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Dans le monde que j'ai quitté, la présence des autres exerce un contrôle sur les actes. Elle maintient dans la discipline.
Afficher en entierPacôme, Antoine, Rancé évoquent leur haine du siècle, leur combat contre les démons, leur brûlure intérieure, leur soif de pureté, leur impatience à gagner le Royaume céleste, mais jamais l'idée de vivre sans faire de mal à personne. Ne pas nuire. Après une journée dans la cabane des Cèdres du Nord, on peut se le dire en se regardant dans les glaces.
Afficher en entierQu'est-ce que la société? Le nom donné à ce faisceau de courants extérieurs qui pèsent sur le gouvernail de notre barque pour nous empêcher de la mener où bon nous semble.
Afficher en entier"Le courage serait de regarder les choses en face : ma vie, mon époque et les autres. La nostalgie, la mélancolie, la rêverie donnent aux âmes romantiques l'illusion d'une échappée vertueuse. Elles passent pour d'esthétiques moyens de résistance à la laideur mais ne sont que le cache-sexe de la liberté. Que suis-je? Un pleutre, affolé par le monde, reclus dans une cabane, au fond des bois. Un couard qui s'alcoolise en silence pour ne pas risquer d'assister au spectacle de son temps ni de croiser sa conscience faisant les cent pas sur la grève."
Afficher en entier"En Russie, la forêt tend ses branches aux naufragés. Les croquants, les bandits, les coeurs purs, les résistants, ceux qui ne supportent d'obéir qu'aux lois non écrites, gagnant les taïgas. Un bois n'a jamais refusé l'asile. Les princes, eux, envoyaient leurs bûcherons pour abattre les bois. Pour administrer un pays, la règle est de le défricher. Dans un royaume en ordre, la forêt est le dernier bastion de liberté à tomber.
L'Etat voit tout;dans la forêt, on vit caché. L'Etat entend tout;la forêt est nef de silence. L'Etat contrôle tout;ici,seuls prévalent les codes immémoriaux. l'Etat veut des êtres soumis, des coeurs secs dans des corps présentables;les taïgas ensauvagent les hommes et délient les âmes."
Afficher en entier"Notre pêché à nous autres, les hommes, c'est d'avoir perdu cette fièvre du chien à rapporter le même os. Pour être heureux, il faut que nous accumulions chez nous des dizaines d'objets de plus en plus sophistiqués. La pub nous lance son 'va chercher!'. Le chien a admirablement réglé le problème du désir."
Afficher en entier"Un ermite ne menace pas la société des hommes. Tout juste en incarne-t-il la critique. Le vagabond chaparde. Le rebel appointé s'exprime à la télévision.
L'anarchiste rêve de détruire la société dans laquelle il se fond. Le hacker aujourd'hui fomente l'écroulement de citadelles virtuelles depuis sa chambre. Le premier bricole ses bombes dans les tavernes, le second arme des programmes depuis son ordinateur. Tous deux ont besoin de la société honnie. Elle constitue leur cible et la destruction de la cible est leur raison d'être.
L'ermite se tint à l'écart, dans un refus poli. Il ressemble au convive qui, d'un geste doux, refuse le plat. Si la société disparaissait, l'ermite poursuivrait sa vie d'ermite. Les révoltés, eux, se trouveraient au chômage technique. L'ermite ne s'oppose pas, il épouse un mode de vie. Il ne dénonce pas un mensonge, il cherche la vérité."
Afficher en entier"Cette envie de faire demi-tour lorsqu'one st au bord de saisir ce que l'on désire. Certains hommes font volte-face au moment crucial. J'ai peur d'appartenir à cette espèce."
Afficher en entier« Chaque matin je sais que s'écoulera un jour miroir de la veille et esquisse du lendemain. Les variations des heures jouent sur la coloration du ciel, les allées et venues des oiseaux et mille nuances à peine perceptibles. »
Afficher en entier..."La visite du petit animal(une mésange) m'enhante .Elle illumine l'après -midi.En quelques jours, j'ai réussi à me contenter d'un spectacle pareil.Prodigieux comme on se déshabitue vite du baryum de la vie urbaine."
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