Extraits

Manue grimpa l'escalier en colimaçon tout en déboutonnant son short. Pour s'entraîner, elle ne gardait que ses sous vêtements.

L'avantage d'être seule dans cette boutique à une heure où les autres magasins fermaient, elle pouvait s'y promener quasiment à poil sans se soucier de rien.

Durex®, Lubrix®, Billy Boy®, Manix®... De la boîte de trois à la poche de cent.

Aromatisés ou non. Avec ou sans réservoir. Latex effet seconde peau.

Lubrifiés et même waterproof. Il y en avait aussi des fluorescents pour jouer au

Jedi sous la couette !

La libido de Manue avait toujours été un problème. Elle avait cette particularité, pour le moins gênante suivant les circonstances, de démarrer au quart de tour. Alors, même si elle n'était pas une vraie nympho dans le sens littéral du terme, soulager ses désirs avant qu'ils ne soient trop exacerbés était parfois urgent. Sans se rhabiller, la jeune femme redescendit au rez-de-chaussée, passa derrière le comptoir, jeta un bref regard vers la porte d'entrée, puis empoigna son sac à main. Elle avait beau être la patronne d'un sex-shop avec tout le matériel nécessaire aux plaisirs divers et variés de tout un chacun, elle avait ses préférences et, en la matière, rien ne surpassait Noemi lorsqu'elle était seule.

Noemi ? Le nom d'un mini vibromasseur fonctionnant sur piles, excellent stimulateur du point G et qui tenait dans la main. Manue avait découvert ce sextoy en participant à un concours sur le site du fabricant quelques mois plus tôt. Curieuse – et puisqu'elle n'avait pas gagné l'objet en question –, la jeune femme avait acheté ce jouet rose fushia, l'avait testé, et approuvé son efficacité hallucinante. Douze modes de vibration, trois vitesses et neuf programmes. Elle emmenait désormais Noemi avec elle, savamment protégée dans un étui spécifique, où qu'elle aille.

Manue s'installa par terre, repoussa la fine dentelle de son slip sur le côté, et commença à se caresser, le vibromasseur en première vitesse glissant paresseusement entre ses lèvres mouillées. La jeune femme se mit davantage à son aise, les cuisses largement écartées. Elle fit aller et venir Noemi de plus en plus rapidement sur ses chairs sensibles en fantasmant, les yeux fermés. Activant la seconde vitesse, Manue se concentra sur son clitoris. Que ne donnerait-elle pas pour avoir un autre vibro afin de stimuler son petit bouton tout en se pénétrant. Encore un projet mis en attente et zappé au profit de choses plus essentielles. Troisième vitesse. La chaleur embrasant son ventre atteignait maintenant ses seins dont les mamelons se dressèrent sous son soutien-gorge. Il lui faudrait aussi une bouche experte pour embrasser ses tétons, les titiller, les exciter. Le plaisir grimpa en flèche.

Manue se pénétra lentement, deux doigts poursuivant la danse effrontée rendant son clitoris tellement réceptif qu'elle pouvait à peine le toucher. Quatrième vitesse. Un long gémissement lui échappa. Halètements, petits soupirs hachés, grognements. Elle accéléra le mouvement. Quelques rires résonnèrent dans la rue. Plus vite, plus fort. Manue changea de position, se plaçant à quatre pattes sans cesser de faire aller et venir son jouet profondément en elle. Petite plainte proche du sanglot. Elle y était presque. Ses doigts se déchaînaient furieusement. Cinquième vitesse. La porte du Crazy in love s'ouvrit.

— Oh oui ! s'écria Manue au seuil de l'orgasme. Encore, encore !

— Manue ?

La jeune femme se mordit les lèvres, les larmes aux yeux, incapable de retenir son plaisir. C'était la voix d'Eden, non ? La jouissance la terrassa malgré la situation. Secouée, troublée, et moite de transpiration, Manue se releva doucement, repoussa ses cheveux en pagaille et croisa le regard de son amie... avant d’apercevoir un homme, à côté d'elle. Il fallut presque cinq secondes à la jeune femme pour se souvenir qu'elle ne portait qu'un soutien-gorge et qu'elle tenait un vibro maculé de ses sucs à la main.

— Manue, tu te souviens de mon frère ? demanda Eden, les yeux fixés sur le sextoy.

— Oh super, marmonna la jeune femme en cachant, certes trop tard, Noemi sous le comptoir.

Dix ans sans voir Josh et voilà qu'elle venait de jouir quasiment à ses pieds...