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L'Épouse d'un sicilien



Description ajoutée par Ju_Books 2019-12-09T18:18:53+01:00

Résumé

Mariage arrangé

Les larmes aux yeux, Francesca fait ses adieux à la demeure ancestrale du Lac de Côme, que son père vient de perdre. Une souffrance d’autant plus grande que le nouveau propriétaire des lieux n’est autre que Gabriel Salvetti, le rival de sa famille… qui l’a toujours follement attirée ! Si autrefois, elle avait su repousser ses avances, elle ne sait aujourd’hui comment réagir à la folle proposition qu’il lui fait : Gabriel lui rendra sa chère propriété… si elle devient sa femme !

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Classement en biblio - 9 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-12-28T14:31:12+01:00

** Extrait offert par Melanie Milburne **

1.

Frankie soupira. C’était sa dernière visite à la demeure ancestrale du lac de Côme, sa dernière chance de faire ses adieux à l’abri des regards.

La magnifique propriété aux charmants jardins entre-tenus avec soin par sa famille depuis des générations allait bientôt appartenir à un autre. Un inconnu allait en prendre possession, y habiter et en faire son héritage...

Debout devant le grand escalier menant à la villa Mancini, son regard se posa sur le panneau rouge vif indiquant « VENDU » en lettres majuscules. Sa gorge se serra aussitôt. Le nouveau propriétaire allait-il en changer le nom ? Ou pis, allait-il transformer la bâtisse en hôtel ou en casino ?

À cette idée, une vague de nausée la saisit. La villa Mancini appartenait à sa famille depuis plus de quatre siècles. Quatre cents ans durant lesquels d’innombrables générations s’y étaient succédé, quatre siècles de souvenirs...

Comment avait-elle pu perdre tout cela à cause d’une partie de black jack ?

Serrant les poings, elle s’efforça de combattre la panique qui menaçait de l’envahir. Ce n’était pas le moment de se laisser aller de la sorte. Ses larmes n’y changeraient rien. La nouvelle allait bientôt être rendue publique.

Pour l’instant, la presse ignorait tout de sa situation financière. Elle s’était contentée d’annoncer la vente de la villa et son intention de retourner s’installer à Londres. C’était une décision sensée et logique. Elle avait passé les deux derniers mois à s’occuper de son père qui venait de succomber à la maladie qui le rongeait depuis près d’un an.

Oui, elle avait été forcée de ruser et de faire jouer ses connaissances pour que les journalistes n’apprennent pas la vérité, elle y était parvenue... du moins jusqu’à présent, mais ça n’allait pas durer.

Il lui suffisait de fermer les yeux pour imaginer la une des journaux : La célèbre héritière Francesca Mancini ruinée par les dettes de jeu de son père !

Et le pire était que c’était vrai. Elle avait sacrifié toutes ses économies pour garder le secret. Elle avait vidé ses comptes en banque, dilapidé le patrimoine laissé par sa mère et même vendu son appartement de Londres dans l’espoir de préserver le souvenir de son père. Il n’était pas responsable de ses actes. C’était la tumeur et ce maudit cancer qui l’avaient rendu aussi désespéré et imprudent.

Pour autant, il fallait bien reconnaître qu’elle avait été naïve. Elle avait cru pouvoir régler ses dettes, mais celles-ci s’élevaient à plusieurs millions. Son salaire d’enseignante ne suffisait pas. Aussi avait-elle été forcée de prendre une décision qui lui brisait le cœur : vendre la demeure familiale.

Retenant ses larmes, Frankie monta lentement l’escalier, la main posée sur la rampe en pierre.

L’agent immobilier ne lui avait pas réclamé les clés. C’était inutile. Le nouveau propriétaire ne pourrait s’y installer qu’après la signature des papiers.

L’espace d’un instant, elle réussit à se convaincre que tout – la mort de son père, l’enterrement et ses dettes – n’était qu’un mauvais rêve. Une vague de soulagement la gagna, mais ne dura pas.

Déverrouillant la porte, elle pénétra dans la maison. Il faisait frais et tout était calme, mais son instinct lui souffla aussitôt qu’elle n’était pas seule. Des bruits de pas résonnèrent sur le sol en marbre, et elle cilla. Cette démarche puissante et déterminée était reconnaissable entre mille. Il n’y avait pas d’erreur possible, c’était lui !

Gabriel Salvetti ouvrit la porte de la bibliothèque et la toisa du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Frankie regretta aussitôt de ne pas porter de chaussures à talons. Cela dit, quelques centimètres de plus n’auraient pas changé grand-chose. Gabriel était tellement grand, viril et imposant qu’elle s’était toujours sentie comme un petit chaton face à ce fauve. Compagnie qu’elle préférait éviter quand elle le pouvait...

— Francesca, la salua-t-il en inclinant la tête d’un geste à la fois poli et condescendant.

— Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle en l’observant avec attention, en vain.

