Dans l'abîme du temps

On notera qu'une fois n'est pas coutume, je n'ai pas attendu des lustres pour me jeter sur ce recueil de quatre nouvelles : Dans l'abîme du temps, La Maison de la sorcière, L'Appel de Cthulhu et Les Montagnes hallucinées. J'avais déjà lu les autres, je me suis donc davantage penchée sur la première, qui est l'une des plus longues écrites par l'auteur.

Je n'ai pas eu l'impression de faire une réelle découverte et y ai même trouvé un peu de lourdeur, ce qui est inhabituel pour l'auteur. Les rites ancestraux y sont à l'honneur, mais un soupçon d'horreur aurait été le bienvenu. L'histoire devait être fantastique et angoissante. Je n'ai pas ressenti ladite angoisse promise.

Mais bon, l'auteur s'est cantonné dans son style, alors qu'il aurait pu prendre une direction plus moderne, voire révolutionnaire, même si les mondes parallèles, les rêves, l'amnésie ont été déjà traités par d'autres, il aurait vraiment pu apporter quelque chose. Le schéma s'y prêtait.

C'est donc un peu déçue que j'ai refermé ce recueil ou du moins terminé cette nouvelle.

L’Abîme du Temps est une nouvelle qui s’inscrit dans le corpus d’écrits que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « mythe de Cthulhu » (le terme lui-même ne vient pas de Lovecraft, mais d’August Derleth). Pour le lecteur qui souhaite s’initier aux écrits du maître de Providence, et en particulier au mythe de Cthulhu, il s’agit très certainement d’une des grandes nouvelles à lire en priorité. Il s’agit d’un texte typiquement lovecraftien aussi bien dans la structure que dans le style. On y retrouve cette passion exagérée pour les épithètes dont le nombre augmente dramatiquement au fur et à mesure que s’avance l’histoire vers « une indicible horreur » finale, véritable marque de fabrique de l’auteur. Le récit retrace trente années de la vie du professeur Nathaniel Wingate Peaslee, professeur d’économie à l’université Miskatonic d’Arkham. Rappelons le, car on ne le dit jamais assez, cette université porte la poisse. Grave. Pendant 5 années, entre 1908 et 1913, il souffre d’une longue amnésie, et de changements inquiétants de personnalité. Revenu à lui, il enquête sur son expérience, jusqu’à comprendre qu’il a été « possédé » par un membre de la Grace Race de Yith qui traverse le temps en habitant les corps d’autres êtres vivants. Il se lance alors dans une expédition en Australie à la recherche de preuves. Qu’il trouvera…

« La plus vieille, la plus forte émotion ressentie par l’être humain, c’est la peur. Et la forme la plus puissante découlant de cette peur, c’est la peur de l’inconnu ». Voici ce qu’affirmait Lovecraft. Et dans cet ouvrage, nous y sommes en plein dedans ! Il nous emmène dans le cauchemar de ses personnages qui se croient fous. Nathaniel Wingate Peaslee, un professeur d’économie, raconte son étrange aventure : amnésie, faits étranges, perte de repères, fluctuations entre passé et présent, retours en arrière déstabilisent le lecteur. Pour les amateurs du genre fantastique, c’est vraiment le livre à lire !

Même si, au début, je pensais que ce livre allait me plaire, ce fut tout le contraire ! Je pense que c'est surtout le manque de dialogue qui rendait l'histoire plate. Les descriptions, du coup, tiraient en longueur et je n'ai pas spécialement accroché...

Le détail des scènes, les architectures, les lieux sont d’un réalisme pour moi déconcertant. On pourrait presque penser que l’auteur relate ici des faits d’une troublante véracité, au point de se demander où se situe la limite avec la fiction.

J’ai vraiment adoré lire cette nouvelle qui m’a fait voyager aux confins de l’horreur dont Lovecraft sait se jouer avec brio. Je ne peux que vivement le conseiller pour tous ceux qui aiment le genre.

Un récit d'horreur / anticipation sans précédent qui nous laisse réfléchir sur nos origines. Captivant.

Cette nouvelle - l'une des dernières avant le décès de Lovecraft - est l'une de ses meilleures. Le scénario est original et propose une série de rebondissements. J'ai personnellement ressenti les émotions déroutées du personnage-narrateur qui apprend à craindre et à se fasciner pour cette chose étrange qui est en lui.

Les éons ont peut-être rendu son écriture trop lourde et empesée pour continuer à terroriser autant qu'avant, mais les visions inégalées de ces cités cyclopéennes et des entités qui ont peuplé (et peupleront encore) notre Terre demeurent d'une puissance et d'un lyrisme saisissants.

Une nouvelle accessible, à l'écriture agréable et de qualité. Si les premiers chapitres m'ont fasciné, la suite de la nouvelle s'est révélée un peu moins plaisante, mais je ne suis plus particulièrement habituée/attirée par les fictions. A lire cependant, la créativité est au rendez-vous.

Ce recueil est mon préféré de Lovecraft. On y retrouve tous les personnages de la mythologie de l'auteur : les Grands Anciens, Cthulhu, les Shoggoth, les Mi-Go, etc... Personnellement j'adore la nouvelles des montagnes hallucinés mais les quatre valent d'être lues pour comprendre le monde de cet auteur hors normes.Ces quatre nouvelles sont écrites sous forme de témoignage, aucun dialogue et beaucoup de descriptions. Dans chacune de ces nouvelles, le personnage principal raconte une histoire qui l'a profondément traumatiser en découvrant une part de l'histoire cachée de la Terre.

Les montagnes hallucinées est vraiment la plus impressionnante. L'équipe scientifique qui au fin fond de l'Antarctique inexploré au début du siècle dernier découvre ce que personne d'autre n'avait imaginé et qui pourrait changer complétement la vision de l'évolution sur la planète, est un récit qui donne des frissons et fait travailler l'imagination.

La maison de la sorcière ressemble plus à un huis clos effrayant où le folklore populaire rejoint la réalité dans une effrayante suite d'évènement lors de la nuit du sabbat.

L'appel de Cthulhu et Dans l'abime du temps sont deux témoignage où la découverte de traces d'une vie sur Terre plus ancienne que l'homme plonge des hommes de sciences dans le plus profond désarroi. Elle introduit le personnage si cher à Lovecraft qu'est Cthulhu avec ses adorateurs de l'ombre aussi dangereux que fous. On y découvre aussi la ville d'Arkam et l'université de Miskatonic qui seront le cadre de la plus part des histoires de l'auteur.

Ce recueil donne une bonne idée du style de Lovecraft et du type d'histoire qui composent sa bibliographie.