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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:14:11+02:00

Les sanctuaires trouvés en Syrie sont d’une Antiquité pratiquement aussi reculée que ceux découverts en Égypte. Les antiques syriens ont en effet bâti de somptueux palais comme celui des cités-États Mari ou d’Ebla5, qui dominèrent très tôt le territoire avoisinant6. Apparue dans l’est de la Syrie actuelle vers 3000 av. J.-C., Mari a longtemps dominé les échanges commerciaux entre plusieurs régions7. Elle prospéra grâce aux taxes perçues sur le trafic fluvial où elle monopolisait le commerce et contrôlait les principales voies commerciales de la vallée de l’Euphrate et du Khabour. Apparue à la même époque, la cité-État d’Ebla devint la capitale d´un royaume imposant qui traitait à égalité avec les plus grandes puissances de son temps et rayonnait sur le moyen Euphrate et une partie de la Syrie8. C’est avec l’apparition de ces grandes cités commerçantes que vit le jour une forme d’organisation politico-économique fort avancée. À cette époque, les Syriens adoraient Hadad, dieu suprême qui composait une triade sacrée avec la déesse syrienne Atargatis et Simios-Simia9.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:58+02:00

La Syrie a toujours eu une place unique au Proche et Moyen-Orient. Son histoire et sa situation géographique exceptionnelles en font l’un des pays les plus stratégiques et l’une des nations les plus anciennes de la région.

À l’époque antique, elle s’étendait sur un territoire beaucoup plus vaste que celui de l’État syrien actuel. Elle comprenait la zone de la vallée de l’Euphrate et l’ensemble de la Côte méditerranéenne connue sous le nom de Canaan, la Mésopotamie occidentale. Suivant les époques, elle a pris son essor sur le Golfe persique, a progressé vers les vallées du Tigre et de l’Euphrate, s’est étendue vers l’ouest, au nord de la Syrie actuelle, pour descendre ensuite le long de la Méditerranée et se poursuivre enfin dans la quasi-totalité de la vallée du Nil. Elle a été traversée depuis des millénaires par les caravanes de la soie et des épices. Elle a été le lieu de passage des plus importantes routes commerciales, entre l’Europe méditerranéenne, la Perse, la Chine et l’Inde. Entre les XVIIe et XIIIe siècles av. J.-C., elle était une zone d’influence pour les marchands et les flux commerciaux entre la Méditerranée et l’Inde. Au XIXe siècle, la région nommée Bilad al-Cham (« pays de Cham »), ou plus connue encore sous le terme de Croissant-Fertile, englobait une bonne partie de cette ancienne Syrie1.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:52+02:00

Certes, on nous répondra que les minorités dépassent à peine 30% et que, par conséquent, c’est la majorité sunnite qui devra avoir le dernier mot et qui l’emportera démocratiquement par le biais des urnes ou des rapports de force. Mais c’est oublier que les minorités pèsent bien plus que leur poids démographique, car elles forment une bonne partie des élites politiques, intellectuelles et militaires du pays. Cela signifie concrètement qu’aucune solution de sortie de crise et de paix pour l’avenir ne pourra être viable qui ne tienne compte de leurs intérêts, de leur exigence de sécurité, et donc de leurs demandes de garantie pour l’avenir face à une majorité démographique de plus en plus gagnée par l’islamisme radical et donc hostile.

Nous développerons enfin dans la dernière partie de cet essai (chapitre V) nos propositions de sortie de crise. Celles-ci passent, premièrement, par l’implication de tous les protagonistes, y compris le régime et ses alliés russe et iranien associés à la table des négociations de façon plus pragmatique, ceci dans le cadre d’une plateforme pré-gouvernementale. Puis, deuxièmement, par l’instauration concrète d’un nouveau fédéralisme syrien, seule formule qui puisse concilier à la fois la nécessité de préserver l’unité nationale et le respect du pluralisme politique et ethno-religieux.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:44+02:00

Le troisième chapitre sera consacré aux minorités, en premier lieu à la « question alaouite ». Celle-ci renvoie depuis la crise syrienne à une religion mentionnée en permanence par les médias qui la réduisent hélas au régime d’Assad. Mais cette religion demeure largement méconnue sur le fond. Souvent associé au chiisme*, l’alaouisme, confession de la famille du président syrien Bachar al-Assad et de la majorité des cadres du régime baathiste, est en réalité une religion à part et qui, selon les débats théologiques au sein de l’islam, est souvent considérée – probablement à juste titre – comme étant en dehors de l’islam, de par son syncrétisme, son hermétisme et ses nombreuses influences préislamiques. Grâce au concours de hauts initiés alaouites réfugiés en Europe depuis le début du conflit et que nous avons longuement interrogés, le présent ouvrage révèle pour la première fois au grand public les secrets de cette religion mystérieuse et fermée que les adeptes n’ont normalement pas le droit de révéler.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:36+02:00

