Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 413
Membres
1 011 930

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-14T19:53:29+01:00

Chaque fois que je réussissais à dégager un tout petit arbre, je le posais à côté de moi tel un trophée sur l’étroit trottoir qui entourait la maison. Il y avait des pousses de frêne, d’orme, d’érable, de négondo, même un catalpa de bonne taille, que mon père a mis dans un vieux seau de crème glacée en pensant qu’il trouverait peut-être un endroit où le replanter. Pour moi c’était un miracle que les arbrisseaux aient survécu à un hiver passé dans le Dakota du Nord. Ils avaient peut-être eu de l’eau, mais bien peu de lumière et seulement quelques miettes de terre. Pourtant chaque graine était parvenue à plonger profondément l’ardillon d’une racine et à projeter une vrille exploratrice vers l’extérieur.

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-17T16:21:08+01:00

Ah, ces premières années sur la réserve, quand ils nous ont entassés ! Sur quelques kilomètres carrés, finalement. Nous mourions de faim pendant que les vaches des pionniers s’engraissaient à l’herbe clôturée de nos anciens territoires de chasse. Au cours de ces premières années, notre père blanc au ventre rond mangeait dix canards pour son dîner sans même nous envoyer les pattes. Ce furent de mauvaises années. Nanapush vit son peuple mourir de faim et disparaître, puis sa mère fut attaquée sous prétexte qu’elle était un wiindigoo mais les hommes ne parvinrent pas à la tuer. Ils étaient perdus. En train de mourir. Pourtant dans son état d’inanition le lapin lui redonna quelques forces, il décida donc de partir en quête de ce bison. Il prit la hachette de sa mère et le fusil de son père.

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-17T16:15:44+01:00

Cette scène vernissée ne me deviendrait que trop familière, au cours de ces dîners, parce que je ne voulais pas regarder ma mère adossée à ses oreillers et nous observant d’un air las comme si on venait de l’abattre d’un coup de fusil, ou enroulée telle une momie et prétendant être passée dans l’autre monde. Mon père s’évertuait à entretenir la conversation chaque soir, et quand j’avais épuisé le maigre stock de mes activités du jour, il allait de l’avant, pagayeur solitaire sur un immense lac de silence, ou peut-être ramant à contre-courant. Je suis certain de l’avoir vu peinant sur la petite rivière aux flots boueux du vase.

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-17T00:53:30+01:00

Je n’ai rien contre toi, a-t-il assuré. C’était l’idée de ma mère. Je ne veux pas de ton rein. J’ai horreur des gens laids. Je ne veux pas d’un morceau de toi dans mon corps. Je préfère encore m’inscrire sur une liste. Franchement, tu es plutôt répugnante comme femme. Enfin, désolé, mais tu te l’es sans doute déjà entendu dire.

Je ne suis peut-être pas une éblouissante reine de beauté, ai-je protesté. Mais personne ne m’a jamais dit que j’étais répugnante.

Tu as peut-être même un chat, a-t-il poursuivi. Les chats font semblant d’aimer qui les nourrit. Je doute que tu puisses trouver un mari, ou ce que tu voudras, à moins de te mettre un sac sur la tête. Et il faudrait quand même l’enlever la nuit. Oh là là, je suis désolé.Il a posé ses doigts sur sa bouche et pris un petit air coupable et narquois. Il s’est flanqué une fausse gifle. Pourquoi est-ce que je dis ces trucs-là ? Est-ce que je t’ai vexée ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-17T00:51:16+01:00

Je suis née en hiver, a-t-elle dit pour commencer, et puis elle s’est arrêtée pour terminer sa glace. Après avoir repoussé le bol, elle a réellement commencé. Mon frère est né deux minutes avant moi. L’infirmière venait de l’envelopper pour le réchauffer dans une couverture en flanelle bleue, quand la mère s’est écriée : Oh mon Dieu, il y en a un autre, et hop je suis sortie, à moitié morte. J’ai alors entrepris de mourir pour de bon. Je suis passée du rose pâle au gris bleu éteint, et c’est là que l’infirmière a voulu me fourrer dans un berceau chauffé par des lampes. Elle a été arrêtée par le médecin, qui a désigné ma tête, mon bras et ma jambe fripés. En nous coupant la route, il s’est adressé à la mère pour lui annoncer que le deuxième bébé était atteint d’une malformation congénitale et demander s’il devait recourir à des moyens extrêmes pour le sauver.

