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L a collation tirait à sa fin. Les proches venus après l’enterrement, partaient tous les uns après les autres. Julia allait pouvoir recevoir Ralph Correy comme le visiteur de haut rang qu’il était. C’est du moins ce qu’elle voulait lui faire croire.
Mark et Ralph s’étaient rencontrés lors de leur première année de fac. Tout les opposait. Quand l’un était un tchatcheur-né, athlétique, naturellement doué pour tout, l’autre devait composer avec un physique trapu, bosser laborieusement et surmonter ses problèmes de dyslexie.
Afficher en entierLe monde à l’envers. Plus moyen de dévaliser pépé sans risquer de se faire estourbir.
Afficher en entierJ-4 et elle serait avocate. Kenza Longford, cheveux blondis et yeux verts, avait toujours voulu faire partie du barreau. Un mètre soixante de détermination et de volonté. Par idéalisme ? Pas le moins du monde. Par souci de vérité ? Encore moins. Elle aimait, depuis toujours, avoir le contrôle sur les hommes. Et sur sa vie.
Afficher en entierLes professeurs assènent plus qu’ils n’écoutent. Les journalistes déblatèrent leurs visions tronquées par leur engagement politique. Les politiques profèrent des discours creux qui leur permettront d’être élus. L’avocat se doit d’opposer une vision des faits à une autre totalement contradictoire. Sans avoir forcément besoin d’y croire.
Afficher en entierJulia se réveilla péniblement. Les yeux rougis, elle se jeta sous la douche pour reprendre ses esprits et fut rapidement rejointe par Nicola.
Une fois sorties, enveloppées par le cocon de douceur de leur épaisse serviette, la mère et la fille se dévisagèrent en silence. Un dialogue muet s’instaurera.
Qu’est-il arrivé ? Qu’allaient-elles devenir ? Comment feraient-elles face aux problèmes immédiats ?
Un vide immense remplirait désormais leur vie aux contours incertains. Le temps atténuerait la douleur, comme toujours. Mais la tristesse profonde et sournoise demeurerait toujours là, tapie dans un coin de leur cœur.
Afficher en entierL'éternel ballet reprit son cours, chacun y tenant son rôle avec application. Les voyeurs et les amateurs de sensations jouèrent des coudes pour faire partie de l'assistance. Coupable ou Innocent? Les paris étaient déjà lancés. Une fois installé, tout ce petit monde n'avait plus qu'à attendre l'entrée de Patrick Jones, puis du jury.
Afficher en entierKenza détestait ce type de comportement. Certains hommes pensaient que les femmes étaient à leur disposition, qu'il suffisait de se servir et d'un regard concupiscent pour qu'elles se trémoussent. Personne n'avait aucun droit sur son corps. Plus maintenant. Jamais. Elle n'hésitait plus à s'habiller comme elle l'entendait. Cela ne faisait pas pour autant d'elle un morceau de viande sur l'étal du boucher du coin
Afficher en entierElle semblait fatiguée mais pas par manque de sommeil. Plutôt par le poids du monde qu'elle portait sur elle. Lasse et désabusée serait plus juste. Cette femme forçait son respect et il consentit à rendre les armes, du moins en apparence. Il baissa les yeux.
Afficher en entierLa particularité de la procédure pénale tenait à une vertu essentielle: connaître les moindres failles pour pouvoir échapper à la justice, en toutes circonstances, ce qui suppose un apprentissage long et fastidieux. Le droit pénal est binaire. Un fait, une peine. L'apprentissage consistait à démonter le mécanisme reposant sur l'analyse des faits ou leur déguisement. Objectivement, Kenza se posait souvent la question. Y avait-il plus savoureux que de jouer avec la vie d'autrui? Le pantin tenu au bout des fils du marionnettiste se dandinait au gré des humeurs des avocats, du procureur et parfois du bras de la justice. Ces pantins n'étaient que des inconnus, finalement. Quels étaient les risques à se tromper? Pouvait-on vraiment perdre son âme à défendre une ordure?
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