Défi pour une princesse

Et soudain son regard se posa sur elle.

Anny se sentit happée par la magie de ses yeux verts.

Au bout d’une seconde qui lui parut interminable, elle parvint à rassembler assez de bon sens pour détourner les yeux. Où était donc le bénéfice d’années entières d’éducation royale ? Devant le beau visage de cet homme qu’elle jugeait intrigant, elle ne réagissait pas mieux qu’une adolescente énamourée !

Pour se donner une contenance, elle se concentra sur l’heure tardive qu’affichait sa montre. Où était donc passé Gerald ? Lorsqu’elle releva les yeux du cadran, Demetrios Savas était planté devant elle.

Assez près pour qu’elle puisse le toucher. Voir lesétincelles dorées qui dansaient dans ses prunelles d’un incroyable vert d’océan. Dans ses favoris portés un peu longs et dans l’ombre de barbe qu’il avait négligée de raser, elle distingua quelques fils d’argent.

Elle voulut parler, ouvrit la bouche. Aucun son ne sortit.

– Désolé, fit-il en lui souriant le plus naturellement du monde. Je vous ai fait attendre…

Il affichait une mine contrite qui acheva de la désarçonner. Demetrios Savas l’avait fait attendre, elle ?

Avant qu’elle ait pu verbaliser son étonnement, il l’enlaça et pressa un baiser appuyé sur ses lèvres.

Ses tempes se mirent à bourdonner. Elle ferma les yeux, ses genoux faiblirent. Sous ses lèvres chaudes, elle écarta les siennes, et pendant un instant leurs langues se touchèrent.

Quand elle rouvrit les paupières, il la regardait droit dans les yeux, si bien qu’elle vit son propre affolement reflété dans ses iris. Demetrios ne lui donna pas le temps de céder à la panique.

– Merci de ne pas être partie, fit-il de la belle voix de baryton qu’elle appréciait tant au cinéma, tout en la prenant par la taille. Filons d’ici, à présent.

Impatiemment, il l’entraîna vers le fond du hall.