La réponse a été non.

Non, laissez-le mourir. Mais pendant que le docteur avait le dos tourné, de son doigt l’infirmière m’a dégagé la bouche, m’a secouée en me tenant par les pieds et m’a bien emmaillotée dans une autre couverture, rose celle-ci. J’ai pris une inspiration explosive.

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-17T00:50:08+01:00

O.K., chien d’Indien, a-t-il lancé à Cappy. Dis-moi pourquoi vous m’espionniez. Ces deux-là je les connais, mais toi je ne te connais pas. Comment t’appelles-tu ?

John Pied de Nez.

Un frisson d’admiration m’a parcouru. Que Cappy soit capable de donner un faux nom à ce moment-là.

Pied de Nez. Qu’est-ce que c’est que ce nom à la manque ?

C’est un vieux nom traditionnel, mon capitaine !

Mon capitaine ? D’où sors-tu ce mon capitaine !

Mon père était Marine, mon capitaine !

Alors tu l’as déshonoré, espèce de petit trouduc. Un fils de Marine qui espionne un curé. C’est comment, le nom de ton père ?

Pareil, mon capitaine !

Alors tu es Pied de Nez Junior ?

Oui, mon capitaine !

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-17T00:48:43+01:00

Joe, a-t-il repris d’une voix prudente. J’aurais dû te dire que j’étais fier de toi. Je suis fier de l’amour que tu portes à ta mère. Fier de ta façon de raisonner. Mais comprends-tu que si jamais il t’arrivait quelque chose, Joe, ta mère et moi serions… nous ne pourrions pas le supporter. Tu nous as donné la vie…

J’ai bondi. Des taches jaunes palpitaient devant mes yeux.

C’est vous qui m’avez donné la vie. C’est comme ça que ça marche, normalement. Alors laissez-moi en faire ce que je veux !

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-16T19:57:47+01:00

Je me suis mis à genoux, le sachet à la main. J’avais des tiques qui grouillaient partout sur moi. J’ai dit que nous devrions laisser tomber et aller les noyer dans le lac. Nous avons donc quitté les bois et nous nous sommes déshabillés en bas sur la plage. Pour la plupart les bestioles n’avaient pas quitté nos vêtements, et elles n’étaient pas encore très nombreuses à s’être fixées dans notre peau, sauf que Angus en avait une collée aux couilles.

Hé, Zack, j’ai besoin d’aide !

Oh, va chier, a dit Zack.

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-16T19:57:13+01:00

En me basant sur ce qu’avait rapporté Zack de l’échange entendu à la radio de son beau-père, et sur le silence de mon père après qu’il avait mentionné la maison-ronde, je savais en gros où était la scène du crime. Mais j’ignorais l’endroit exact où il s’était déroulé. À ce moment-là, une certitude m’est venue. Je savais. Il l’avait agressée ici. L’ancien lieu de cérémonie me l’avait dit – me l’avait crié par la voix angoissée de ma mère, ai-je alors songé, et des larmes me sont montées aux yeux. Je les ai laissé couler et m’inonder les joues. Personne n’était là pour me voir, je ne les ai donc même pas essuyées. Je suis resté sur le seuil envahi d’ombre, pensant avec mes larmes. Oui, les larmes peuvent être des pensées, pourquoi pas ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par NicolaK 2023-03-16T19:56:41+01:00

L’herbe n’avait pas encore été tondue, mais le coin où se garaient les voitures était envahi de petites plantes rabougries. Des chevaux avaient arraché toutes les bonnes plantes, et à présent des mauvaises herbes petites et nerveuses crissaient sous les pneus de mon vélo. L’hexagone en rondins, posé au sommet d’une petite butte, était environné d’herbe grasse, vert vif, haute et drue. J’ai lâché mon vélo. Il y a eu un moment de profond silence. Et puis, dans un gémissement sourd, de l’air est passé par les fentes dans les rondins argentés de la maison-ronde. L’émotion m’a fait sursauter. Le cri de désespoir semblait poussé par la bâtisse elle-même. Le son m’a empli et submergé. Finalement, il s’est arrêté. J’ai décidé d’avancer. Pendant que je gravissais la colline, une brise a fait dresser les poils de ma nuque. Mais quand je suis parvenu à la maison-ronde, le soleil est tombé tel une main chaude sur mes épaules.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode