Contes et légendes des cités disparues

AU temps jadis, les Génois aventureux avaient découvert les Açores et deux siècles plus tard, c’est-à-dire au XIIIe siècle, c’était au tour des Portugais. Or les uns et les autres avaient remarqué que dans cet archipel enchanteur, fait de cratères et de sources, de lacs et de jardins, certaines îles apparaissaient et disparaissaient comme des mirages, dans la brume du matin ou dans la réverbération du couchant. Ces îles existaient-elles vraiment ? Il y avait là de quoi éblouir et inquiéter plus d’un marin.

D’une main tremblante, les cartographes d’alors se contentaient de les représenter par des sirènes ou des dragons, des rochers s’écroulant dans l’Océan ou des geysers s’élevant en bouillonnant. Les récits des rares voyageurs faisaient part soit d’un continent englouti – était-ce l’Atlantide ? – soit d’une terre brûlante rejetée par les abîmes. Allez savoir… Mais quand le réel et le merveilleux font si bon ménage, les légendes jaillissent d’elles-mêmes.

C’est ainsi qu’à São Miguel, la plus riche et la plus grande de toutes les îles de l’archipel, il ne fallut pas moins de sept légendes pour expliquer la naissance d’un lac à deux branches, lesquelles se rejoignent et se séparent en prenant la forme d’un 8 couché, le signe même de l’infini. L’une est couleur d’émeraude et l’autre bleu turquoise. Ce lac se nomme le lac des Sept Cités.