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Nous ne pouvions plus aller vers les hommes sans rencontrer d'abord leur peur. Elle les rendait méchants, ou pitoyables. Une fois encore, ce n'était pas leur faute. La mort était partout et se lisait sur leurs visages. Alors que nous venions en paix, nous étions devenus ceux qui tuent, et eux ceux qui se savent condamnés à mourir.

Avant de compter les regrets, les remords, les crimes, il faut donc faire la part des choses. C'est nous qui les avons décimés par notre simple présence, le fait n'est pas niable ; mais il se trouve que nous sommes aussi ceux qui les ont sauvés. De la maladie, d'abord, en concevant les vaccins adéquats. Et à coup sûr aussi, quoique plus subtilement, d'eux-mêmes. Car d'après les études qu'ils avaient eux-mêmes commanditées à l'époque, et qu'il n'y a pas de raison de soupçonner de partialité, il ne leur aurait fallu, au rythme où ils allaient, que cent cinquante ou deux cents ans pour rendre la planète inhabitable, engendrer un déclin subit de leur population, et pour finir sans doute se rayer eux-mêmes de la carte. Bien entendu, c'est là un état des choses qu'ils ont même aujourd'hui beaucoup de mal à admettre. Je peux comprendre. Il n'est - j'imagine - pas agréable d'être sauvé de soi-même. Mais décider de vivre à leurs côtés comme si nous étions des égaux, les laisser libres de récidiver chaque jour dans la folie, ne pas prendre le contrôle, en somme, cela se serait apparenté à de la non-assistance à personnes en danger.

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Extrait ajouté par Peeka 2022-09-23T16:12:21+02:00

J'ai mis du temps à me rendre compte que ces moqueries et ces accusations étaient leur ligne de défense, par quoi ils entendent couper court à toute remise en cause. Et que la défense est condamnée à se faire virulente quand elle se sait fragile, et que vaguement elle se sent coupable. Il leur faut attaquer, vite et fort, pour ne pas se retrouver malgré eux entraînés dans le raisonnement.

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Je me suis rappelé comme le sommeil et l'inconscience voisinent avec la mort.

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Les chalutiers tractaient des filets gigantesques, raclaient les fonds, retournaient le sable, arrachaient la végétation, traînaient les poissons sur des kilomètres, les écrasaient contre des rochers. Derrière eux, après quelques passages, il ne restait plus qu'une sorte de cimetière blanc, désert, spectral, où flottaient les squelettes de coraux sans vie.

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Avoir beaucoup tué, du reste, ne suffit pas à faire de nous des tueurs.

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L'océan, c'était encore pour eux le gouffre amer des poètes, un abîme insondable où même la lumière capitule. Ceux à qui il arrivait de s'éloigner des côtes se limitant à un cabotage de plaisance, traversaient tout au plus des mers intérieures, monotones à vrai dire derrière l'épaisseur des hublots après qu'on a été se gorger un coup d'air frais et d'embruns sur le pont. Un temps, à l'époque des cartes de papier étalées sur les tables, de la curiosité conquérante des sociétés de géographie, de jeunes hommes battant le pavé des ports avaient pu dans les voiles frémissantes des bateaux le symbole évident du voyage. Depuis que les passages d'un continent à l'autre s'effectuaient en avion, les mers étaient abandonnées aux militaires, aux équipages de pêche industrielle, aux navires de commerce battant des pavillons souvent peu recommandables.

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Enfin… Le travail à l’inspection agroalimentaire, c’était très fatigant. On voyait des choses déplaisantes, dont je ne voulais plus qu’elles existent, et qu’en tout cas moi je ne voulais plus voir. C’est peut-être surtout pour ça que j’ai soumis ma candidature au ministère. Ici aussi, il y a de la violence. Le décorum n’empêche pas les gens de se comporter de façon sordide, mais il les pousse tout de même, en général, à donner à leurs petites manœuvres quelque chose de feutré et d’un peu élégant. Et si les victimes qu’ils abattent ont parfois du mal à dormir, ou se bourrent de médicaments, du moins ce ne sont pas des cadavres vidés de leurs viscères et ouverts de tout leur long.

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Avant que nous n’arrivions, les hommes avaient parcouru cette planète en tous sens et avaient partout laissé leurs empreintes, même dans les territoires les plus sauvages et à première vue les plus difficiles à domestiquer. Les silhouettes élancées des phares s’accrochaient vaille que vaille sur les rochers de tempête. Une main reconstruisait le cairn éboulé, là-haut, sur les sommets où la neige ne fond pas. Certains d’entre eux s’interrogeaient sur ce que signifiait ce désir d’omniprésence, en manifestaient de l’inquiétude, mais dans l’ensemble cela leur allait bien : c’est une espèce de bâtisseurs ; ils aiment laisser des traces, et supportent même mal à vrai dire qu’elles s’effacent dans l’usure des années et dans le vent en discorde.

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Voilà. C’était comme ça. Iris avait repris ses échappées. Le désir d’être dehors, dans le tremblement de l’air, était monté et avait balayé tout ce que je peux lui dire, les objections plus massives et plus raisonnables les unes que les autres que j’essaie de glisser dans nos conversations, et que, dans les moments où elle va bien, elle arrive à faire siennes jusqu’à ne plus y voir des contraintes qu’on lui ferait subir. Ca ne l’empêche jamais de me dire qu’elle a des fourmis dans les jambes, que la vie de tourne-en-rond est une vie à se flinguer. Parfois, elle n’a pas de souhait plus grand que de s’en aller marcher jusqu’à laisser loin derrière elle les formes verticales de la ville. Si elle se mettait à courir dans un paysage libre, je ne suis pas sûr que l’horizon l’arrêterait. Je la comprends. Il suffit de la connaître un peu ou de l’observer quelques heures pour deviner qu’elle n’est pas une personne faite pour rester cloîtrée. Elle a assez donné en la matière, elle ne supporte plus. Même si les fenêtres de mon appartement dégagent la vue de toutes parts, même s’il est à la fois – c’est ce que j’y aime – un abri où se blottir et un lieu ouvert sur l’étendue de la ville, qui peut aller jusqu’à donner le sentiment de vivre avec le ciel, Iris accepte de plus en plus mal d’y passer ses journées. Il faudrait que nous partions habiter ailleurs, dans un endroit où le risque serait moins fort. ici, les dangers sont tellement nombreux que je préfère m’abstenir de les énumérer. C’est la métropole en désordre, son immense sauvagerie sous ses dehors domestiqués, ses gens qui rôdent, cette masse de gens malades d’être si démunis et qui n’attendent qu’une occasion pour s’emparer de ce qu’ont les autres ou se donner l’impression de compter en laissant leur violence surgir.

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