Son visage restait impassible. Gabriel aurait sans aucun doute fait un excellent espion ou un très bon agent sous couverture. Bien que son père, ses frères et ses cousins y aient probablement trouvé à redire. À leurs yeux, Gabriel était au mieux un idiot qui se berçait d’illusions et au pis, un traître. Car il était le seul membre de la très riche famille Salvetti à ne pas fréquenter le milieu du crime organisé. Les Salvetti avaient la réputation de tremper dans des affaires à la fois louches et sordides.

Mais une question demeurait sans réponse : que faisait-il chez elle alors qu’il n’avait même pas pris la peine d’assister aux funérailles de son père ? Ils avaient pourtant fait affaire ensemble, et ce dernier avait toujours considéré Gabriel comme un ami.

Avisant la liasse de papiers qu’il tenait dans la main, elle sentit son estomac se nouer. Non ! Non ! Gabriel ne pouvait pas être le nouveau propriétaire. Cette perspective était insupportable, insoutenable même ! L’homme dont elle avait repoussé les avances quatre ans plus tôt allait s’installer dans la résidence appartenant à sa famille ?

Sa voix riche et sensuelle la tira de ses pensées.

— Entre, ordonna-t-il en tenant la porte. Il faut qu’on parle.Levant le menton, Frankie le défia du regard.

— Nous n’avons rien à nous dire, mais je veux que tu t’en ailles. Maintenant ! ajouta-t-elle en indiquant la sortie.Loin de se laisser impressionner, Gabriel se contenta de hausser les sourcils.

— Je ne partirai pas tant que nous n’aurons pas discuté, affirma-t-il d’un air tranquille, et il est dans ton intérêt de m’écouter.

Frankie retint un soupir. Comment faisait-il pour être aussi calme ?

Certains hommes recouraient à la force pour obtenir ce qu’ils voulaient, mais Gabriel Salvetti n’était pas de ceux-là. Son regard insondable était un atout, et son aura virile, une armure qui le protégeait de tout. Quant au silence, c’était une arme dont il se servait sans le moindre scrupule.

Pour une raison inconnue, l’image de Gabriel en compagnie d’une jeune femme blonde s’imposa soudain à son esprit. Le cliché, pris par un paparazzi en Amérique du Sud, le montrait dans les bras d’une blonde au corps parfait qu’elle avait aussitôt enviée et détestée.

Elle avait eu la malchance d’hériter des formes généreuses de sa mère et de la chevelure ébène de son père, une combinaison loin de la ravir.Gabriel, quant à lui, n’avait pas le penchant de son père pour les activités criminelles, mais il lui ressemblait au moins sur un point. Tous les Salvetti étaient incroyablement séduisants. Leurs cheveux noirs, encadrant un regard sombre, un nez aquilin et une bouche sensuelle, combinés à un corps musclé leur assuraient l’attention et l’adoration de la gent féminine. Ce dont ils étaient parfaitement conscients...

C’était justement pour cette raison qu’elle avait refusé son invitation à dîner le soir de son vingt et unième anniversaire. Gabriel était tellement convaincu d’être irrésistible qu’elle n’avait pu s’empêcher de lui prouver le contraire. Elle lui avait donc sèchement fait comprendre qu’il n’avait absolument aucune chance de la séduire, bien qu’une part d’elle-même se soit demandé à l’époque s’il était raisonnable de provoquer un homme comme lui.

Pour l’éloigner, elle s’était efforcée de l’ignorer allant même jusqu’à se montrer désagréable envers lui, car Gabriel avait le pouvoir de lui faire perdre le contrôle de ses émotions. Il éveillait des sensations étranges en elle et un impérieux désir qui la laissait brûlante et frissonnante à la fois, comme en proie à une fièvre inexplicable.

Gabriel traversa le hall, la ramenant à l’instant présent, et elle se força à soutenir son regard. Était-il conscient de son trouble ? Avait-il conscience qu’elle le trouvait tellement séduisant qu’elle avait du mal à réfléchir ?

Si ce n’était pas le cas, il risquait de le découvrir rapi-dement, car son corps était en train de la trahir. Sa peau la picotait et la démangeait comme si elle anticipait sa caresse. Quant à ses seins, ils semblaient plus lourds et étrangement à l’étroit engoncés dans son soutien-gorge de dentelle.

— Rien de ce que tu diras ne pourra m’intéresser, rétorqua-t-elle froidement.

Prenez-en de la graine, mademoiselle Elizabeth Bennet !ajouta-t-elle en son for intérieur. Même l’héroïne d’Orgueil et Préjugés ne lui arrivait pas à la cheville en matière de reparties acerbes ! C’était un art qu’elle maîtrisait à la perfection et qui lui avait valu le surnom de « princesse des glaces », un titre qui, il fallait bien le reconnaître, lui allait à la perfection.

Las, sa réplique n’eut pas le résultat escompté. Gabriel se contenta de lui adresser un demi-sourire qui lui coupa le souffle.

— J’ai trouvé une solution à ton problème, annonça-t-il.

— Une solution ? répéta-t-elle avec un sourire dénué d’humour. Je ne vois pas ce que tu pourrais m’offrir.

Gabriel haussa les épaules sans se départir de son calme.

