Dans la peau d'un intouchable

J’avais déjà lu ce livre, il y a quelques années. Je ne sais pas comment, je suis retombé dessus dans la bibliothèque de maman et j’ai commencé à le relire. Entre temps, j’ai fait un voyage à l’Île Maurice ; île où la communauté indienne et l’hindouisme pèsent lourdement sur les traditions, les croyances et les relations sociales. Alors rien n’est aussi exacerbé que dans ce livre mais le trait est là pour éclairer cette relecture !

L’inde, vu de la France, c’est joli ! C’est exotique ! C’est le Kamasutra ! C’est le Taj Mahal, le karma et sa mythologie. Marc Boulet, dans son livre nous montre l’envers de la carte postale… La vie d’un intouchable. Certes, un intouchable « occidental » ! Mais bel et bien le sort d’un sous-homme dans la société indienne. L’expérience tourne donc rapidement au calvaire pour lui et à l’indignation pour le lecteur tant je me demande comment un être humain digne de ce qualificatif peut endurer cet état de fait et comment une autre minorité – Dite supérieur - peut faire subir cette vie à ceux qui a mes yeux sont leurs semblable. Dans ce sens, le témoignage de Marc Boulet est très fort et saisissant de réalisme.

Mais il faut aussi savoir nuancer et garder à l’esprit que cette transformation est réalisée par un français, certes fasciné par l’Inde – et ce que représente ce pays – mais pas du tout nourri aux coutumes, aux croyances et autres sociologies indiennes. L’Inde reste un pays difficile à comprendre et à cerner encore aujourd’hui ; autant qu’il l’était pour Marc Boulet. Se que j’en ai ressenti, c’est que l’auteur, au fur et à mesure que dur son intouchabilité, se radicalise de plus en plus fermement face à l’injustice du système de caste, du système religieux archaïque et face à la mentalité auto-centrée que cela induis dans le comportement quotidien des indiens.

Voilà donc une entreprise intéressante et osée, même très courageuse mais trop souvent restreinte à une vision sociale et confortable d’occidentale. Alors bien qu’écrit dans un style agréable, sans fioriture, -avec parfois certains thèmes rabâchés à l’excès, Marc Boulet nous décrit une vie de m… parce que les intouchables ont une vie de m… Il n’invente rien. Il raconte, la faim, la solitude, l’humiliation, la mendicité… Bref, une vie qui n’en est pas une, pour nous occidentaux et français !

Mais au fait… 30 ans plus tard, où en est cette société indienne ? Une chose est sur, ce n’est pas moi qui me mettrai demain dans la peau d’un intouchable pour vous le raconter !

L'entreprise est originale, même s'il s'était déjà mis dans la peau d'un chinois. Je reviens de Bénarès, la description correspond à la réalité, les choses n'ont pas évaluées en 30 ans. Le style est agréable et non dénué d'humour.

Cependant, l'auteur est présomptueux, méprisant, donneur de leçon et incapable de se défaire de son moi.

Présomptueux : après 1 semaine, il se considère comme un indien. Il se prétend essentiellement intouchable.

Méprisant : Jamais il ne se départi de sa culture et juge constamment celle des autres. c'est précisément l'échec de l'immersion.

Donneur de leçon : Il juge fasciste les hindous nationalistes et particulièrement le BJP qui était alors aux portes du pouvoir central. Toujours avec sa vision occidentale du monde. Depuis plus de 10 ans le BJP est au pouvoir en Inde et ses scores ne cessent de croître, avec une forte représentations chez les plus démunis. En quoi, mêne-t-il une politique fasciste. Toujours cet ethnocentrisme français qui pense tout connaitre mieux que tout le monde. Alors qu'au fond notre culture nous empêche de comprendre une culture et une cosmogonie aussi déroutante que celle de l'Inde.

