Extraits

“Sullivan?” I said. “So the mysterious magier has a name.”

“Yes,” he growled. “My name is Lucas Sullivan. Not that it’s any of your business.”

“Sullivan is a bit formal, don’t you think? Especially after I’ve spent the night drooling on your pillow. I’ll call you Sully. I think that it’s appropriate in this stage of our relationship.”

“Summer queens are fine and fair, with pretty ribbons and flowers in their hair. Winter queens are cold and hard, with frosted crowns made of icy shards.”

-Je suis morte? Demandai-je.

Le visage de Xenia se cripsa sous l'effet de la confusion.

-Pourquoi penses-tu cela?

-Parce que vous n'arrêtez pas de me sourire. Vous ne m'avez jamais souri auparavant. Pas une seule fois au cours de toutes ces semaines passés à travailler ensemble.

Elle plissa les yeux.

- Voilà un problème facile à résoudre.

Je lui adressai un large sourire en répliquant:

- Ah, voilà la Xenia que je connais.Stricte et exigeante.

Elle renâcla.

- Et voilà la Everleigh que je connais. Un peu trop insolente.

— Pour la dernière fois, que faites-vous ici ? insista-t-il.

— Je désire parler à Serilda Swanson. C’est elle qui est aux commandes par ici, pas vrai ?

Il me lança un regard perplexe, alors qu’un nouveau sourire ourlait ses lèvres. Séduisant et imbu de sa personne. Un mélange détonant.

— Vous désirez parler à Serilda ? répéta-t-il d’une voix traînante. Je serais ravi d’organiser cela, Altesse.

Le mage m’agrippa le bras. C’était une prise ferme, mais pas suffisamment serrée pour me faire mal. Il avait quelques bonnes manières finalement, malgré sa foutue tendance à m’électrocuter. Je portais toujours sa veste, et avant qu’il puisse me traîner derrière lui, je me baissai pour attraper l’oreiller et le glisser sous mon autre bras.

— Qu’est-ce que vous faites ? lança-t-il.

Je haussai les épaules en expliquant :

— C’est ma contrepartie pour avoir été forcée de dormir par terre. En plus, vous avez vraiment envie de le récupérer après que j’ai passé la nuit à baver dessus ?

Il ouvrit la bouche pour me lancer une réplique, mais de nouveau, aucun mot n’en sortit. Il soupira et secoua la tête, avouant sa défaite.

***

Le mage me traîna hors de chez lui. Dans la rue, je constatai que le soleil était déjà levé, mais qu’il était encore tôt. Seules quelques personnes s’activaient déjà dans le camp. Deux hommes étaient assis sur un banc devant le réfectoire, savourant leur mokana matinal. Les effluves parfumés me chatouillèrent le nez.

— Qu’est-ce que t’as trouvé là, Sullivan ? demanda l’un des hommes.

Une autre fugueuse ?

Les deux hommes ricanèrent. Sûrement une blague qu’eux seuls comprenaient. Même si, à bien y réfléchir, j’étais une fugueuse, malgré le fait que j’étais bien trop vieille pour ce genre de choses.

— Un truc dans le genre, marmonna-t-il en me traînant afin de les dépasser.

— Sullivan ? lançai-je. Ainsi, le mystérieux mage a un nom.

— Oui, grogna-t-il. Je m’appelle Lucas Sullivan. Même si ce ne sont pas tes oignons.

— Sullivan… Ça fait un peu formel, non ? Surtout après avoir passé la nuit à baver sur ton oreiller. Je vais t’appeler Sully. Je trouve ça parfaitement adapté à ce stade de notre relation.

Ça m’amusait beaucoup d’être totalement franche, surtout quand il s’agissait de le taquiner. Et puis, les mots étaient ma seule manière de l’atteindre.

Il plissa le nez et serra les dents. Il n’était visiblement pas fan de surnoms.

— Ne t’en fais pas trop pour ça, Altesse. Tu ne seras pas là assez longtemps pour me donner un quelconque surnom.

Bonnes et justes les reines de l'été, aux cheveux enrubannés de fleurs tressées. Froides et dures les reines de l'hiver, aux couronnes cernées d'éclats de verre, dit-elle tout bas d'une voix rauque, mais insistante.

L'éclair d'un mage, la serre d'un morphe, la rapidité d'un cabot ou la broche d'un maître des minéraux. Ils étaient tous capables de me blesse, même terriblement, mais ils étaient loin de me faire autant de mal qu'ils auraient dû. Et j'aurais été capable de tous les vaincre si je le voulais, si j'étais dans une situation suffisamment désespérée pour avoir à déchaîner ma propre magie.

Dès lors, des rumeurs s’étaient mises à circuler, disant qu’ils couchaient ensemble, malgré le fait que Nox flirtait avec toutes les femmes qu’il croisait, même moi de temps en temps.

Au palais, le sexe était une arme tout aussi tranchante qu’une épée dans une arène de gladiateurs. Certains le considéraient même comme leur arme de prédilection, qu’ils maniaient avec une fourberie insensible. Plus d’un ingénu, homme ou femme, avait quitté le palais quelques semaines après son arrivée, appauvri, en disgrâce et le cœur brisé après avoir été baisé, littéralement et physiquement, par un seigneur ou une dame plus expérimenté.

Je n’appréciais pas Nox. Non pas parce qu’il était mortien, comme Isobel l’aurait suggéré, mais plutôt parce qu’il savait précisément à quel point il était séduisant et s’en servait à son avantage. Il éblouissait constamment les domestiques avec des sourires en coin ou de belles paroles afin d’obtenir ce qu’il désirait, qu’il s’agisse du meilleur morceau de viande au dîner, d’une bouteille de vin particulièrement chère à la cave ou de beaux draps de soie pour son lit. Son sourire était toujours un peu trop cordial pour être honnête. Il me rappelait un serpent tapi dans un nid d’herbes, attendant[…]

The magier grabbed my arm. A firm grip, but not tight enough to bruise. Seemed he had a bit of manners after all, despite shocking the shit out of me. I was still wearing his jacket, and before he could drag me away, I leaned down, snatched the pillow off the floor, and stuffed it under my other arm.

“What are you doing?” he snapped.

I shrugged. “I should get something out of sleeping on the floor. Besides, do you really want it back after I’ve drooled on it all night?”

He opened his mouth to argue, but once again, no words came out. He sighed and shook his head, admitting defeat.

“And a good morning to you too,” I drawled. “Do you greet all your guests this way?”

“You are not a guest,” he growled. “In case you missed it, this is the part where you start begging for your life.”

I laughed.

After everything that had happened yesterday, the threat of this man running me through with his sword didn’t bother me at all.

“You have to survive, no matter what you have to do, no matter who you have to cheat and hurt and kill, no matter what the cost is to your heart and soul. Do you hear me, Everleigh? You have to live.”