— C’est une proposition à prendre ou à laisser.

Frankie retint un soupir. Gabriel était connu pour ses talents de négociateur qui lui avaient permis de devenir l’un des hommes d’affaires les plus riches d’Italie.

S’humectant les lèvres, elle demanda :

— Tu as l’intention de me prêter de l’argent ?

— Pas prêter, donner, la corrigea-t-il en plongeant le regard dans le sien.

Malgré elle, une étrange émotion la saisit. Refusant de l’analyser et encore moins d’admettre que Gabriel avait ce pouvoir, elle s’efforça de se concentrer sur la conversation, mais son corps la trahit à son tour.

Une douce chaleur se répandit en elle, réchauffant son cœur et sa peau lui donnant envie de se presser contre lui alors que son instinct lui hurlait de s’enfuir.

— Donner ? répéta-t-elle d’une voix étranglée. Sans rien attendre en retour ?

Gabriel sourit, et le cœur de Frankie se mit à battre la chamade. Il était tellement séduisant... et ses lèvres, si sensuelles ! L’espace d’un instant, elle se demanda ce qu’elle ressentirait en posant la bouche sur la sienne.

Il s’était contenté de lui serrer la main lors de leur première rencontre. Elle n’avait alors que dix-sept ans, mais il n’avait jamais cherché à se rapprocher davantage bien qu’ils se soient régulièrement croisés depuis. Elle rêvait pourtant qu’il pose les mains sur elle. Comment faisait-il pour avoir un tel effet sur elle ?

— On n’a rien sans rien, cara mia. Tu devrais le savoir, ajouta-t-il en baissant les yeux sur sa bouche comme s’il partageait son trouble.

Frankie en profita pour l’observer. Elle nota ses joues rasées de près et la ligne volontaire de sa mâchoire avant de s’attarder sur ses yeux aux cils étonnamment longs pour un homme. Pour autant, ils n’enlevaient rien à son aura virile. Au contraire, ils donnaient un attrait supplémentaire à son regard sombre qui pouvait se faire intimidant ou charmant selon son humeur.

Il était tellement proche qu’il lui aurait suffi de tendre la main pour effleurer ses lèvres ou la fine cicatrice blanche marquant sa pommette gauche.

Son parfum musqué l’enveloppa, et elle dut serrer les poings pour ne pas céder à la tentation. Elle ne désirait rien tant que de se jeter dans ses bras pour oublier ses problèmes l’espace d’un instant. Oublier comme elle se sentait à la fois démunie et humiliée, comme elle avait besoin d’être sauvée.

Elle ne pouvait s’y résoudre. Sa fierté, du moins ce qu’il en restait, le lui interdisait.

Reprenant le contrôle de ses émotions, elle lui lança un regard méprisant.

— Je suppose que tu es venu me dire que la propriété t’appartient.

— J’ai en effet acheté la villa, mais j’ai l’intention de te la rendre.

À ces mots, Frankie manqua défaillir. Non, ce n’était pas possible. Elle avait sûrement mal entendu...

— Qu’est-ce que tu veux dire ? réussit-elle à demander d’une voix plus aiguë que voulue.

Sa gorge était tellement serrée qu’elle avait du mal à respirer. Tout espoir n’était pas perdu. Elle allait peut-être pouvoir garder la maison... Mais à quel prix ?

Indiquant les papiers qu’il tenait toujours, il expliqua :

— Mon avocat a rédigé un contrat, mais je n’ai pas l’intention d’en discuter ici. Je crois qu’il vaudrait mieux que tu t’asseyes, ajouta-t-il en lui indiquant la salle atte-nante à la bibliothèque.

Frankie faillit répliquer, mais préféra garder le silence et entra dans la pièce. Il ne fallait surtout pas que Gabriel découvre à quel point sa proposition la bouleversait.

Elle avait passé des années à repousser les avances d’hommes plus intéressés par ses origines sociales ou l’argent de sa famille que par sa personnalité. La plupart ne la voyaient que comme un trophée à exhiber lors de soirées. Même certaines de ses amies ne l’avaient approchée que pour son titre.

Avec le temps, elle avait appris à se montrer prudente au lieu d’accorder aveuglément sa confiance. Elle avait été blessée de trop nombreuses fois pour commettre les mêmes erreurs.

Sentant le regard de Gabriel sur ses fesses, elle pinça les lèvres. Était-il en train de la comparer à la jolie blonde du cliché ? Sans aucun doute...

Irritée, elle fit volte-face et croisa les bras.

— Dis-moi de quoi il retourne, ordonna-t-elle froidement.

— Assieds-toi.Relevant le menton en un geste de défi, elle ne se laissa pas impressionner.

— Non, je suis une femme, pas un chien. Je n’ai pas à t’obéir.

Il l’examina longuement, lui arrachant des frissons de désir avant de plonger les yeux dans les siens.

— J’essaye de t’aider, Francesca, déclara-t-il d’un ton sérieux. Il vaudrait mieux éviter de mettre en colère le nouveau propriétaire de ta demeure familiale.

