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La situation est désespérée. Soudain, la main de Keith se glisse sur mon épaule.
- Il est interdit de trainer dans les parages ? demande-t-il d’une voix langoureuse, qui me surprend.
- Non… grommelle un gros costaud.
- Hé, c’est toi ! clame un autre malabar qui se tient derrière nous.
Maintenant, il s’avance confiant et se place devant Keith.
- C’est ton nouveau jouet ? Tu t’es lassé des filles pour enchainer sur ton troisième mec ?
- Comment t’as deviné ?
Je retiens un cri de surprise et aussi d’embarras. La langue de Keith se promène derrière mon oreille.
- Il est au courant de ce qu’il l’attend, au moins ? rigole le mec sans gêne.
J’émets un faible couinement. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Et puis, j’aimerais bien qu’on me demande mon avis avant de faire ce genre de trucs gênants !
Tout à coup, je me demande si je ne suis pas tombée dans un piège. Ma première impression était peut-être la bonne : Keith est avec ceux qui sont responsables de mon état.
Mon pied glisse sur le côté : il faut que je tente une évasion ! Mais Keith semble lire mes intentions. Sa main qui était nonchalamment posée sur mon épaule, se presse maintenant contre mon oreille.
Je suis prisonnière… Ou prisonnier… Je n’arriverai jamais à me faire à cette double identité !
- Ouais… Allez faire vos cochonneries ailleurs, grogne le gros costaud.
Les mecs à la carrure de lutteur, s’éparpillent. Lorsqu’ils sont hors de vue, je soupire de soulagement.
Mais mon répit est de courte durée. Keith augmente sa prise sur ma tête et me force à le regarder.
- Oblige-moi à me comporter de cette façon une fois de plus et je me charge personnellement de régler ton compte une bonne fois pour toute, pigée ?
- Oui… réponds-je, tiraillée par la gêne et la douleur.
Il lâche brutalement sa prise, me faisant vaciller sur mes jambes.
- Abruti… je grince entre mes dents.
- Quoi ? gronde-t-il.
- Rien !
- Je te ramène. Dépêche-toi.
Keith m’énerve. Il m’horripile. Il ne me demande jamais mon avis. Il me balade de droite à gauche. Je n’ai jamais demandé à ce qu’il se comporte ainsi devant les autres. Il aurait pu nous faire passer pour des amis et n’était pas obligé de me lécher… De plus, je suis proche du but, je le sais. Lui, je ne connais pas ses intentions. Il me ralentit, peut-être. Il travaille peut-être pour eux. Non, j’en suis certaine.
Je l’observe s’éloigner, sans me regarder, persuadé que je vais le suivre comme un bon toutou.
Je dégaine un bras d’honneur dans son dos et cours dans la direction opposée.
Afficher en entierLe lendemain matin, toute la maisonnée est réveillée par un cri perçant et aigue. Je pense tout de suite à Kate et me rue à l’étage.
Ca provient de la salle de bain.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? crie Kate en sortant de sa chambre.
- Quoi ? je m’étonne.
Bref, nous devons en avoir le cœur net. J’ouvre la porte de la salle de bain et découvre une brune aux yeux verts et à la peau caramel, horrifiée face à son reflet.
- Ca va ? je demande, inquiète.
- Toi ! Tout ça c’est de ta faute !
Je recule. C’est quoi son problème ? Je ne la connais même pas.
- Qui es-tu ? demande Kate, perplexe.
- Tu reconnais même pas ton frangin !
- Mon… frangin ?
Maintenant, Kate me toise, comme si je cachais la réponse à cette situation tordue.
Puis, elle s’approche de la petite brune colérique et renifle ses cheveux.
- Keith, c’est vraiment toi ?
- Oui !
Mais je n’entends pas la voix de Keith. Mais plutôt celle d’une fille petite et menue qui part dans les aigues. Mes tympans en souffrent un peu…
- Et tout ça, c’est de sa faute !
Je n’apprécie pas des masses cet index pointé dans ma direction.
- Bon, je vous donne une dernière chance de tout me raconter.
Kate nous ordonne de nous réunir au salon. En conservant son calme, elle nous sert du thé. Les ongles de Keith tapotent d’impatience sur la table basse. Je dois avouer qu’il est plutôt chou, ainsi. Son tee-shirt est maintenant beaucoup trop grand pour lui et comme son pantalon s’est fait la malle, il a préféré sans débarrasser. Contrairement à moi, la transformation de Keith n’est pas similaire. Moi, j’ai gardé mes couleurs, mais pas lui. Ses traits sont plus fins, mais à bien y regarder, on reconnait son visage.
- Je te passerai des vêtements, propose calmement Kate.
- Plutôt crever !
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