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Extrait

Extrait ajouté par Sweety 2012-12-09T11:54:57+01:00

Les poings serrés, je fonçai jusqu’à l’endroit où Dorian était assis et parvins non sans peine à le mettre debout. Ensuite, je l’entraînai à l’écart des autres en m’efforçant de ne pas remarquer que sa démarche était un peu plus raide que précédemment. J’allai nous installer assez loin du groupe pour ne pas gêner le sommeil des autres avec mon bavardage, mais suffisamment près pour être encore en sécurité. Après m’être assise dans l’herbe avec lui, je le poussai doucement pour qu’il s’y allonge. Un bref instant d’hésitation plus tard, je le rejoignis et me lovai contre lui. Le manque de lumière assombrissait ses yeux verts qui regardaient fixement les étoiles sans les voir.

— Ne me laisse pas avec lui ! murmurai-je férocement. Ne me laisse pas seule… Tu es le seul à avoir compris ce que cela m’a fait de devoir quitter mes enfants. Et je sais que Kiyo se trompe. Tu vas aller mieux. Nous avons besoin de toi. J’ai besoin de toi.

Je faillis lui redire encore que nous ne pourrions mener à bien cette mission sans lui, avant de changer d’avis. Je lui avais seriné ce couplet toute la journée, sans le moindre résultat. « Il faudra leur donner une bonne raison de revenir », avait dit Volusian.

— Je suis désolée…

Je m’étais exprimée suffisamment bas pour que seul Dorian puisse m’entendre. Et en dépit de tout, j’étais certaine qu’il m’entendait. Il devait m’entendre.

— Désolée… de ne pas avoir été très sympa avec toi, repris-je d’un trait. Et ce depuis un bout de temps déjà. Tu as beaucoup fait pour moi – probablement plus que n’importe qui –, et je t’en ai renvoyé une grande partie à la figure. J’avais tort. Je veux dire… je reste philosophiquement opposée à l’utilisation de la Couronne de Fer, tu le sais, mais je comprends pourquoi tu m’as amenée à m’en emparer. Et je sais que ce n’était pas pour me manipuler. Du moins… je veux bien croire que ce n’était pas ton intention première. Je te connais. Tu as besoin que les choses avancent, et quand tu trouves le moyen de les faire avancer, tu fonces ! C’est pour cette raison que tu es un excellent monarque et que les gens te suivraient n’importe où.

Aucune réponse, naturellement. Des larmes s’accumulaient derrière mes paupières. Une fois de plus, l’injustice de sa situation m’apparut. Une chose pareille ne pouvait arriver à Dorian. À d’autres, peut-être, mais pas à lui.

La joue posée contre son bras, je poursuivis :

— Tu es le seul à m’avoir posé la question, tu sais…

À propos des jumeaux, quand tu as voulu savoir ce que cela me faisait de les avoir quittés. Ils me manquent, Dorian. Ils me manquent tellement… Tout le temps que nous avons passé à nous traîner sur cette misérable route, à nous geler, étendus la nuit dans le froid, je n’ai pas cessé de penser à eux. Est-ce qu’ils vont bien ? À quoi ressemble leur vie ? Je n’arrête pas de me demander s’ils sont sortis de couveuse. Je l’espère, et pas seulement parce que ça signifierait qu’ils vont mieux. Je ne veux pas qu’ils passent plus de temps qu’ils n’en ont déjà passé entourés de machines. Ils ont besoin de contacts humains, d’amour. Les gens à qui je les ai confiés sont merveilleux. Ils s’occuperont très bien d’Isaac et d’Ivy, mais pourtant… j’aimerais tellement être là-bas avec eux.

Il m’apparut soudain que j’étais occupée à panser mes plaies plutôt qu’à inciter Dorian à revenir. En bâillant, je m’efforçai de revenir à mes moutons.

— Je voudrais que tu puisses les rencontrer. Je ne sais pas si je pourrai les faire venir un jour dans l’Outremonde, mais nous trouverons peut-être le moyen de t’amener jusqu’à eux ? On sait tous les deux qu’il ne faut pas compter sur leur père, mais je voudrais qu’il y ait des hommes de valeur dans leur vie. Vous êtes les hommes les plus remarquables que je connaisse, toi et Roland. Je voudrais que vous ayez tous les deux un rôle à jouer pour aider Isaac et Ivy à grandir. Surtout Isaac : il aura besoin de bons modèles d’identification.

Je faillis ajouter que mon fils aurait besoin qu’on le guide pour se protéger de la prophétie, mais ce n’était pas une bonne idée avec Dorian.

— De toute façon, dis-je en conclusion, tu dois revenir vers moi. Il y a tellement de domaines dans lesquels j’ai besoin de toi… et nous avons encore tant de choses à faire ensemble. Et je ne parle pas que du fléau. Tu m’as dit que tu voulais aplanir nos différends et rétablir la confiance entre nous. C’est ce que je veux également. Mais je ne peux le faire sans toi…

Dans un film, cela aurait été le moment idéal pour lui de revenir à la vie, façon prince charmant. Il n’en fut rien. Dorian demeura exactement tel qu’il était resté toute la journée. Découragée, je balayai d’un revers de main rageur mes larmes traîtresses. La fatigue me rattrapait, et il me fut impossible d’ajouter d’autres paroles à toutes celles que je lui avais déjà dites. Néanmoins, je ne pus me résoudre à le quitter. Même si je n’étais plus en état de le supplier, je voulais qu’il sache que j’étais là. Je me lovai un peu plus contre lui, le visage enfoui contre sa manche au cas où d’autres larmes couleraient.

En dépit de mon chagrin, le sommeil me cueillit rapidement. Le corps sait toujours ce qui est le mieux pour lui quand l’esprit ne veut rien entendre. Je dormis comme une masse, et nul ne vint me réveiller pour que je prenne mon tour de garde. Je m’éveillai le lendemain matin aux premiers rayons du soleil chauffant ma peau.

Je sentis quelque chose m’effleurer le visage. J’ouvris les yeux, m’attendant à découvrir un papillon. À la place, je vis les doigts de Dorian me caresser la joue, et ses yeux plonger au fond des miens avec tendresse. Comme d’habitude, ils étaient verts, pailletés d’or… et aussi pleins de vie et de malice que dans mon souvenir.

— Dorian ? murmurai-je, osant à peine y croire.

Je me laissai emporter par une joie et un émerveillement dont je ne me serais jamais crue capable.

— Lui-même…, répondit-il, juste avant de déposer un baiser sur mon front. Je t’ai manqué ?

— Peut-être un peu.

— Juste un peu ?

— Bon, d’accord : peut-être beaucoup.

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