La Syrie n’est pas n’importe quel pays arabe. Son histoire et sa situation géographique exceptionnelle en font l’une des nations les plus stratégiques et les plus anciennes du Proche-Orient. Mais son antériorité vis-à-vis des contrées voisines, également créées dans leur forme actuelle au début du XXe siècle après la chute de l’Empire ottoman, son engagement dans le nationalisme arabe depuis les origines, son positionnement antioccidental et prorusse depuis la guerre froide, sa relation à la fois conflictuelle et ambiguë avec Israël – qui occupe une partie de son territoire (Golan) – et avec les puissances sunnites, et enfin son alliance stratégique avec l’outsider régional chiite iranien et son protégé le Hezbollah libanais en font l’un des pays les plus sismiques de la région.

Pour comprendre la Syrie actuelle et les enjeux liés aux révolutions arabes au niveau régional, il convient non seulement d’aborder les « temps courts » et l’actualité, mais également les « temps longs », pour paraphraser le grand historien de la Méditerranée, Fernand Braudel, c’est-à-dire l’histoire et les identités confessionnelles et ethniques multiples qui s’entrecroisent et s’affrontent en Syrie et ailleurs.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:22+02:00

Si la situation en Syrie semble actuellement sans issue, du fait des enjeux et intérêts antagonistes des États de la zone et même de certaines puissances mondiales qui attisent le conflit et se nourrissent de l’hétérogénéité syrienne au lieu de proposer des solutions de paix réalistes, nous pensons toutefois que seules des solutions politiques pragmatiques pourront permettre de concilier la stabilité nationale et la pluralité ethnique et religieuse existante en Syrie. Ainsi, la double clé politique et géopolitique pour mettre fin à cette terrible guerre civile réside, selon nous, premièrement, au niveau interne, dans la solution fédérale, la seule qui puisse assurer la paix et un « vivre ensemble » sans qu’un groupe n’en tyrannise un autre, et deuxièmement, au plan externe, dans la prise en compte non seulement des positions de l’Occident et des autres alliés de l’opposition syrienne, mais aussi de celles de la Russie et de l’Iran, alliés du régime dictatorial syrien. Car aucune paix ne sera possible et durable sans cet équilibre. La relance, sur une base très pragmatique et moins manichéenne, des négociations en vue d’une transition en Syrie (janvier à avril 2016, et ça continue) à la suite des changements de rapports de force constatés sur le théâtre syrien, consécutivement à l’engagement militaire russe et la prise de conscience de la nécessité pour les États-Unis et ses alliés occidentaux de s’entendre avec la Russie, ont démontré l’évidence de cette observation de simple bon sens.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:13+02:00

La position française, loin d’être originale, s’est hélas initialement contentée de suivre grosso modo celle de l’ex-président du Conseil national syrien, Georges Sabra, face « présentable » de l’opposition et opposant chrétien laïque historique qui s’est en fait contenté lui-même de relayer les positions des Frères musulmans (qui dominaient déjà le CNS3), notamment concernant la requête de livraison d’armes lourdes aux rebelles, pourtant en majorité islamistes (radicaux ou « modérés »), ceci afin de leur permettre de l’emporter sur le régime ou de « rééquilibrer les forces ». Chacun sait que l’issue d’une telle stratégie fondée sur le renversement d’Assad par la force du jihad aurait été inévitablement l’application de la charià dans un pays pourtant fortement multiconfessionnel et hétérogène. Il est clair que cette perspective aurait été à la fois dramatique pour les minorités religieuses, notamment alaouite, chrétienne, ismaélienne ou chiite, et irréaliste diplomatiquement, car elle aurait consisté à exclure d’office toute négociation avec le pouvoir qui demeure, qu’on le veuille ou non, incontournable au moins à court et moyen terme, ne serait-ce que pour limiter la catastrophe humanitaire4.

