Commentaires

J'ai lu ce livre parce que je pensais qu'il s'agissait du roman dont est tiré le film Ghibli. En fait non hahaha, je ne savais même pas qu'il valait mieux lire les deux premiers livres de la série avant, mais ce n'était pas si dérangeant. La seule nouvelle qui m'ait donné un peu de difficultés de compréhension vu que je n'ai pas lu les tomes précédents est la dernière.

L'auteure nous donne un paquet de détails sur le monde fantastique qu'elle a créé, c'était pour moi très intéressant de le découvrir peu à peu malgré ma tendance à me lasser des romans fantasy ces derniers temps. Si bien que je pouvais facilement lire les notes explicatives sur Terremer à la fin de ma lecture qui étaient aussi très intéressantes. Il y a aussi une belle poésie dans l'écriture de l'auteure, un style un peu ancien qui m'a paru très doux, très attirant et intrigant. Les personnages sont assez classiques, mais tiennent la route et sont attachants. J'ai bien aimé le fait que chaque nouvelle ait une perspective différente sur le fait d'être sorcier, et traite de certains thèmes identifiables au monde réel. Par exemple la notion de genre, de plafond de verre chez les sorcières est traitée avec une grande impression de justesse, et se rapporte à la façon dont on considérait la figure de la sorcière il y a peu.

En bref, j'aimerais bien lire le reste de la série (dans l'ordre cette fois haha) car je trouve l'univers très complet et précis, et parce que le style de l'auteure me plaît beaucoup.

Près de 10 ans après Tehanu, Ursula Le Guin se replonge dans Terremer pour imaginer des récits approfondissant d’autres facettes de son univers. Elle nous propose dans ce tome (le cinquième de la saga, et non le troisième comme le suggèrent des éditeurs qui ont « fusionné » les trois premiers romans) cinq nouvelles où on retrouve cette ambiance unique rappelant les contes d’antan, regorgeants de symbolique. Cinq histoires de magiciens découvrant ou explorant leurs pouvoirs.

Le trouvier : 600 ans avant la saga qu’on connaît, le monde de Terremer est bien différent et la magie, détournée pour se mettre au service des seigneurs de la guerre, est mal vue par la population. Dans ce contexte défavorable, Loutre est un fils d’une famille de charpentiers et possède un don qu’il doit cacher… Personnage modeste né à une époque où la formation des mages n’était pas formalisée, son parcours — qui marquera l’histoire de la magie à Terremer — commence dans un climat très sombre : ainsi on pénètre dans des mines de mercure où de jeunes esclaves meurent empoisonnés par le métal qu’ils extraient.

Rosenoire et Diamant : Diamant est le fils d’un riche marchand ambitieux. Mais son père découvre qu’il a des dons, et se demande quel grand avenir préparer pour son fils, alors que celui-ci, de tempérament plus modeste, se lie avec Rosenoire, la fille d’une sorcière. Courte nouvelle qui met en lumière les choix à assumer pour ceux qui veulent devenir mages, la magie ne se mariant pas avec la musique ou les affaires, et un mage ne s’alliant pas avec une sorcière.

Les Os de la terre : Dulce, le vieux magicien de Re Albi qui a des relations faussement distantes avec le jeune sorcier Silence, recherche où sera l’épicentre du prochain tremblement de terre de l’île.

Dans le grand marais : dans une région isolée et humide en hiver, le bétail tombe malade. Un guérisseur vient proposer son aide, mais cet homme semble hors du monde et de la société.

Libellule : une jeune fille d’une ancienne famille puissante grandit à l’écart avec son père, homme amer sur la perte des richesses et du pouvoir de ses ancêtres. Naïve, ignorante et pataude, elle attire l’attention d’un jeune magicien qui souhaite la séduire. Pourtant, Libellule sait qu’elle un a talent, sans savoir lequel, et elle veut aller à Roke pour le découvrir.

Dans ces nouvelles, nous rencontrons parfois des personnages ou des principes déjà dévoilés dans les tomes précédents : même si elles sont indépendantes, il est préférable de les lire après les quatre premiers volumes du cycle. Elles raviront ceux qui apprécient la plume évocatrice de l’auteure et ses récits empreints de symbolique à décrypter.

