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Damné, tomes 3 & 4 L'étoffe du juste / Le baptême de Judas



Description ajoutée par lamiss59283 2012-02-18T20:31:01+01:00

Résumé

Résumé

Suite de la saga aux temps des cathares, de l’histoire saisissante de ce jeune guerrier revenu d’entre les morts pour défendre les secrets des hérétiques et contrarier la répression de l’Église. Amour, combats, intrigues, un livre foisonnant d’émotions et remarquable de précision historique.

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Classement en biblio - 46 lecteurs

extrait

CHAPITRE 1

Exil

Quitter Toulouse fut l’une des choses les plus difficiles que je fis de toute ma vile existence. Je devais laisser derrière moi le seul endroit où j’avais été un tant soit peu à ma place et abandonner plusieurs de ceux qui m’étaient devenus chers. J’avais le sentiment de m’exiler, pour autant qu’un damné destiné à errer seul parmi les hommes puisse prétendre s’enraciner quelque part. Sans que je m’en aperçoive, le Sud tout entier s’était insinué en moi. Mais je n’avais droit à rien de tout cela.

Je m’éloignais d’abord de la dépouille de Bertrand de Montbard, cet homme qui avait donné un sens à ma vie, allant jusqu’à sacrifier la sienne pour permettre la perpétuation de ma quête. Pour la première fois depuis mes quatorze ans, il ne serait plus présent à mes côtés. Son absence laisserait un vide profond. Je tournais aussi le dos aux vivants. Par leur courage et leur intégrité, le comte de Foix et son fils, Roger Bernard, avaient gagné à jamais mon estime et ma loyauté. J’espérais en mériter autant de leur part. J’avais conscience que, pour eux, la bataille approchait et qu’ils risquaient d’y laisser leur vie sans que je sois là pour leur porter secours.

Par-dessus tout, je devais renoncer à ma tendre Cécile, la seule femme pour laquelle je m’étais autorisé à éprouver des sentiments plus nobles que le bas désir charnel. En franchissant les murailles de la cité, je renonçais à un avenir auquel j’avais eu la folie de croire, l’espace d’un instant, mais qui m’était interdit. Que je le veuille ou non, ma vie ne m’était que prêtée et elle était ma prison. La seule chose qui restait à déterminer était de savoir si je passerais l’éternité en enfer ou au paradis. Dans un cas comme dans l’autre, le bonheur terrestre n’était pas pour moi.

Point n’est besoin d’ajouter que j’avais le cœur lourd en quittant Toulouse. Plus que jamais, je ressentais ma damnation.

Après que Cécile et Roger Bernard eurent quitté l’étable, je restai longtemps les bras ballants, incapable de la moindre initiative. J’avais cruellement conscience que ma seule chance d’être heureux venait de disparaître et je me sentais vide.

Une main se posa sur mon épaule.

— Tu n’es pas obligé de partir, tu sais, Gondemar, dit doucement Pernelle, qui était venue me retrouver. Tu l’aimes et elle t’aime tout autant. Elle te rend aussi heureux qu’un homme comme toi peut l’être. Je ne te blâmerai pas si tu décides de rester avec elle. Dieu ne donne pas d’ordres. Il offre des choix.

— Dans ton cas, peut-être, murmurai-je, mais pas dans le mien.

— Alors, ne reste pas là, mon pauvre ami. Sinon, ton cœur va devenir si lourd que tu ne pourras plus bouger.

Je hochai tristement la tête. Elle avait raison, évidemment. On ne m’avait pas rendu la vie pour que je me complaise dans mes tourments. Je me frottai énergiquement le visage et secouai la tête. Il était temps de passer à la suite des choses.

Nous utilisâmes l’heure suivante à compléter nos préparatifs de départ. Nos chevaux sellés, l’état de leurs fers vérifié et nos maigres bagages fixés, nous quittâmes l’étable en tirant nos montures. En plus de quelques provisions, Pernelle emportait son fidèle coffre. Sauvage piaffait d’impatience, comme il le faisait toujours quand il se rendait compte que nous partions ensemble. Je me dis qu’au moins l’un de nous était heureux de ce départ. Je lui caressai distraitement le museau et il s’ébroua joyeusement avant de me l’enfouir dans le creux de l’épaule, ce qui me chatouilla et me fit rire malgré moi.

Ugolin, Pernelle et moi nous mîmes en selle. Nous nous dirigions au trot vers la porte de la muraille la plus proche lorsque le Minervois me tira de mes sombres pensées.

— Regarde qui revient, dit-il.

