Extraits

— Il paraît que, si on s'embrasse dessous on s'assure chance et prospérité, je dis avec un sourire carnassier.

— Et tu t'es certainement dit qu'après ces sept ans de malheur ça valait le coup de tenter ?

— Exactement.

— T'es doué et futé, Santa Lover.

— Je sais. J'essaye en tout cas.

— Je suis là, je contre ta malchance.

— Si tu contres ma poisse, tu peux m’expliquer pourquoi on est coincés au milieu de nulle part?

— Parce qu’intérieurement, tu as envie que l’on passe du temps ensemble.

— Cette alchirance...

— Alchirance ?

Elle éclate de rire.

— J'adore ce mot.

— Ce truc qui est né entre nous, j'ai envie de voir s'il va s'éteindre ou s'il va s'étoffer. Tu me fais craquer, April, littéralement. Je ne peux même pas lutter contre ce fait, c'est acté.

— April ?

— Oui ?

— J'ai très envie de te revoir.

Elle se tourne complètement vers moi.

— Pas juste occasionnellement quand James et Ornella organisent quelque chose, j'enchaîne, peu sûr de moi.

J'ai envie de poursuivre ce truc qu'on avait lorsqu'on a voyagé pour rejoindre l'Alaska. Il y avait quelque chose, n'est-ce pas ?

Elle se tient devant une énorme bibliothèque remplie de peluches de Noël en tout genre. Ourson, renne, bonhomme en pain d'épice, hérisson, bonhomme de neige. Des centaines de peluches, toutes vêtues d'écharpes, de bonnets, d'après-ski…

- J'ai l'impression qu'ils me regardent tous et qu'ils vont s'animer pour nous dévorer.

- Donc on ne part plus sur des assassins cannibales ? je demande. On s'oriente plutôt vers les peluches tueuses ?

N’empêche que ça… ce qui se passe entre nous, j’aimerais que ce ne soit pas juste la magie de Noël. Je voudrais qu’au-delà des fêtes, il y ait encore cette alchimie.

Avant de savoir qui elle était, je la trouvais belle maintenant que je la connais un peu plus, je trouve justement que son caractère la rend encore plus jolie.

— Avec ma poisse, je risque de passer par-dessus bord, raille April.

— Je te sauverai, je dis en souriant.

— Tu finiras comme Jack Dawson, je passerai pour la méchante, je refuse.

— Tu te fiches de moi ? s’écrie Ornella à l’autre bout du combiné. C’est une catastrophe !

Je lève les yeux au ciel. Je suis persuadée que si le prénom de ma meilleure amie commence par un O c’est parce qu’elle peut être « Ô » combien casse-couille quand elle s’y met.

Ce n’est peut-être pas si mal d’être en plein scénario de film de Noël finalement, car à la fin les deux héros finissent ensemble.