Des nouvelles pour étoffer ce monde.Toujours avec brio l'auteur nous guide dans cet univers mi réel mi onirique et ce dans un style inimitable mais très jubilatoire.

Cinq nouvelles et un appendice qui enrichissent considérablement l'univers de Terremer et nous en apprennent un peu plus sur sa genèse. La dernière nouvelle, Libellule, est la suite directe des tomes précédents tandis que les autres nous permettent d'explorer le passé (la création de l'école de sorciers de Roke notamment) ou de revenir en détails sur des événements évoqués dans les premiers romans.

La plume est toujours aussi brillante et enchanteresse et il est bien difficile de lâcher le recueil une fois commencé, même pour quelqu'un comme moi qui aime peu ce format à la base.

J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles de Terremer, qui élargissent énormément cet univers. On observe clairement un meilleur traitement des personnages que dans les précédents, et le tout semble moins classique et moins rigide. La narration est toujours excellente, et l'on est qu'admiratif de ce monde si complet. Les annexes à la fin rajoutent beaucoup à toute l'histoire, et forment une base très complète pour comprendre les mentalités et traditions des habitants des îles.

Le seul bémol que je pourrais évoqué serait le fait que parfois, l'auteur s'accroche trop aux personnages des précédents volets, ce qui pose des limites dans le choix des différentes histoires, et c'est certainement pour ça que ma préférée est celle de Rosenoire et Diamant.

L'univers de Terremer m'a toujours semblé riche, complet et surtout très vivant, alors même que je trouvais qu'il y avait peu de descriptions du monde et de son histoire dans les tomes précédents. Avec les Contes de Terremer, j'ai été gâtée : entre les récits qui se passent à différentes époques et les annexes, on a de quoi faire question exploration.

J'ai préféré ce tome-ci au précédent, Tehanu : Terremer se prête particulièrement bien aux récits courts, bien plus qu'aux récits longs. Chaque petite histoire, proche ou non de la « grande » Histoire du monde ajoute un peu de crédibilité et de vie, une touche de plus à un grand tableau.

J'ai juste eu un peu de mal avec la fin de Libellule Spoiler(cliquez pour révéler)qui m'a rappelé celle de Tehanu, avec une femme qui se transforme en dragon.

La lecture de ce cycle est toujours un voyage, apaisant en un sens, et pourtant jamais calme. Le Guin sait appuyer où ça fait mal, et les thèmes de l'esclavage et du féminisme (entre autres) reviennent régulièrement. La plupart des personnages principaux, détenteurs de grands pouvoirs ou non, semblent presque tous rechercher une vie proche de la terre, un quotidien simple et sans cette avidité qui n'apporte rien de bon.

L'écriture est très belle, poétique et précise à la fois. L'auteure fait preuve d'une justesse comme on en voit peu. Les histoires et les scènes dépeintes pourraient paraître grandiloquentes ou vieillottes, avec ce côté conte initiatique, mais ça n'est jamais le cas.

Elle écrit notament : "sept ou huit ans après la parution de tehanu, on m'a priée d'écrire un texte dans l'univers de terremer. Un coup d'oeil sur la contrée a suffi à me montrer qu'il s'y était passé des choses pendant que je regardais ailleurs".

Là est la force de le Guin, effectivement, son monde est bien vivant, il capte sans mal la même essence de réalité que le notre. Faut dire que tous ces personnages, Ged et Tenar d'une part, mais Tehanu ou Diamant et d'autres encore, tous ces personnages donnent tellement de matière que leur réalité ne fait aucun doute.

Note : il ne faut pas confondre Le cycle de Terremer et les Contes de Terremer, qui sont compris dans ce cycle.

On peut dire que le cycle de Terremer se compose de 6 volumes :

Tomes 1, 2, 3 et 4 : Ces quatre livres sont centrés sur Ged et/ou Tenar

Tomes 5 : Les fameux "Contes de Terremer", un recueil de 5 nouvelles dont la dernière est une transition vers le tome 6.

Tome 6 : Le vent d'ailleurs (je ne l'ai pas encore lu donc je ne peux pas en dire plus...)

A ces 6 livres s'ajoutent deux nouvelles qu'Ursula K. Le Guin avait écrites 4 ans avant le reste de la série.

Une magnifique histoire, juste merveilleuse ...

Bien en dessin animé les livres m'ont beaucoup moins plus au fur et à mesure.