Je suivis son regard, espérant contre toute attente apercevoir Cécile. Mais nos adieux étaient faits et, en cet instant même, elle devait être effondrée quelque part, à pleurer toutes les larmes de son corps. Je me dis que j’étais bien prétentieux, mais je ne réussis pas à m’en convaincre. Son amour était sincère et je savais son cœur aussi brisé que le mien.

Je vis plutôt Roger Bernard qui traversait la place dans notre direction. Deux hommes le suivaient, les bras chargés. Je mis pied à terre et attendis le jeune Foix. Lorsque nous fûmes face à face, il fit un signe à ceux qui le suivaient. Ils nous tendirent des cottes de mailles, des gants et deux heaumes.

— Vous ne pouvez pas partir dans cet état, déclara-t-il en désignant nos simples chemises. Même dans le Sud, on n’est plus en sécurité. Mieux vaut être outillé correctement.

— Tu as sans doute raison, dis-je en les acceptant. Pendant qu’Ugolin rangeait le tout dans nos bagages, le jeune comte sortit ensuite un papier de sa chemise et me le tendit.

— De la part de mon père. C’est un sauf-conduit, expliqua-t-il. Il vous place sous sa protection et facilitera votre voyage tant que vous serez en terres cathares. Plus loin, évidemment, il vaudra mieux s’en débarrasser pour qu’il ne vous incrimine pas.

Je savais fort bien qu'une fois dans le Nord nous serions en danger et que nous ne pourrions compter que sur nous-mêmes. Je dépliais le document et le lus.

Le porteur de ce sauf-conduit et ceux qui l’accompagnent sont sous la protection de la Maison de Foix. Qu’on leur accorde le passage et toute l’aide dont ils auront besoin‚ sous peine d’en répondre au soussigné.

Raymond Roger‚ comte de Foix

Sous la signature était apposé un sceau de cire rouge représentant un château à trois tours que je devinai être celui du comté de Foix, et la devise Toque y si gauses.

— « Touche-moi, si tu l’oses », traduisit Roger Bernard d’un air entendu.

— Pour qui vous connaît, voilà une devise fort appropriée, ricanai-je. Je rangeai le sauf-conduit dans l’une des poches de ma selle.

— C’est très généreux de la part de ton père. Remercie-le pour moi.

— C’est le moins que nous puissions faire, au vu des services que tu as rendus à Toulouse et du prix que tu as payé. Tu noteras que tu n’y es pas nommé. C’est plus prudent. La signature et le sceau de mon père suffisent amplement.

Il fit une grimace où se fondaient le malaise et l’amusement.

— Il y a autre chose...

Il regarda derrière lui et désigna quatre hommes à cheval qui encadraient une charrette tirée par deux bêtes.

— Justement, les voilà. Je ne peux pas t’accompagner, mais je peux quand même t’aider de loin, expliqua-t-il. En quittant l’étable, tantôt, il m’est venu une idée plutôt... tordue. Je crois que tu l’apprécieras.

La charrette s’arrêta à notre hauteur. Elle était à demi remplie de foin.

— Que veux-tu que je fasse avec ça ? m’enquis je, ne comprenant pas où il voulait en venir. Nous irons beaucoup plus vite avec seulement nos trois chevaux.

— Patience, Gondemar. Elle n’est pas pour toi, mais pour Simon de Montfort.

— Montfort ?

D’un geste un peu théâtral, Roger Bernard écarta le foin à deux mains et dégagea une épaisse couverture de laine. Il en saisit le coin et le rabattit, découvrant un cadavre au visage tellement mutilé qu’il avait à peine forme humaine. Mon expression dut trahir ma surprise car le jeune comte s’empressa de m’expliquer.

— Il s’agit d’un de mes hommes. Il s’appelait Enric. Le pauvre s’en est retourné à la Lumière durant la nuit.

Sur l’entrefaite, Pernelle, qui était descendue de sa monture, s’approcha. Elle se pencha sur le corps et soupira tristement.

— Pauvre bougre. Je me souviens de lui. C’est moi qui l’ai traité, dit-elle. Il a été brûlé par l’huile bouillante lors de votre dernière sortie. Je n’en reviens pas encore qu’il ait résisté aussi longtemps. Il a souffert un terrible martyre avant que son âme soit enfin libérée. Jusqu’à la fin, il n’a jamais laissé échapper la moindre plainte.

Elle se retourna vers Roger Bernard, courroucée.

— Qu’est-ce qui est arrivé à son visage ? demanda-t- elle de ce ton sévère qui n’autorisait aucune tergiversation. Il était amoché, mais pas à ce point.

— Comme il était déjà mort, j’ai demandé à un de mes hommes de lui défaire la face afin qu’il ait l’air d’avoir été piétiné par un cheval. Je me suis dit qu’il ne s’en plaindrait pas trop.

