Extraits

- Non, merci, mec. C'est tout à toi. Tu es en train de tuer cette quiche.

- Je vais le faire, répondit sauvagement Quincy. Je vais tellement bien la tuer.

Il prit une nouvelle bouchée.

- Tu penses que je devrais en manger une autre ? Je crois que je devrais en manger plus. Et tu crois que les tortues Ninja sont circoncises?

La vie n’est pas comme dans les films, peu importe à quel point on le voudrait. Il n’y a pas de résolution nette en quatre-vingt-dix minutes. Michael Bay ne nous donne pas d’instructions pour que nous courions au ralenti alors que des robots gigantesques explosent derrière nous sans raison cohérente, puisqu’il n’est qu’un amateur qui peut-être un jour dans sa vie a créé un film presque regardable.

La vie pique. Elle mort, griffe et vous frappe quand vous êtes à terre. Elle peut vous soulever lors de grands moments de célébration et vous serrer le cœur jusqu’à ce que vous pensiez qu’il va s’arracher de votre poitrine. C’est glorieux, merveilleux et oh, tellement dévastateur. Nous chantons, nous rions et nous dansons jusqu’à ne plus pouvoir bouger et tout ça vaut la peine. Chaque instant. Chaque moment. Parce que la vie n’est pas faite des inspirations que nous prenons, mais des événements qui nous coupent le souffle.

Xander lui lança un regard mauvais.

- Les gens comme lui ne méritent pas ton temps. Pourquoi tu n'as rien dit ?

- Parce qu'ensuite tu aurais eu cet air énervé sur ton visage, comme celui que tu as maintenant, quand tu essaies de trouver comment tuer quelqu'un sans en être accusé.

- Je n'aime pas quand tu te sens mal à cause des gens. Ce n'est pas juste.

Josy passa un bras dans le creux de celui de Xander et l'attira plus près de lui.

- Je sais. C'est pour ça que je t'aime.

- Tu deviens tellement sentimental quand tu es défoncé.

- Tu aimes ça.

- Personne ne te croira.

Il n’y avait pas autant de vierges que Josy l’avait imaginé. Il commença à compter, en dénombra sept, mais fut ensuite distrait par l’affiche avec les enfants de différentes ethnies qui sautaient sur le trampoline en lisant. Il commença alors à penser à la dernière fois qu’il avait été sur un trampoline, ce qui le mena pour une quelconque raison à visualiser une balade à cheval et au fait qu’à vingt-cinq ans, il n’était jamais monté sur un cheval, comment était-ce possible ? Il n’était même pas sûr d’en avoir déjà vu un de près. Il se demanda ensuite si les poneys miniatures étaient le résultat d’une expérience génétique et s’il y avait des vidéos sur Internet de chats montant des chiens portant des selles. Il devrait regarder quand il rentrerait chez lui.

Il arrêta de rêvasser d’un chat en uniforme de shérif montant un cheval dans une ville poussiéreuse digne d’un western (« Tu crois que tu peux venir cambrioler ma banque ? Chat alors, tu te moques de moi ! ») quand les vierges qui s’étaient levés commencèrent à former une ligne devant la scène.

— Je pensais que ça serait au moins dans un café. Tu n’avais pas du tout parlé d’une bibliothèque. Qui va dans une bibliothèque ?

— Des bibliothécaires, répliqua Josy.

Il ajusta ses bretelles sur le magnifique tee-shirt Hypercolor que Serge lui avait offert pour son anniversaire. Serge l’avait trouvé sur eBay et même s’il ne changeait plus de couleur avec la chaleur, Josy était simplement content d’en avoir un. Enfin, presque. Oui, il avait passé une bonne heure et demie à souffler dessus pour voir si cela fonctionnerait. Il avait même envisagé de le mettre au micro-ondes, mais il ne savait pas si la technologie Hypercolor pouvait prendre feu, donc il avait accepté le vêtement tel qu’il était : comme une pièce historique qu’il pouvait porter quand il voulait.

— Les gens qui aiment les livres, ajouta-t-il. Les vieux qui ne peuvent pas regarder du porno chez eux.

Chapter 1

NOW, IT could be said that Josiah Erickson was an actor of the highest caliber. Granted, there were only two people who’d said this in his lifetime, but he believed them completely. They had no reason to lie.

First, his fourth-grade music teacher, the incomparable Mr. Stefan Alabaster IV, who, on the first day of auditions at Cornerbrooke Elementary School in Wooster, Ohio, told his breathless students that he had come from Akron to mold them into the Next Big Thing. He was going to be ruthless, he said, and his critique would be sharp. “There is no time for tears in theater,” he said, straightening his ascot. “Unless, of course, the script calls for it. In that case, there is always time for tears.”

Josiah was enthralled.

And when he won the coveted role as a block of American cheese in a production on the importance of the four food groups, he couldn’t have been more excited. “You must be the cheese,” Mr. Stefan Alabaster IV told him. “There can never be anyone more cheese than you in this entire world. Do you understand me?”

Josiah did. He’d never understood anything more.

His costume had been a particularly violent orange, one that would have been offensive had it been seen outside of a fourth-grade production of health food in a small Ohio town. It was made of Styrofoam and smelled of paint and glue. The fumes made Josiah dizzy, and he usually spent the rest of his day after rehearsal with a headache. It was near impossible to move in, and he ended up falling more than he stood. Mr. Stefan Alabaster IV, as any good theater director should, solved this dilemma by shoving a broom up the back of the costume and telling Josiah he was absolutely not to move. “Sometimes,” his director said, “we must suffer for our craft.”

In his acting debut, Josiah Erickson had one line and delivered it with the grace of a wheel of gorgonzola: “It’s not cheesy to want to be healthy.”

At least seven people in the audience of dozens chuckled.

It was a monumental moment for young Josiah. He understood, then, his destiny.

He would be a movie star.

After he booked his first commercial in La La Land in 2011 (a one-day local production where Josiah told the undoubtedly rapturous viewers who were awake at two in the morning that no one sold mattresses like the Mattress Dictator: “Because he will take all your decisions away so that you have no choice but to do what he says and get a good night’s rest!”), Josiah returned to Cornerbrooke Elementary with a copy on a VHS tape, sure that Mr. Stefan Alabaster IV would want to see what his mentee had achieved in such a short amount of time.

The problem was that Mr. Stefan Alabaster IV was no longer the music teacher/theater director at Cornerbrooke Elementary. He had found himself starring in what was perhaps his greatest role, that of a resident of the Federal Correctional Institution in Elkton after embezzling almost fifty thousand dollars from the Wooster City School District. If he were lucky, he would get time off for good behavior and be released in eight years to supervised probation.

But Josiah thought Mr. Stefan Alabaster IV could take comfort from the fact that he was listed under the Notable People section on Wooster’s Wikipedia page, regardless of his crimes. Josiah himself had been on it for sixteen hours before someone had gone in and taken his entry off.

It might have been the greatest sixteen hours of his life up until that point.