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Ses lèvres s'écrasent à nouveau sur les miennes avec une telle force que je perds l'équilibre. Il me plaque contre le mur, mon visage dans ses mains, ses pouces sur ma peau, ses doigt dans mes cheveux, ses lèvres ardentes, déterminées. Et fantastiques. Je me laisse faire, mon corps entier tremble à son contact. Je ressens l'intensité de sa colère. Je ne sais pas pourquoi je ne m'écarte pas. Je sais qu'il le faudrait, je sais que ça ne devrait pas arriver, mais je suis envoûtée, je ne peux pas m'arrêter. Une main au creux de mes reins, il m'attire à lui un court instant.

Et se ravise.

Sans prévenir, il arrache ses lèvres des miennes, me relâche et recule. L'instant cesse aussi vite qu'il a commencé.

- Merde, souffle-t-il doucement.

Ça résume très bien ce qui vient de se passer.

Et merde.

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Je prends son visage entre mes mains et m'assieds sur ses genoux. Il ne bouge pas, il ne respire pas. Je crois que je ne respire pas non plus. J'approche mes lèvres des siennes, sans les toucher. Nous restons ainsi quelques instants. C'est réconfortant et terrifiant à la fois. Je sais qu'il attend que je me penche, je le veux également, mais pas encore. J'attends jusqu'à sentir son souffle contre ma joue.

- Merci de me faire confiance.

Et je l'embrasse.

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-Pourquoi tu me détestes à ce point?

-Qui a dit que je te détestais? fait-il, interloqué.

-Hum... Tu m'insultes à chaque fois qu'on se croise. Je comprends que c'est bizarre d'hériter d'une demi-soeur, mais ça l'est autant pour moi. Je crois qu'on n'est pas partis du bon pied.

-Non, fait-il en secouant la tête avec un petit rire. Tu ne comprends pas du tout.

Avec un dernier coup d'oeil à ma chambre, il secoue la tête et se retourne vers la porte.

-Qu'est-ce que je ne comprends pas?

-Tout.

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« – Je déteste pas mal de monde, mais tu n’en fais pas partie. Ce que je déteste, c’est le fait que tu me fasses de l’effet. Beaucoup d’effet. »

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"Elle m'adresse un sourire triste. J'ai toujours trouvé ça bizarre, les gens qui sourient alors qu'ils sont tristes. Un sourire triste ça n'existe pas, c'est juste un sourire courageux."

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"- J'avais un ami... appelons-le Bobby. Donc ce pote, Bobby, était un sacré type. On créchait dans la même résidence à la fac, et Bobby étudiait le droit. Et vous savez quoi ? Bobby détestait le droit. Bobby voulait jouer dans une comédie musicale, mais il continuait le droit, et vous savez pourquoi ? Parce que la société, c'est de la merde.

Il secoue la tête puis poursuit :

- Bobby a vécu l'enfer pour terminer ses études. Il a gâché quatre ans de sa vie à faire quelque chose qu'il ne voulait pas faire, tout ça parce que pendant le lycée, il s'était fait insulter à cause de sa passion. Et vous savez comment se sent Bobby maintenant ? Il en a ras le bol d'être coincé avec sa connerie de diplôme de droit. Alors que ceux qui vous jugent, vous et vos choix, aillent se faire voir. Vous êtes gay ? Allez-y, acceptez-vous ! Vous voulez monter votre propre magasin de peinture ? Allez-y, montez votre magasin de peinture ! Ne vous empêchez pas d'être vous-même !"

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-A qui tu parlais ? demande une voi masculine qui me fait sursauter.

L'intrus est Tyler, soupçonneux, comme à son habitude.

-Je t'ai donné la permission d'entrer?

-A qui tu parlais? Tu as un mec à Portland, c'est ça ?

Je l'observe ne réprimant un éclt de rire et il me rend un regard buté.

-Tu écoutes aux portes?

-Ma chambre est juste à côté. Les murs sont super fins.

Je me relève avec une grimace.

-Bon, eh bien je parlais à ma mère.

Il se détend un peu.

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Le shopping est le pire passe-temps qui puisse exister sur terre, sauf quand ça consiste à écumer les rayons d'une librairie.

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— Tu détestes ton père ? demande tout à coup Jamie, tandis que nous retournons vers la maison.

Abasourdie, je manque de trébucher.

— Hein ? je bégaie avant de reprendre mes esprits, les yeux sur le trottoir. C’est compliqué.

— Je l’aime bien, moi, dit – ou plutôt halète – Jamie.

Surprenant qu’il arrive à suivre mon rythme.

— Oh.

— Mais ça a l’air assez tendu entre vous.

— Oui. (Comment changer de sujet ?) Dis donc, elle est trop cool cette maison, là !

Il m’ignore.

— Pourquoi c’est tendu ?

— Parce qu’il est con, je finis par répondre.

C’est la vérité : mon père est un con.

— Il est con de nous avoir laissées. Il est con de ne jamais appeler. Il est con parce qu’il est con.

— Je vois.

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Jake pose sa main près de la mienne.

-Bon, et ce rencard lors ?

J'aurais peut-être dit oui, pour la seule raison que nous nous tenons sous le panneau Hollywood, qui doit être le meilleur endroit pour accepter un rendez-vous, sauf que Tyler se met à hurler:

-Qu'est-ce que t'as, mec ?

-Quoi? fait Jake, agacé.

Il s'écarte du panneau pour aller à la rencontre de Tyler, qui serre les poings.

-Qu'est-ce que tu viens de lui dire ?

[...]

'Mec, fous moi la paix, grommelle Jake.

-Hors de question.

Tyler se plante devant lui, bombe le torse et lui enfonce un doigt dans la poitrine.

-Vous deux, ça n'arrivera pas. Si tu oses ne serait-ce qu'y penser, je te casse la tête.

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