec 'Comme ils disent'*.
- D'accord, mais moi j'aimerais que tu parles des petits pédés de banlieue, de province, comme moi. Des petits homosexuels rejetés par leur famille, par les voisins, par les commerçants. Et qui doivent se planquer pour exister. »
(p. 245)
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