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La vie était mystérieuse, il le savait. Les gens ne disaient jamais ce qu’ils pensaient vraiment, ce qui causait toujours plus de problèmes que ça n’en valait la peine.
Afficher en entierEn deux minutes, il lui avait déroulé tout son pedigree universitaire, incluant un prestigieux prix scientifique portant le nom d’un millionnaire excentrique qui collectionnait les paysages de l’école de l’Hudson. Vraiment ? dit-elle, s’ennuyant déjà. Elle avait croisé des gens comme lui toute sa vie. Le genre de type sorti indemne de l’adolescence, sans trace de cicatrice visible, sans histoire apparente.
Afficher en entierTu peux imaginer le monde sans l’art ? Tu peux imaginer le monde sans Matisse ?
Non. Surtout pas sans Matisse.
C’est notre nourriture culturelle. Sans elle, nous serions des barbares.
George hocha la tête ; il était tout à fait d’accord.
Tu as déjà remarqué l’attitude des gens dans les musées ? Devant les tableaux ? Ils penchent la tête. Ils se reculent. Ils se perdent dans les couleurs. Peu importe le sujet - un paysage, une basse-cour, une cathédrale. L’esprit glisse dans un état de béatitude de détachement...
De transcendance compléta George, non sans ironie.
Ils quittent leur corps dit Bram, et sont à l’intérieur du tableau.
Afficher en entierEncore un adulte qui essayait de lui donner des conseils. Mais c’était comme une radio allumée, lui aurait dit son oncle : on n’était pas obligé d’écouter.
Afficher en entierOn voyait dans leurs yeux qu'ils avaient le cœur brisé. C'étaient des hommes aux cœurs brisés qui ne pouvaient pas faire grand-chose, même pas aimer. C'était la chose la plus simple, aimer quelqu'un, sauf que c'était aussi la plus dure, parce que ça faisait mal
Afficher en entierLa maison avait quelque chose d'étrange. Une sensation de froid se dégageait de certaines pièces et une odeur montait de la cave, celle des carcasses pourrissantes de souris prises au piège. Même dans la douceur de l'été, quand le monde extérieur chantait son éclatante chanson, il régnait une obscurité oppressante ; on aurait dit que la maison entière, telle une cage à oiseaux, avait été recouverte d'un tissu de velours.
Afficher en entierMary avait une intuition à propos des Clare, et elle n'était pas bonne. Une chose à savoir à propos des maisons : c'étaient elle qui choisissaient leurs propriétaires, et non l'inverse. Et cette maison les avait choisis, eux.
Afficher en entierCouchés nus sous les draps raides et javellisés, fumant en regardant les taches sur le plafond, ils disséquaient leur avenir peu prometteur ensemble : il venait d'une famille aisée, elle de la classe ouvrière ; il rejetait la religion alors qu'elle était dévote ; il n'était pas intéressé par le mariage tandis qu'elle voulait un mari, des enfants et la barrière blanche. Ils restaient pourtant ensemble, peut-être par frustration. Comme s'ils étaient deux parties d'une troublante équation, dont aucun d'eux ne trouvait la solution.
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