Frankie serra les poings. Elle ne souhaitait rien tant que d’effacer ce petit air arrogant de son visage en lui donnant un bon coup dans le ventre. Bon, elle allait probablement se casser la main à essayer, mais ça en valait la peine.

Gabriel se moquait d’elle. Il s’amusait à la torturer. De toute évidence, il n’avait pas supporté qu’elle le repousse des années plus tôt et cherchait à présent à se venger.Se laissant tomber dans un fauteuil, elle lui lança un regard assassin.

— Tu penses vraiment pouvoir m’acheter pour que je couche avec toi ?

Il se percha sur un coin du bureau de son père avant de répondre.

— Je n’appellerais pas ça « acheter », cara.

— Quel terme utiliserais-tu ? demanda-t-elle d’une voix froide. Et pour l’amour du ciel, arrête de m’appeler « cara » !

— Je parlerais plutôt de bonne action.

Frankie fronça les sourcils.

— Bonne action ?

Gabriel sourit, et le souffle de Frankie se bloqua dans sa poitrine.

— Je suis prêt à te donner cette maison ainsi que l’argent nécessaire pour couvrir les dettes de ton père si tu acceptes de devenir ma femme.

Frankie se leva d’un bond, renversant le fauteuil.

— Ta femme ?

— Oui, mais uniquement pendant un an.

Frankie voulut parler, mais en fut incapable. Elle avait du mal à réfléchir. Avec cet argent, elle pourrait garder la propriété familiale et préserver la mémoire de son père. Gabriel offrait de la sauver de l’opprobre et du désespoir, mais sa proposition était scandaleuse ! Elle allait à l’encontre de ses principes...

— Je ne comprends pas, finit-elle par dire. Pourquoi un an ?

Gabriel se leva et releva le fauteuil.

— Tu as quelque chose dont j’ai besoin.

À ces mots, les jambes de Frankie faillirent se dérober sous elle.

D’une main tremblante, elle prit appui sur le bureau pour ne pas tomber et accrocha le regard de Gabriel.

Il l’observait avec attention comme pour mieux jauger sa réaction.

— De quoi..., commença-t-elle avant de s’étrangler. De quoi parles-tu ?

— De ta réputation.

— De ma réputation ? répéta-t-elle, incrédule. Elle ne vaut plus rien. Mon père m’a laissé des dettes immenses, et je...

— Personne n’aura besoin de le savoir si tu acceptes de m’épouser, la coupa-t-il. J’ai parlé à l’avocat de ton père avant ton arrivée. Je suis prêt à payer toutes ses dettes à la condition que tu deviennes ma femme ce week-end.

La gorge de Frankie se serra. Gabriel semblait sérieux ! Il souhaitait vraiment l’épouser et lui donner cet argent !

— Ce week-end ? dit-elle d’une voix étranglée. Mais nous sommes déjà jeudi et...

— Tu connais ma famille, n’est-ce pas ? demanda-t-il avec une grimace.

— Bien sûr que oui, mais tout le monde sait que tu n’es pas...

— Tout le monde sauf les membres du conseil qui cherchent à m’évincer en ce moment, précisa-t-il d’un air sombre. Ton père a appuyé ma candidature l’année passée, mais ma présence les met mal à l’aise. Je suis certain que mon mariage avec la fille unique de Marco, une aristocrate immaculée à la double nationalité britannique et italienne, arrivera à les rassurer.

Son explication, loin de la satisfaire, la laissa avec plus de questions.

— Mais je ne comprends pas pourquoi tu m’as choisie. Nous ne sommes même pas amis, ajouta-t-elle en posant une main sur sa poitrine.

Son cœur battait tellement fort qu’il semblait sur le point de bondir hors de sa cage thoracique.

— Tu connais sûrement d’autres aristocrates, insista-t-elle. Tu n’es pas sorti avec un membre d’une famille royale européenne l’an dernier ?

Gabriel vint se placer à quelques centimètres d’elle, et elle eut soudain du mal à respirer. Il était bien trop proche...

Malgré elle, son regard se posa sur sa bouche, et elle put presque la sentir sur la sienne. Heureusement, un sursaut de fierté la ramena à la réalité. Elle ne pouvait pas épouser un homme simplement pour lui rendre service.

Lui aussi pourrait te rendre service, lui susurra une petite voix qu’elle s’efforça d’ignorer. En vain.Inutile de le nier, la proposition de Gabriel était tentante, très tentante même. Il ne demandait qu’un an. Un an pour préserver sa réputation et celle de son père, un an pour être débarrassée de ses dettes. Elle allait pouvoir garder la demeure familiale au lieu de la vendre à un étranger qui finirait sans aucun doute par la transformer en hôtel ou en casino.

— J’ai besoin d’une réponse, Francesca, déclara Gabriel, la tirant de ses pensées. Oui ou non ?

Frankie sursauta et alla se réfugier derrière le bureau de son père. Elle avait besoin de mettre de la distance entre eux.

— Il faut que j’y réfléchisse, affirma-t-elle d’une voix tremblante.

Son offre était inespérée, mais n’était pas gratuite, loin de là...

