Extraits

- Holly, si cette relation était bien, vous le sauriez. Si vous passez tout votre temps à vous poser la question au lieu de constater que votre couple fonctionne bien, c'est très simple : la réponse est non... Et vous n'y pouvez rien. Je vais vous donner un bon conseil, ma chère : laissez tomber!

Tout cela est vraiment triste. Triste et comique à la fois. Le côté triste, c’est de croire dur comme fer que l’homme idéal l’appellera d’ici demain soir. Le côté comique, c’est de penser qu’un spectacle sur la sexualité féminine est idéal pour un premier rendez-vous galant ! L'autre aspect tristounet, c’est que la pièce Les Monologues du Vagin n’est pas seulement une expérience théâtrale. C'est aussi une façon assez précise de décrire la vie sexuelle de bon nombre de femmes. Car seules les rares femmes fières d’elles, et qui ne sont qu’une minorité d’entre nous, peuvent revendiquer de s’impliquer dans un… euh… dialogue qui exalte la mixité, le long terme, le respect de l’autre.

Cette malheureuse anecdote ne doit pas vous gâcher la vie.

Certaines femmes vivent leur célibat avec désespoir. Pas moi. Je trouve qu’il y a bien des sources d’anxiété autrement plus importantes : le bioterrorisme, par exemple, ou le trou de la couche d’ozone et le fait d’avoir les seins plats. Et puis j’estime qu’étaler son désespoir, quelle qu’en soit la cause, est totalement vain. Car je sais que les hommes – même les moins éclairés et les moins inspirés – ont le don infaillible de le flairer à plus d’un kilomètre ! En théorie, il n’y a donc aucune raison d’être malheureuse sous prétexte qu’on opère en solo. Si vous criez sur les toits que le seul fait de penser au célibat vous fait paniquer, ça risque d’aggraver les choses.

Même si la perspective de mourir seule, sans le sou et sans même un chat, peut faire flipper quelques-unes d’entre nous, je pense qu’en ce qui me concerne, j’arriverai à assurer sans problème. Comme j’ai un vécu quasi homérique du célibat, je ne sais même pas ce que c’est que de vivre une liaison sérieuse, à l’exception d’une expérience malheureuse et de quelques passades ici ou là qui se sont toutes conclues, à des degrés divers, par l’échec et le désarroi.

A dire vrai, je ne m’en étais jamais vraiment inquiétée jusqu’à aujourd’hui. J’ai toujours été convaincue qu’un jour, le destin me guiderait vers l’homme qu’il me faut, sans trop savoir comment.