Extraits

Les sentiments, on ne peut pas les mémoriser. On se souvient de l'idée de quelque chose, on peut se rappeler qu'on a eu froid, qu'on a eu mal, qu'on a eu peur, mais on n'a pas réellement le souvenir de ce qu'on a ressenti.

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DEAN : où est Alex ? A-t-il répété en lissant sa queu-de-cheval.

MARTYN : Pas ici, ai-je repondu avec un haussement d'épaules. C'est grave ?

DEAN : Non. T'es tout seul, alors ?

MARTYN : NON

DEAN : Qui y a d'autre? A-t-il demandé en inspectant la cuisine.

MARTYN : Toi.

DEAN : Tu te crois drôle ?

MARTYN : Plus drôle que toi.

Ce quartier,par exemple. Ces maisons sordides,ces petites rues crades,ce ciel mort.Rien. Pas de vie,rien qui bouge. Trop de gens qui n'ont rien à faire et nulle part où aller. Des âmes grises. Qui attendent que tout ça se termine. Cet endroit où des choses infimes comptent infimes comptent infiniment pour des gents minuscules. Où rien ne rime à rien, où on mange , on boit,on se reproduit,on viellit et on viellit et on meurt. Voila ce qu'on a. Un nouveau millénaire. L'ère de lq Technologie. Le résultat de millions d'années d'évolution. Moi tout seul dans une sale petite baraque,une sale petite rue,une sale petite ville.

Je me sentais heureux, sans savoir pourquoi. Peut-être parce que l'endroit était désert. Froid, inhospitalier, vide. Ouvert à tous les vents. Hostile. Sans reproche.

Je savais qu'il était mort.Je l'est su tout de suite