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait imaginé faire un mariage d’amour comme ses parents. Elle n’avait pas connu sa mère – morte en les mettant au monde, elle et son frère jumeau, décédé lui aussi durant l’accouchement –, mais son père ne l’avait jamais oubliée. Il ne s’était pas remarié, et s’il avait eu plusieurs liaisons, celles-ci n’avaient pas duré. Non, il avait aimé son épouse jusqu’à sa mort. Et c’était justement de ce genre d’amour impérissable et éternel dont elle avait toujours rêvé.

— Quel genre de mariage as-tu en tête ? demanda-t-elle en agrippant le dossier du siège de son père pour se donner du courage.

— Ça dépendra entièrement de toi, répondit-il en caressant ses lèvres de ses yeux noirs.

À ces mots, un frisson d’excitation la saisit.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

—Nous pouvons nous contenter d’une union de façade ou d’un véritable mariage, expliqua-t-il sans hésiter une seconde. Le choix t’appartient.

Fronçant les sourcils, Frankie l’observa avec attention, mais l’expression de son visage demeura indéchiffrable. Impossible de savoir ce qu’il attendait d’elle.Pour autant, l’atmosphère avait indéniablement changé. Elle était chargée comme si un courant invisible les attirait l’un vers l’autre.

Un désir brûlant s’éveilla soudain en elle lui donnant l’impression que son sang s’était transformé en lave incandescente.

— Que feras-tu si j’opte pour un mariage de convenance ? demanda-t-elle d’une voix étranglée. As-tu l’intention d’aller satisfaire tes... besoins ailleurs ?

— Non.

Sa réponse la surprit. Gabriel était un homme séduisant et incroyablement viril qui collectionnait les conquêtes. Il suffisait de consulter la presse à scandale pour s’en convaincre. Des clichés de ses maîtresses faisaient régulièrement la une.

— Tu es prêt à rester célibataire durant un an ? insista-t-elle, incrédule.

— Si c’est ce que tu veux, oui. Mais il est évident que j’en attendrai autant de toi, ajouta-t-il, une lueur amusée s’allumant dans ses yeux sombres.

Frankie s’efforça de rester impassible. Il était impossible que Gabriel sache qu’elle était encore vierge. Ce n’était pas un sujet qu’elle abordait volontiers y compris avec son père. Même quand il était en bonne santé, il ignorait tout de sa vie sentimentale ou plutôt de son absence de vie sentimentale.

Une mauvaise expérience à la fin de son adolescence l’avait rendue méfiante envers les inconnus. Quant aux hommes qu’elle connaissait ou qu’elle fréquentait régulièrement, ils ne l’intéressaient pas, car comme toutes les jeunes femmes de son âge, elle rêvait de tomber amoureuse.

Pour autant, une part d’elle-même ne pouvait envisager de s’ouvrir ainsi à qui que ce soit. Personne ne devait découvrir son secret, sa malédiction : elle avait tué sa mère et son frère jumeau en naissant. Son père ne lui avait jamais rien reproché, mais elle connaissait la vérité et la culpabilité ne l’avait jamais quittée. Comment aurait-il pu en être autrement ? Son anniversaire était célébré le jour du décès de sa mère et de son frère...

— À t’entendre, tu sembles convaincu que je n’arriverai pas à te résister, dit-elle d’un ton sec. Tu n’imagines quand même pas que je vais te supplier de me faire l’amour ?

— Si ça devait arriver, commença-t-il avec un sourire sexy qui lui coupa le souffle, je serais ravi de te rendre service.

Ses joues s’embrasèrent aussitôt, mais elle ne céda pas.

— Désolée de te décevoir, mais je n’ai jamais supplié qui que ce soit. Et je ne comprends toujours pas pourquoi tu es prêt à faire tout cela pour m’aider, ajouta-t-elle en secouant la tête.

Au lieu de répondre, Gabriel saisit un presse-papiers sur le bureau. C’était un globe de verre contenant une fleur de pissenlit. Elle l’avait offert à son père, car c’était ainsi qu’elle se sentait en permanence : son cœur délicat était à la fois protégé et coupé du monde extérieur par une épaisse barrière.Gabriel soupesa la sphère et y passa lentement le pouce presque comme s’il la caressait.

La peau de Frankie la picota aussitôt et, l’espace d’un instant, elle eut l’impression de sentir sa main sur son sein. Ses mamelons se durcirent, et elle s’efforça d’ignorer ses sensations.

Mais que lui arrivait-il ? Et comment Gabriel faisait-il pour avoir un tel effet sur elle ? C’était à n’y rien comprendre, vraiment. Il lui suffisait de croiser son regard pour embraser son corps et lui faire perdre le contrôle de ses émotions, ce qui était incroyablement exaspérant, terrifiant... et excitant.

Reposant le bibelot, il se tourna vers elle.

