Extraits

Ma mère est de retour.

- Georgia ?

Je hoche la tête, un peu gênée qu’elle me voit dans cette situation.

- Oh, ma chérie !

Les bras de ma mère entourent le grand dos de Connor. Mes yeux ne tardent pas à s’humidifier lorsque je lui rends son étreinte.

Face à mon silence, ma mère décide de le briser en narrant leur quotidien sans moi. Rien d’important. Rien à propos de cet homme inconnu qui affirme me connaitre et qui l’écoute avec attention.

Je ressens une sorte de pincement au cœur. Dans ce quotidien où je suis absente, notre famille est plus heureuse sans Georgia et ses pouvoirs de non-éveillées pour les mettre dans l’embarras.

- Et toi, raconte-moi !

- De quoi ? je maugrée.

- Comment ta vie se déroule dans la peau de Connor !

Je jette un œil inquisiteur à costard man : ma mère est-elle sous drogue ? Ne voit-elle donc pas mon état ? Ai-je l’air d’être heureuse, de mon côté ?

- Je t’en prie, Georgia. Raconte-moi, comment c’est d’être libre, supplie-t-elle en posant sa main sur mon genou.

Alors là, je suis scotchée !

- S’il te plait, insiste-t-elle.

Je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe, mais quelque chose me dit que si je m’exécute, j’en apprendrais certainement plus de sa part. Alors, je lui raconte ma vie chez les Nuremberg. Je lui raconte comment le sort nous a réservé des surprises. Et je lui raconte comment mes sentiments naissent pour cet abruti de Keith.

Ma mère en plisse le nez. Je n’aurais peut-être pas dû mentionner cette dernière partie…

- Georgia, tu dois aller plus loin que ça.

- Que, quoi ?

- Tu es libre, ma chérie ! En comprends-tu la signification ?

Je secoue la tête, incrédule.

Ma mère soupire et affirme qu’il est temps que je connaisse la vérité.

- J’aime ton père, Georgia, de tout mon cœur. Lorsque nous nous sommes mariés, j’étais aveuglée par mes sentiments à son égard. J’avais oublié toutes les raisons qui me poussaient à m’éloigner du monde des sorciers.