Ajouter un extrait
Liste des extraits
Je repris mon ascension sans chercher à comprendre.
L’escalier était la colonne vertébrale de la maison. Il se situait exactement au milieu. En fait, il réunissait deux maisons autrefois indépendantes. Une minuscule à droite, tout juste assez grande pour accueillir l’atelier de mon oncle et une mansarde. Une petite à gauche, avec un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage et une soupente juste assez haute pour porter le nom pompeux de deuxième étage. L’escalier en desservait toutes les pièces.
Je gravis les quatorze marches et demie qui séparaient le rez-de-chaussée de la porte de mon domaine. Il n’y avait pas de palier et pour ainsi dire, la porte ne touchait même pas le sol (d’où cette terrible demi-marche qui m’avait valu nombre d’accidents).
Un tour de poignée, une enjambée et je fus dans ma chambre. Enfin, « chambre » était un bien grand mot, plus grand que la pièce dont il s’agissait. Pour tout dire, ma « chambre » était à peine plus spacieuse que le placard sous l’escalier. À l’origine, ce n’était même pas une pièce, juste une partie de la mansarde de l’atelier.
Un lit, un tapis, une commode bancale et une chaise. Trop de meubles dans un si petit espace, je ne cessais de me cogner dedans, ou au plafond d’ailleurs. Depuis mes huit ans, je devais faire attention à ne pas me lever brusquement de mon lit sous peine de finir assommée. Quand j’avais atteint treize ans, ma tête s’était mise à toucher même à l’endroit le plus haut de la pièce.
Afficher en entier