— Ton père était un homme bien, Francesca, affirma-t-il d’un air sérieux. Il m’a donné une chance alors que personne ne voulait en faire autant, et ce malgré mes origines familiales, continua-t-il avec un sourire sans humour. Il a commis de nombreuses erreurs, mais nous savons tous les deux qu’il n’était pas responsable de ses actes. C’est la maladie qui l’a poussé à agir ainsi, et je refuse que quelques mauvaises décisions salissent son souvenir.Frankie retint un soupir. Elle avait toujours été jalouse de la relation que Gabriel entretenait avec son père.

Ils n’avaient jamais été très proches, ce qui était parfaitement compréhensible. Elle était responsable de la mort de son épouse et du fils dont il avait tant rêvé. Ces événements aussi douloureux que tragiques se dressaient entre eux quoi qu’ils fassent ou disent...

—Si tu étais aussi proche de mon père, pourquoi n’es-tu pas venu à son enterrement ? ne put-elle s’empêcher de demander.Une étrange lueur – un mélange de douleur et de culpa-bilité – s’alluma brièvement dans le regard de Gabriel comme il se passait la main dans les cheveux.

— J’ai été retenu.

Pas dupe, Frankie croisa les bras.

— Par une jolie blonde en bikini ?

— Non, répondit-il en fronçant les sourcils, visiblement surpris par sa remarque.

— Dans ce cas, qui était-ce ?

Devant son insistance, le regard de Gabriel s’assombrit.

— C’est quelque chose que je devais régler personnellement, répondit-il. C’est tout ce que tu as besoin de savoir.

Frankie ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Inutile de le nier, l’absence de Gabriel l’avait surprise et blessée. Il n’avait rendu visite qu’une seule fois à son père pendant les deux mois précédant sa mort. Et c’était l’infirmière chargée de veiller sur lui qui l’avait prévenue quand elle était rentrée de ses courses.

À l’époque, elle ne s’était pas posé davantage de questions sur les raisons qui poussaient Gabriel à garder ses distances, mais son comportement l’avait perturbée. Pour une raison inconnue, elle aurait voulu l’avoir à ses côtés pour régler les détails de la cérémonie et la soutenir dans les démarches administratives.

Il n’était pas responsable de la situation ni du fait qu’elle avait tué les deux seules personnes qui auraient pu l’épauler dans cette tragédie, mais son manque d’impli-cation l’avait déçue.

S’efforçant d’ignorer la douleur lui serrant le cœur, elle contourna le bureau pour se poster devant la fenêtre.

Durant son enfance, elle avait passé des heures à jouer dans le jardin, transformant les vertes pelouses bordées de fleurs multicolores en un merveilleux royaume imaginaire dans l’espoir d’oublier sa peine.

Elle n’avait jamais manqué de rien, son père y avait veillé. Il avait engagé une armée de gouvernantes qui s’étaient toutes bien occupées d’elle, mais elles n’avaient pas pu combler le vide laissé par sa mère. Son père l’aimait... mais elle ne s’en sentait pas moins seule et abandonnée.

Se mordant la lèvre, Frankie se tourna vers Gabriel.

— Est-ce que je pourrais avoir quelques jours pour réfléchir à ta proposition ?

— J’ai besoin d’une réponse aujourd’hui, affirma-t-il en lui lançant un regard franc. Les journalistes commencent à poser des questions, et je n’arriverai pas à les tenir à distance bien longtemps.

À ces mots, une vague de panique monta en elle, menaçant de l’engloutir. Elle n’avait jamais été douée pour prendre des décisions sous la pression.

Le mariage était une étape importante, une décision à ne pas prendre à la légère... Mais ce n’était pas comme si elle avait le choix. Son père avait emprunté de l’argent à ses amis et à ses associés, et il suffisait que l’un d’eux parle à la presse pour que le scandale éclate. Mais de là à épouser Gabriel Salvetti ?Son rythme cardiaque s’emballa, et elle posa la main sur son cœur dans l’espoir de se calmer, en vain. Tout allait beaucoup trop vite. Elle avait besoin de temps pour étudier son offre, peser le pour et le contre, évaluer les risques et...

Un vertige la saisit, et la pièce se mit à tanguer. Les jambes tremblantes, elle tendit la main vers le fauteuil, mais elle n’arrivait plus à avancer.

Une main se posa soudain sous son coude pour la soutenir.

— Est-ce que ça va ? demanda Gabriel d’une voix inquiète. Respire, cara, ajouta-t-il en l’aidant à s’asseoir. Mets ta tête entre tes genoux. C’est bien, voilà, l’encou-ragea-t-il en glissant les doigts dans ses cheveux.

Frankie s’efforça de lui obéir tout en ignorant les déli-cieuses sensations que son geste éveillait en elle. Il était tellement proche qu’elle percevait la chaleur de son corps. C’était la première fois qu’elle permettait à un homme de l’approcher ainsi – enfin, sans compter ce qui s’était passé des années plus tôt —, mais la situation était très différente. Gabriel était très différent de ce à quoi elle s’attendait.

Comment aurait-elle pu imaginer qu’il puisse se montrer aussi doux ? Il semblait véritablement se soucier d’elle. Quant à sa caresse, elle éveillait des émotions nouvelles en elle qu’elle n’expliquait pas.