Nous entendons les indignations de tous ceux qui ne comprennent pas pourquoi les pays occidentaux sont revenus sur leur détermination initiale à intervenir militairement pour faire cesser la terrible répression qui s’est abattue sur le peuple syrien lorsqu’a débuté le Printemps arabe et qui aurait déjà fait près de 170000 morts5. Mais nous sommes également convaincus, depuis le milieu de l’année 2012, que toute intervention extérieure militaire occidentale aurait eu bien plus de répercussions imprévisibles que partout ailleurs et que, de toute façon, la rébellion syrienne n’a depuis longtemps déjà plus grand-chose de syrien puisqu’elle est dominée par des légions jihadistes internationales dont le projet politique n’est pas la nation syrienne et encore moins la démocratie, mais le califat universel… Le fait qu’entre3000 et 4000 « volontaires » occidentaux aient rejoint cette internationale jihadiste en dit long sur le chaos syrien.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:13:05+02:00

Toutefois, dans le cas peu probable où une intervention militaire eût tout de même été déclenchée dans la foulée par la coalition pour frapper le régime afin d’armer l’opposition « modérée », sous couvert d’instauration d’une « zone d’exclusion aérienne » comme le propose la Turquie du sultan-président Erdogan, il se serait agi là d’une erreur stratégique majeure. Pareille opération, fortement souhaitée par nos étranges alliés sunnites du Golfe – qui ont financé la plupart des groupes islamistes sunnites radicaux (Al-Nosra, Front islamique, ou encore Jaich al-Islam, Jaich al-Fatah, Ahrar al-Cham, etc.) – et par la Turquie, également très liée aux forces islamistes actives en Syrie, aurait en fait renforcé les brigades jihadistes les plus criminelles et les plus efficaces sur le terrain. Car celles-ci composent déjà depuis longtemps (bien avant l’ascension spectaculaire de Da’ech) l’écrasante majorité de la rébellion armée. Le terrifiant État islamique proclamé en juillet 2014 par Abou Bakr al-Baghdadi, alias calife Ibrahim, qui rêve d’étendre son ubuesque mais non moins menaçant califat* de la Syrie et de l’Irak au Liban, en Jordanie, puis à toute la région, n’est que l’un – parmi tant d’autres – des mouvements islamistes totalitaires acteurs du chaos syrien.

Compte tenu également de la forte capacité de nuisance régionale du régime de Damas, plus que jamais lié à l’Iran et au Hezbollah, capables de déstabiliser les voisins israélien et libanais, et prenant acte de son étonnante résilience face à ses ennemis islamistes multiples, la raison commandait dès le départ, et avant d’attendre de franchir la barrière des 200000 morts, de traiter le dossier syrien de façon plus prudente et plus réaliste, en cessant notamment de rejeter systématiquement les propositions – pourtant de bon sens – des Russes qui, dès le début de la crise, avaient déploré l’attitude jusqu’au-boutiste de l’opposition syrienne et de ses parrains du Golfe ou occidentaux et avait prôné une vaste négociation associant toutes les parties-prenantes au conflit.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:12:49+02:00

Démenti flagrant à cette vision à la fois naïve et dangereuse fondée sur le régime change, les précédents de l’Irak (2003) et de la Libye (2011) ont pourtant montré que le renversement, par des bombardements aériens meurtriers, de dictatures qui persécutent leurs opposants islamistes n’a jamais eu pour effet de rendre ces derniers plus pacifiques, ni même de calmer leur « colère » qui trouve d’ailleurs toujours de nouveaux prétextes…

De ce fait, et fort des douloureuses expériences régionales passées, nous estimions dès le départ qu’une intervention militaire occidentale déclenchée, même au tout début de l’insurrection anti-Assad, aurait été contre-productive et aurait au contraire accéléré le chaos. Pareille intervention aurait, à n’en point douter, trouvé en Syrie une bien plus grande résistance de la part de l’ensemble de la population et aurait probablement conduit, à l’instar de la guerre en Libye, à l’instauration d’un régime chariatique bien moins favorable aux minorités, au pluralisme et à la démocratie que le régime, certes dictatorial, du parti Baath et du clan Assad.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-27T16:12:00+02:00

Les attentats de Paris et Bruxelles de janvier-novembre 2015 et de mars 2016 auront finalement eu raison de cette vision manichéenne du dossier syrien qui consistait grosso modo à diaboliser l’axe russo-iranien-chiite et pro-Bachar et à présenter comme seuls fréquentables les « islamistes sunnites modérés » parrainés et armés par l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et la Turquie. L’ex-Ministre des Affaires étrangères de François Hollande, Laurent Fabius, sera alors désavoué par la volte-face post-Bataclan du président français qui reconnaîtra enfin, après cinq années de diabolisation anti-russe, que l’ennemi principal pour la France et les pays occidentaux sont les jihadistes et que les positions de Téhéran et Moscou, et même de Damas, devaient être prises en considération, n’en déplaise à nos partenaires turcs, qataris ou saoudiens.

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