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Mais je vais réessayer. Demain, et après-demain, et après après demain. Je ne laisserai pas tomber. Je ne renoncerai jamais.
Afficher en entierj'ai fermé les yeux, mais cela ne m'a apporté le moindre soulagement. Je sentais encore son regard sur moi. J'ai enfoui mon visage entre mes mains et appuyé mes paumes contre mes paupières si fort que j'ai bientôt vue les étoiles.
Afficher en entierLes jours se sont enchaînés - un tourbillon de larmes, de colère et de confusion ...
Afficher en entier« Sal… ? »
Entre deux bouchées de mon Big Mac.
« Oui… ? » Elle a laissé sa voix traîner le plus longtemps possible.
« Tu fais un truc lundi soir ?
— Hmm, attends, laisse-moi réfléchir… Lundi, tu dis ? Il faudrait que je consulte mon emploi du temps super chargé, mais je crois que je suis libre. Enfin, en admettant que j’aie eu le temps de tailler tous mes crayons avant la rentrée de mardi. »
Elle a avalé une grande gorgée de milk-shake et m’a lancé un regard expectatif.
« Parfait, parce que tu sors avec moi et Nat. »
Une autre gorgée de milk-shake.
« Heu, je crois que je m’en souviendrais, si j’avais prévu un truc dans le genre. »
Afficher en entierLorsque Nat est revenu, il a éclaté de rire.
« Ouah ! Je n’aurais jamais cru que tu serais le genre de fille à porter un pyjama Winnie l’Ourson ! Joli ! »
Je l’ai frappé dans le bras, assez fort, même.
« Oh, ça va ! Et je vous ferais remarquer, mon cher, que ce n’est pas Winnie l’Ourson mais Bourriquet. Ça n’a strictement rien à voir. Bourriquet est rock, et je ne laisserai jamais personne dire le contraire. Que ce soit clair. »
Afficher en entierJ’ai trouvé le déjeuner vraiment excellent, aujourd’hui – un sandwich très bien préparé. Un genre de merveille, sincèrement. Lorsque Ethan est venu reprendre mon assiette, nous avons discuté pendant quelques minutes. Une conversation quasi normale. Jusqu’à ce que je gâche tout.
« Ethan, est-ce que je peux te demander quelque chose ? Quelque chose de sérieux. Et je compte sur toi pour ne pas me répondre par une autre question ni par une espèce de réponse cryptée. J’aimerais juste que tu répondes le plus honnêtement possible. D’accord ? »Il a soupesé ma demande un bref instant.
« Je peux toujours essayer. »J’ai inspiré profondément, enfin prête à poser la question que la peur (ou la bêtise) m’avait empêchée de soulever jusque-là.
« Est-ce que tu comptes me laisser partir un jour ? »
Il m’a observée avec une certaine curiosité. J’ai réussi à soutenir son regard alors que les larmes me brûlaient les yeux. J’avais peur d’entendre sa réponse.
« Ce n’est pas la bonne question, Grace. »
Afficher en entier« Je ne suis pas en colère après toi, Grace. Je souhaiterais simplement que tu te montres honnête – si tu ne peux pas l’être avec moi, alors au moins avec toi-même. Qu’est-ce que tu as l’impression d’être sur le point de comprendre ? »
Et, sans même que j’y aie réfléchi, la réponse m’est montée spontanément aux lèvres :
« La vérité. »
À partir de là, c’est devenu carrément étrange. À l’évidence, j’avais dit ce qu’il fallait, parce que Ethan a souri et a hoché la tête avant de quitter la pièce. Et même s’il n’avait pas agi de cette façon, j’aurais su que c’était la bonne réponse. J’espère qu’il reviendra plus tard. Je crois qu’il me manque un peu. Mais ça me fait bizarre de lui parler – ce n’est pas comme d’avoir une conversation normale. Parfois, j’ai l’impression que c’est un peu comme si je me parlais à moi-même. Une question tourne dans ma tête telle une boule de flipper : la vérité à propos de quoi ?
LA VÉRITÉ À PROPOS DE QUOI ?
J’ai toujours été nulle au flipper.
Afficher en entier« Comment tu sais quels sont mes plats préférés ? »Ethan n’a rien répondu.« Sérieusement, comment ça se fait que j’aime tout ce que tu me prépares et m’apportes ? »Il a haussé les épaules.« Écoute, je ne voudrais pas paraître ingrate ou quelque chose dans le genre, parce que je te suis reconnaissante de ce que tu fais pour moi, enfin, pour le quotidien, je veux dire. C’est juste que je trouve ça bizarre. Tu aurais dû te tromper, au moins une fois ou deux. Mais je n’ai jamais eu droit à du poisson, des brocolis, des noix ni à des choux de Bruxelles, par exemple…
— Grace, personne n’aime les choux de Bruxelles.
— Heu, ouais, bon… tu marques un point. Mais n’empêche, tu vois ce que je veux dire.
— Que veux-tu que je te réponde ? Que je t’ai espionnée durant des mois et que j’ai noté tous tes plats préférés ? Est-ce que ça te permettrait de te sentir mieux ? »
Il se moquait de moi, et ça ne me plaisait pas du tout.
« Non, j’aimerais simplement que tu me dises la vérité. Et j’apprécierais que tu évites de te montrer sarcastique.
— Nous aimons les mêmes choses, Grace. Tu ne t’en es pas rendu compte ?
— Heu… non. Je ne l’ai pas remarqué. »
Afficher en entierPourquoi je suis comme je suis ? Quelle question pourrie ! Pourquoi on est comme on est ? Est-ce la nature ou la culture qui donne le change ? Ou un mélange des deux ? Peut-être que rien de tout ça n’entre en ligne de compte pour certaines personnes ? Peut-être que ces personnes étaient censées tourner d’une certaine façon, mais que quelque chose de terrible leur est arrivé ? Et que rien n’a plus jamais été comme avant après ça… Pourquoi pas ?
Afficher en entierIl m’a dit son nom et j’ai été surprise. Maman m’a raconté un jour que si j’avais été un garçon, elle m’aurait appelée Ethan. C’était la première fois que je rencontrais un Ethan. J’ai demandé s’il voulait boire un coup de gin. Il a hoché la tête lentement et m’a regardée de façon bizarre, la tête penchée sur le côté cette fois, et avec un air interrogateur, comme s’il essayait de dire :
« Tu es sûre que c’est une bonne idée de boire ça ? »
Mais étant donné qu’il n’avait pas formulé la question à voix haute, j’ai estimé que c’était mon droit le plus entier de l’ignorer. J’ai bu quelques gorgées supplémentaires. J’ai même trouvé que ça commençait à avoir bon goût. À ce stade, la conversation n’était pas encore tout à fait spontanée, mais je ne me suis pas laissé démonter. Je lui ai demandé d’où il venait, et c’est là qu’il a répondu : « Du coin. » (Le genre de réponse-qui-devrait-éveiller-les-soupçons-de-toute-personne-s’intéressant-vaguement-à-ceux-qui-vivent-ou-meurent dans « le coin ».) Après ça, je me suis mise à jacasser à tort et à travers : du parc, du gars super énervant de l’épicerie, du temps (ouais, du temps – incroyable, hein ?). Ensuite, j’ai abordé d’autres sujets. De vrais sujets, je veux dire. Et au fur et à mesure, j’ai complètement oublié que j’étais censée le faire partir. J’ai bu encore, et eu bientôt cette impression-oh-tellement-familière que les mots étaient trop gros pour ma bouche, et que je devais veiller à BIEN AR-TI-CU-LER.
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