Malgré elle, des images de leurs corps nus pressés l’un contre l’autre s’imposèrent à son esprit, et elle manqua défaillir.

— Ça va mieux ? s’enquit Gabriel en s’accroupissant devant elle, l’arrachant à sa rêverie.

Elle plongea les yeux dans les siens et eut soudain envie de toucher sa bouche.

Grisée par le désir, elle s’humecta les lèvres, et Gabriel suivit le mouvement de sa langue avec intérêt avant de croiser son regard.

L’atmosphère changea aussitôt, se chargeant d’électricité.

Frankie nota que Gabriel lui tenait toujours la main et imagina ce qu’elle ressentirait s’il la touchait ailleurs. Elle pouvait presque sentir ses doigts sur sa peau, y allumant le brasier qui couvait comme il les glisserait le long de ses cuisses pour la caresser et lui donner du plaisir jusqu’à ce qu’elle hurle son nom.

Un gémissement faillit lui échapper, mais elle réussit à le retenir.

— Je vais bien. Ce n’était qu’un vertige.Gabriel la relâcha et se leva, posant un instant la main sur son épaule.

— Je me doute que ma proposition t’a choquée, mais je t’ai dit la vérité. Je ne cherche pas à te piéger, ajouta-t-il d’un air sérieux. Je t’en donne ma parole.

Incapable de le regarder plus longtemps, Frankie baissa la tête. Il ne fallait surtout pas que Gabriel découvre à quel point elle le désirait.

— Ton offre est pour le moins étrange, déclara-t-elle après un instant. Que ferons-nous au terme de cette année ?

— Nous divorcerons ou demanderons l’annulation du mariage, répondit-il sans la moindre hésitation.

À l’entendre, tout était si simple...

— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu es prêt à aller jusque-là, insista-t-elle en relevant la tête. Tu es prêt à dépenser des millions simplement pour devenir mon mari ?

Gabriel s’écarta et se posta à son tour devant la fenêtre. Il resta là un moment avant de se décider à lui faire face, mais son visage resta plongé dans l’ombre.

— Tu as lu les journaux, je suppose. Tu es donc au courant du dernier scandale dans lequel est impliqué mon père.

Gabriel était resté impassible durant toute leur conver-sation, mais le ton de sa voix exprimait clairement son dégoût et sa honte de faire partie d’une famille de criminels.

— Il s’agit d’une affaire de drogue, continua-t-il comme elle gardait le silence, la plus grande saisie de l’histoire du pays. Veux-tu que je continue ?

— Non, murmura-t-elle en secouant la tête. Ce doit être très difficile pour toi.

— C’est peu dire, avoua-t-il en se plaçant derrière le siège de son père.

Agrippant le dossier comme elle l’avait fait un peu plus tôt, il reprit :

— Il m’est devenu pratiquement impossible de conclure le moindre accord. Certains ont même été annulés à la dernière minute alors que j’y avais travaillé durant des mois, poursuivit-il d’un ton irrité. Chaque fois que j’assiste à une réunion, mes partenaires sont mal à l’aise. Ils ne me font plus confiance. Tu n’es pas mieux lotie, dit-il en secouant la tête, mais nous pouvons changer tout cela en nous mariant. Et ce n’est pas comme si tu épousais un étranger. Je te traiterai avec respect. Je t’en donne ma parole, conclut-il.

Frankie fronça les sourcils. Présentée ainsi, sa proposition était parfaitement sensée, mais comme le disait le dicton, le diable était dans les détails. Car aussi tentante que soit son offre, il restait un problème de taille : l’incroyable attirance physique qu’elle ressentait pour lui.Il lui suffisait de le regarder pour que son corps la trahisse. Sa peau la démangeait quand ses yeux s’attardaient sur son torse ou s’arrêtaient sur ses lèvres. Son imagination prenait alors le relais, manquant la rendre folle de désir.

Mais ce n’était rien comparé à l’incendie qui se décla-rait en elle chaque fois qu’elle se représentait ses mains la caressant, la préparant pour l’instant magique où il la pénétrerait d’un mouvement puissant pour lui arracher des soupirs de plaisir.

Agacée par la tournure que prenaient ses pensées, elle croisa les jambes, mais la flamme qu’il avait allumée en elle n’en brûla que de plus belle. Il y avait un vide en elle que seul Gabriel semblait pouvoir combler.

— Disons que j’accepte un mariage de convenance, commença-t-elle d’une voix étranglée, nous devrons néanmoins donner le change en public. Tout le monde s’attendra que nous soyons affectueux l’un envers l’autre...

Les yeux de Gabriel se posèrent brièvement sur ses lèvres avant de replonger dans les siens.

— Nous devrons sans doute jouer la comédie, concéda-t-il, mais nous pouvons nous mettre d’accord sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

— À t’entendre, on dirait que tu négocies les termes d’un simple contrat.

Gabriel haussa les épaules.

— Les émotions obscurcissent le jugement. Il vaut mieux garder la tête froide face à une situation complexe. Ce qui m’amène à une règle essentielle, continua-t-il en serrant le dossier du fauteuil.