— Profaner un cadavre ? explosa Pernelle, outrée. Avez-vous perdu la tête, jeune comte ?

Je toisai le jeune Foix, tout à fait perplexe.

— Tu veux que je parte avec ce macchabée, ou quoi ?

— Mais non ! J’essaie de faire en sorte que personne ne sache que tu es parti.

— Cesse tes paraboles et explique-toi, morbleu !

— Comme tu vois, Enric était aussi roux que toi, dit-il, et à peu près de ta carrure. Je me suis dit qu’avec un peu d’aide il pourrait passer pour toi.

— Je ne suis pas sûr de te suivre...

Il s’appuya négligemment sur le côté de la charrette, l’air débonnaire.

— C’est pourtant simple, ricana-t-il. On nous rapporte qu’en ce moment même Montfort a amorcé sa marche vers Toulouse. Il voudra probablement s’installer dans Castelnaudary pour ensuite attaquer la cité. Comme convenu, nous tenterons de l’intercepter. Si nous n’arrivons pas à l’arrêter, nous tâcherons au moins de nuire à son approvisionnement. Dans un cas comme dans l’autre, il y a quelques belles batailles en vue.

— Bon, je sais tout cela, mais pourquoi ce cadavre ? insistai-je, ma patience atteignant sa limite.

— C’est ici que ça devient intéressant. Lorsque les combats commenceront, je m’assurerai de traîner Enric avec moi. En temps opportun, je l’abandonnerai quelque part, bien en vue. Montfort tient toujours autant à s’emparer de toi et il a certainement donné ordre à ses hommes d’être aux aguets et de te capturer si l’occasion se présente. Avec un peu de chance, on trouvera ton cadavre et on lui rapportera ta mort.

— S’il me considérait comme une affaire classée, j’aurais la paix, dis-je, admiratif.

— Voilà !

— L’idée est macabre, certes, mais astucieuse, ricanai-je malgré moi. Par contre, je ne suis quand même pas le seul roux dans le Sud. S’il ne peut reconnaître mon visage...

— Soit. Mais le jeu en vaut la chandelle, tu ne crois pas ? Et je me disais que...

Il hésita en se mordillant les lèvres.

— Que ?

— Que... si tu acceptais de te défaire de ton épée... Elle est facilement reconnaissable et Montfort l’a peut-être même tenue en main. Si elle était trouvée avec Enric, elle confirmerait ton identité.

— Il n’en est pas question ! m’insurgeai-je. Je l’ai forgée moi-même et elle me lie à l’ordre des Neuf. Je ne m’en séparerai que lorsqu’on l’arrachera de ma main raide et froide.

— Bon... je m’en doutais bien, mais il ne coûtait rien d’essayer. Il jeta un coup d’œil au mort.

— Rien ne garantit que le stratagème fonctionnera, dit-il en haussant les épaules, mais qui ne risque rien n’a rien.

Il recouvrit le cadavre, replaça le foin dessus et fit signe à ses hommes de s’éloigner, ce qu’ils firent.

L’instant de nous quitter était arrivé, mais nous restâmes là, indécis, à nous dévisager sans savoir quoi dire. N’étant pas porté sur les effusions, j’hésitais entre lui tendre la main, lui faire une accolade ou me contenter d’un de ces grognements typiquement masculins dont il saurait saisir le sens. Ce fut lui qui résolut notre dilemme. Il m’empoigna par les épaules, m’attira contre lui et me gratifia d’une chaleureuse étreinte, que je lui rendis fraternellement.

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Commentaires récents

Diamant

A lire absolument

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Lu aussi

Côté historicité, on repassera, on est dans un Moyen Âge fictif, comme l'apprécie la culture populaire. Je trouverai toujours dommage que l'auteur d'un roman historique n'étudie pas en détail le sujet.

Néanmoins, Hervé Gagnon nous livre ici une très bonne saga d'aventure. On suit avec grand plaisir les péripéties de notre héros rejeté par la mort et embarqué au cœur de l'hérésie albigeoise. En revanche, la fin m'a paru un peu trop prévisible.

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Or

Très bon livre de l'auteur Hervé Gagnon. Le moyen âge est très bien décrit.

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Magnifique saga que je recommande vivement

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Diamant

Une saga surprenante qui m'a emporté bien plus loin que je ne l'aurai cru...

Gondemar est allé de bribes d'espoir en grosses déconvenues, le suspense aura été insoutenable de la première à la dernière ligne...

Une histoire magnifique, avec beaucoup de loyauté, de courage, d'amitié... de très belles valeurs...!!

Spoiler(cliquez pour révéler)Je n'ai qu'un seul regret: j'aurai aimé qu'il puisse finir sa vie avec la femme qu'il aimait...

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