Pour tout cela, l'entreprise est finalement un échec car l'auteur n'aura jamais été dans la peau d'un intouchable mais dans la peau d'un occidental qui s'est teint la peau (les scènes de teinture, bronzage, transformation physique occupent une grande place dans le livre).

Enfin, l'idée était d'écrire un livre. Au départ, la compagne de l'auteur le filme, elle n'est jamais loin. A plusieurs reprise, il retourne " à la maison". S'il avait été gravement malade, d'une maladie infectieuse par exemple serait-il resté un intouchable, ou bien aurait-il fini par dégainer son passeport ?

Pour tout cela, se prétendre intouchable est une farce. Et l'entreprise se limite à un reportage, somme toute intéressant.

Réalisation peu ordinaire et combien courageuse de la part d’un auteur que de vivre directement la vie de son sujet. Rien de mieux pour connaître un sujet à fond malgré certains dangers. J’ose espérer que les choses aient évolué depuis la création de cet ouvrage qui a presque maintenant trente ans. Bien que j’aie longtemps idéalisé la culture de l’Inde, en raison de la religion et de la mythologie, ce témoignage m’enlève l’envie de tout voyage dans cette région.

Nouvelle approche de l’Inde… pour le moins originale !

Quelle prouesse, quelle audace a eu ce journaliste pour se fondre dans une culture si différente de la sienne. Et quel courage de vivre dans la peau d’un intouchable. La misère, l’indifférence, la monotonie des journées passées à mendier…

On sent l’auteur en profonde opposition face à l’injustice du système de castes. Jusqu’ici je pensais que ce système était moyenâgeux, il le considère plus proche de l’époque romaine ou de l’Antiquité ! Ce livre date de la fin des années 90, les choses ont-elles évoluer depuis ? Dans les faits, je ne pense pas !

Ce livre m'a beaucoup marqué et fait découvrir une nouvelle face de la culture indienne. Qui est loin d'être la plus glorieuse.

J'ai eu peur pour ce journaliste qui s'est mis dans la peau d'un intouchable. Il a vraiment risqué sa santé, parfois sa vie, pour rendre compte de ce témoignage vraiment très fort.

Je ne sais pas s'il a été publié en Inde, et s'il a eu un quelconque retentissement chez eux. J'espère en tout cas, si c'est le cas, que cela fera prendre conscience à beaucoup de gens à quel point cette condition est indigne et que cela ne devrait plus exister.

Ce livre est vraiment très bien pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce qu'est un Intouchable. Je connaissais un peu ce que c'était, mais je ne me doutais pas à quel point cette situation pouvait être dure.

Whaou... Un livre très touchant, poignant, difficile aussi. La description d'une réalité qui nous dépasse ici en Europe.

L'écriture est fluide, et on se sent à la place de ce journaliste qui prend la place d'un intouchable.

A lire absolument

J'ai lu ce livre avant mon départ pour l'Inde. C'est une excellente préparation pour un long séjour immergé dans cette culture si attachante et pourtant si rude et si difficile à comprendre.

Cette expérience de Marc Boulet est vraiment bouleversante et j'ai pu observer à plusieurs reprises que rien n'est exagéré.

Un livre qui adopte un point d'observation placé au cœur même de l'Inde grâce à la transformation physique de son auteur Marc BOULET mais aussi à son apprentissage méticuleux de la culture indienne et de l'hindi... Il parvient à s'insérer incognito dans cette société et réussit ainsi son pari de mieux la comprendre

D'abord, on sent tout au long de notre lecture que ce journaliste tient réellement à préserver l'intégrité des informations qu'il nous transmet vis à vis de la société indienne, du système des castes et leur religion... Il ne les enjolive pas et nous les livre à leur état brut

On apprend aussi - entre autre - quelques anecdotes sur Gandhi et d'autres penseurs indiens et celles ci permettent de nuancer ce que l'on pensait initialement en tant qu'occidentaux

J'ai beaucoup aimé ce livre. Il permet de mieux comprendre comment est constituée la société en Inde.