— Une règle ? répéta-t-elle en fronçant les sourcils.

— Tu ne peux pas tomber amoureuse de moi, annonça-t-il d’une voix forte.

Frankie se leva d’un bond.

— Tu t’inquiètes que je tombe amoureuse de toi ! Et qu’en est-il de toi ? demanda-t-elle en levant le menton dans un geste de défi. Qu’arrivera-t-il si tu tombes amoureux de moi ? Ça marche dans les deux sens.

— Ça n’arrivera pas, déclara-t-il d’un ton sans appel. Sans vouloir t’insulter...

Refusant de lui montrer comme sa déclaration la blessait, Frankie éclata d’un rire sans joie. Gabriel la trouvait-il si repoussante ? Se pouvait-il que ses doutes soient fondés finalement ? Était-elle vraiment maudite et condamnée à ne jamais connaître l’amour ?

— Ce qui est insultant, c’est que tu es convaincu que je suis assez désespérée pour accepter ta proposition ridicule !

Loin de se laisser démonter, Gabriel prit un dossier et le lui tendit.

— La villa sera mise à ton nom dès que nous serons mariés. Tu n’as qu’à lire le contrat, continua-t-il calmement. Nous partirons en lune de miel dans le sud de la France pour sauver les apparences.

Une lune de miel ?

Malgré elle, le regard de Frankie se posa sur la liasse de papiers. L’offre de Gabriel était insensée. Elle n’avait d’ailleurs qu’une envie : l’envoyer promener. Pourtant, elle ne pouvait s’y résoudre.

Elle avait besoin d’argent, et les seuls à qui elle aurait pu s’adresser avaient déjà prêté de fortes sommes à son père et commençaient à s’impatienter. Sans compter que les dettes de ce dernier étaient tout simplement astronomiques !

Ravalant sa fierté, elle parcourut le contrat tout en réfléchissant aux motivations de Gabriel.

De toute évidence, la réussite professionnelle comptait énormément pour lui, ce qui n’avait rien d’étonnant. Les hommes dans son genre avaient besoin de relever des défis et avaient l’habitude d’obtenir ce qu’ils voulaient par n’importe quel moyen. Et elle avait osé le défier en refusant son invitation...

— Je suis étonnée que tu sois prêt à payer une véritable fortune pour épouser une femme que tu n’aimeras jamais, commenta-t-elle, acide.

— Il vaut mieux laisser nos émotions en dehors de ça, Francesca. Et si nous décidions de consommer notre union, continua-t-il avec un sourire qui n’atteignit pas ses yeux, je tiens à ce que nous utilisions un contraceptif. Il n’y aura pas d’exception. Je me fais bien comprendre ?

Irritée par son assurance, elle leva les mains.

— Attends une minute. Tu vas trop vite. Je n’ai pas encore accepté ta proposition et...

— Tu vas le faire, cara, la coupa-t-il. Tu n’as pas le choix. Tu as trop à perdre pour refuser.

Frankie retint une grimace. Il avait raison. La perspective de perdre sa maison pour une question de fierté était insoutenable. Bien plus que de s’imaginer mariée à un homme convaincu qu’il ne pourrait jamais l’aimer. Gabriel se rendait-il seulement compte à quel point il l’insultait ? À moins qu’il s’en moque...

— On dirait en effet que je n’ai pas le choix, soupira-t-elle.Gabriel contourna le bureau et vint se placer à côté d’elle.

— Regarde-moi, Francesca.

Elle s’exécuta, et Gabriel l’observa longuement avant de lui caresser la joue. Lentement, son doigt suivit le dessin de mâchoire depuis son oreille jusqu’à son menton, traçant un sillon brûlant qui la fit frissonner.

Visiblement conscient de son trouble, il sourit.

— Je te donne un coup de main, et tu en fais autant pour moi. C’est un simple échange de bons procédés, d’accord ?

Frankie s’écarta brutalement et se frotta le visage.

— J’aimerais que tu suives certaines règles, toi aussi, annonça-t-elle froidement. Je refuse que tu me touches sans autorisation.

— Ça me paraît raisonnable, mais ça risque de poser problème quand nous serons en public. Les gens risqueraient de poser des questions...

— C’est vrai, concéda-t-elle, mais je parlais surtout des moments où nous serions seuls. Ce sera un mariage de convenance, ajouta-t-elle le regardant intensément.

Une lueur s’alluma aussitôt dans les yeux sombres de Gabriel comme s’il se réjouissait de relever son défi.

— Tu en es absolument certaine, cara mia ?

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par flora 2022-10-30T12:47:43+01:00
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Un bon moment de lecture mais l'histoire n'est pas assez développer.

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Dates de sortie

L'Épouse d'un sicilien

  • France : 2020-01-01 - Poche (Français)
  • USA : 2019-04-16 - Poche (English)
  • USA : 2019-05-01 (English)

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  • Penniless Virgin to Sicilian's Bride - Anglais
  • Penniless Virgin to Sicilian's Bride (Conveniently Wed! #17) - Anglais

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