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Comment rester immobile quand on est en feu



Description ajoutée par Valeena 2016-11-19T16:15:44+01:00

Résumé

« Que parles-tu de fondation ? la pierre seule n’est pas une fondation, la flamme aussi est une fondation, / la flamme dansante et boiteuse, la flamme biquante et claquante de sa double langue inégale ! » Ces vers de Claudel, prenons-les comme une mesure musicale, une invitation à faire dialoguer entre elles deux aspirations en apparence contraires, l’une portée vers le temps de la grâce, l’autre attirée par le plancher des vaches. Deux régimes de langue, donc, l’une danse l’autre pas, mais toutes deux sont prêtes à en découdre. Il s’agit donc ici, aussi, d’en découdre, de découdre le langage, de faire craquer ses coutures. "Comment rester immobile quand on est en feu" est à la fois un questionnement – l’exercice est périlleux – et un mode d’emploi – essayons toujours… –, une entreprise de gai savoir, où l’abstrait donne des coups. C’est le langage qui parle ici, incarné dans deux voix prises entre deux feux, avec pour horizon tremblé le refus d’être dupe et la joie de résister. » - Claro

"Comment rester immobile quand on est en feu" pourrait être un poème, ou un chant, un long dialogue plus proche d’une joute incantatoire que du théâtre. Il pourrait être tout cela en même temps ou tout autre chose. Disons que c’est un espace intégralement occupé par la langue, que Claro fait disparaître tout matière narrative pour ne donner à lire qu'une langue crue, à vif, qui incarne au sens propre la matière de deux mondes qui s’affrontent. Deux voix s’exprimant alternativement au travers de longues tirades qui façonnent brutalement la matière d’une langue politique.

Il en résulte une tension, un rythme qui se déploie sur plusieurs plans, qui nous pousse à murmurer ce texte, à le crier. "Comment rester immobile quand on est en feu" est un geste poétique qui laisse apparaître toute la densité de l’œuvre de Claro, toute sa matière, qui évoque la difficulté de dire, d’écrire sans se départir du sentiment de domination qui accompagne tout tentative de rendre compte et la difficulté de dépasser le jeux, puisque la langue ne pourra rien, ou si peu, face à la complexité du réel.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Il n’y aura pas d’introduction pour la fort peu suave raison que ce qu’on voulait introduire l’a été largement plus personne n’oserait en témoigner question d’élémentaire

économie réfléchis un peu sur le comptoir tu poses ton verre ou ton coude ton porte-monnaie ton estime etc mais en fait tu sais très bien que c’est le comptoir qui s’impose à ton verre ton coude etc ne m’oblige pas à

tout redistribuer par en dessous il s’agit moins là d’une inversion de la réalité physique que d’un retour du principe de précédence d’où il découle arbitrairement un certain corpus de lois qu’on s’efforce de nous appliquer à rebours enfin esclaves des conséquences nous pouvons courtiser à notre insu et les causes et leurs mères ingrates impatience présage etc visée à long terme tout ça est caduc enfin ose et conviens d’emblée que les personnages leurs familles relations animaux domestiques et autres ambitions la psychologie des surfaces étant ce qu’elle est après vérification tout ça ne tient pas trois temps ce n’est ni renoncement ni édit cruel le poumon l’a compris on n’en veut pas ni faire ripaille d’imbroglios user et s’amuser de subterfuges tous ces noms propres quelle clé leur donner à quel portemanteau accrocher leurs prétendus idéaux on n’a pas voulu imposer de plan de page ni disposer de ronds de serviette on est comme ça et c’est là une orientation générale on leur dit adieu et surtout bonne chance hein le temps ne presse pas mais décrire quoi et comment et où et si c’est possible éviter de décrire pour mieux souscrire à des emprunts moins criants à quoi bon la couleur du mur et la hauteur indéniable du plafond

à quoi bon tant qu’on y est le bois des planchers le grincement des mêmes planchers et la vue offerte gracieusement par les perspectives que ferait-on des nuances de l’adjectif ou du dégradé du substantif et où

mettre la chaise et quelle cascade de compliments asseoir dessus il faut instaurer une nudité qui fasse décor et s’y tenir autrement favoriser le mépris des détails sans nulle fainéantise mais par principe puisque le principe comme le client porte couronne face à l’intrigue à ses fesses serrées et à son ombilic où brille un diamant de là une grande méfiance on a trop conçu et soupé des rebondissements par lesquels s’égarer sans plus-value morale alors qu’inventer qu’ourdir coucou les trois mousquetaires règnent en führers sur les chapitres de notre négligence à nous de confesser que nous fûmes en notre préhistoire leurs souples gitons mais c’est fini

ça recommence aux yeux et barbe de ceux qui encore et toujours mais plus pour très longtemps réclament la fastueuse gymnastique du blablarratif et de ses variantes allons l’heure n’est plus à la négociation la foire aux intentions ses portes désormais se referment comme des grilles de clubs au nez de tout ce qui la ramène un peu

ô malédiction la phacochère réalité ne s’embarrasse pas de reliefs l’usure a trop servi disons-le sans vraiment nier le charme des regrets et estimons avec un certain sadisme que nouer tous les fils relève du ravaudage mais sûrement pas de la conscience encore moins de la pensée n’y revenons pas à quoi bon tout s’effacera de soi n’y étant pour rien on signera comme si de rien jamais n’avait pu être sous tes pieds un protagoniste qu’en faire de mémoire ordinaire on n’a su s’en défaire aussi promptement qu’on l’aurait souhaité n’est-ce pas le pendre à la potence est un peu trop facile s’il faut finalement le dispenser d’être et de recommencer tel un ami proche il obtempère encore et on n’y peut rien aussi fatales soient les convictions à quoi bon cuisiner des dialogues c’est d’emblée une sinécure le torticolis n’y gagne rien allées et venues par avance soudoyées pas de vertige tout juste une dialectique pourquoi gagner ce que l’orgasme sans doute y perdrait plutôt une invitation à se dissoudre s’éloigner de soi se perdre dans le contexte plutôt le fragment et son emphase à la fois mesquine et naturelle ses imbrications ses flux hors de question de faire l’impasse sur le contexte on lui colle la cocarde ça devrait suffire dans un premier temps sa taurine puissance est garante d’échanges inestimables alors poutre ou pas poutre dalle de béton ou parquet de merisier tout ça c’est de l’intendance mentale commençons par travailler les perspectives gauchir les enfilades et au diable le luxe à dieu les éclairages à nous la maîtrise des échos en fonction des volumes décidés la digression est une épine qu’on offre au pied blessé

on peut la casser en brins et croches c’est chose possible accordons-lui un crédit de cent mille deux cent mille hop à la caisse mais moyennant résultats hein quelques repères grammaticaux ici et là tout baigne impossible de s’arrêter une goutte d’eau sur le macadam suffit à

singer le fleuve déjà la lune ondule sur les pupilles les cris des loups le sabre de douleur venant enfin à bout du goulot aimant le sang du champagne fuse rouge sang noir réveillant le danger qui naît de sa base inconcevable on a quitté les cavernes de l’être pour se recroqueviller dans le dé à coudre du dire comme c’est facile un swing puis un autre c’était donc ça s’évader il suffit lâchons les chiens nos plaies ont soif et la prairie n’est plus qu’un synonyme la pluie une ponctuation quelle audace on s’époumone et la suie enrobe tout en son silence

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Comment rester immobile quand on est en feu

  • France : 2016-01-07 (Français)

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