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CE SOIR-LÀ, je trouvai deux voitures inconnues devant la maison quand je me garai. Je me demandai qui ça pouvait être. Après avoir récupéré mon sac de courses, j’avançai jusqu’au porche. Au moment où je m’apprêtais à pousser l’écran grillagé, la porte d’entrée s’ouvrit. Un homme que je n’avais jamais vu émergeait de chez moi. Il parlait à quelqu’un derrière lui, aussi il ne me remarqua pas tout de suite.

— Arrête, Gin, dit-il en riant et secouant la tête. Je me fous de ce qu’on raconte. Rand Holloway n’est pas gay, c’est de la connerie. Ce mec a baisé plus de…

— Glenn !

Il éclata de rire devant ce cri outré de Gin – cette femme dont j’ignorais tout – puis il ouvrit l’écran moustiquaire, ce qui m’obligea à reculer.

— Excusez-moi.

En m’entendant, il tourna vivement la tête vers moi ; ses yeux, bleus et brillants, s’écarquillèrent.

— Oh merde, désolé mec. Je ne vous avais pas vu… Désolé.

Tout en s’excusant, il grimaça et referma la porte pour ne pas me bousculer.

Je m’écartai et me plaquai aux lèvres un grand sourire tandis que le mec sortait enfin. Je lui tins le panneau ouvert et il approcha en me tendant la main.

— On va recommencer, d’accord ? proposa-t-il. Je suis Glenn Holloway, le cousin de Rand. Je présume qu’il a oublié de vous dire que nous venions.

Je m’éclaircis la voix pour pouvoir parler.

— À qui a-t-il oublié de l’annoncer ?

Là, il se passa la main dans les cheveux – aussi brillants, épais et sombres que ceux de Rand, bien qu’ils soient coupés plus courts. Il eut un sourire gêné.

— À vous et aux autres employés du ranch. Nous partirons tous après-demain pour le ranch de mon frère, Zach. En attendant, nous resterons ici.

Hum-hum.

— Vous êtes le cuistot ? s’enquit-il.

Le cuistot ?

— Vous habitez ici ou avec les autres ? continua-t-il.

— Malheureusement, je ne suis pas le cuistot, dis-je, avec un sourire forcé. Excusez-moi, pourrais-je… ?

— Oui, bien sûr. Désolé. Je me demande où sont mes manières.

J’avais quelques idées sur la question.

Quand je mis le pied dans la salle de séjour, j’y trouvai un autre homme et deux femmes.

Une des femmes m’adressa un grand sourire ; elle se leva dès que je traversai la pièce dans sa direction.

— Salut, dit-elle. Je suis Ginger Holloway, sa cousine…

Elle indiqua de la tête la porte où Glenn se trouvait toujours.

— Voici mon frère, Brent, et sa copine, Emily.

— Stefan, dis-je, en lui tendant la main.

Elle la prit et la serra, fort.

— Enchantée.

Ensuite, ce fut au tour d’Emily de me saluer.

— Alors, Stefan, reprit ensuite Ginger, ce qui attira mon attention sur elle. Depuis combien de temps travaillez-vous au ranch ?

Il me fut épargné de répondre parce qu’une autre femme émergea de la cuisine.

— Gin, il n’y a rien à boire sauf du vin, de la bière et du café. Rand doit…

Elle m’aperçut alors.

— Oh salut. Auriez-vous apporté à manger ?

— J’avais prévu un repas pour deux.

Avec son grand sourire, ses yeux bleu ciel et ses cheveux blonds coupés au bol, elle ressemblait à un lutin. Elle se précipita pour venir me tendre la main.

— Salut, je suis le test, Lisa Whitten. Enchantée de vous rencontrer.

— Stefan, dis-je en acceptant sa poignée de main. Le test ?

Elle éclata d’un rire agréable, très musical.

— Oui, apparemment, j’ai été invitée à ce que je croyais être un agréable week-end de détente sur un ranch parce que ceux-là veulent vérifier si leur cousin – votre patron – est gay ou pas. Apparemment, je suis irrésistible, aussi je ferais un bon test.

Elle mit les mains sur ses hanches et prit une pose aguichante. Toute la pièce éclata de rire.

Je hochai la tête.

Elle était adorable, pas de doute, peau dorée, longues jambes, courbes parfaites, en plus de ses traits de lutin. Une Barbie petit modèle, le genre de femme sur laquelle tout homme se retourne pour la regarder en bavant.

Elle m’adressa un sourire malicieux, puis se pencha vers moi en baissant la voix :

— Je dois vous dire, maintenant que j’ai vu le mec, ça ne me gêne pas du tout qu’on m’ait piégée dans ce genre d’aventure.

— Parce que mon cousin est à tomber ! cria Ginger depuis le canapé où elle était vautrée.

— Dites, jeunes gens ?

Une autre femme venait d’émerger de la cuisine.

— Sauriez-vous si Rand a installé la Wi-Fi ? Il faut que je vérifie mes mails.

Ce fut moi qui lui répondis :

— Non. Il a juste un routeur ; il faut un câble pour se brancher.

La femme leva les yeux vers moi avec un sourire.

— Sauriez-vous où je peux me connecter ?

— Son bureau se trouve à l’étage, la troisième porte dans le couloir.

— Vous croyez qu’il verrait un inconvénient à ce que j’aille y brancher mon portable ?

— Non. Allez-y. Vous n’aurez qu’à récupérer le câble sur son ordinateur pour y connecter le vôtre. Il ne dira rien à condition que vous rebranchiez son appareil avant de partir.

— Bien sûr, dit-elle, en me tendant la main. Kim Palmer. Enchantée de vous rencontrer.

— Stefan Joss.

Nous échangeâmes une poignée de main.

— Vous me sauvez la vie, Stefan, déclara-t-elle avec un soupir. Ginny et moi avons une affaire de traiteur à Austin, apparemment, il y a un problème et il faut que je le règle de toute urgence.

Ginger soupira et se releva, son verre de margarita à la main.

— Je viens avec toi, dit-elle. Franchement, j’espère que Rand ne va pas tarder. Boire de la tequila à jeun me trouble la cervelle.

— Comme toujours ! cria Brent derrière elle.

— Tais-toi.

Elle eut un petit rire, puis elle suivit Kim en direction des escaliers tandis que j’allai jusqu’à la cuisine. Je laissai tomber mes courses sur le comptoir, écartelé entre mon soulagement d’être de retour à la maison et mon ardent désir que ces gens n’y soient pas.

On frappa à la porte de derrière. Quand j’ouvris, je tombai sur Everett Hartline, un des hommes de Rand.

Avec un sourire, je m’écartai pour lui faire de la place.

— Hé. Tu veux entrer ?

— Non, j’étais juste censé ramener les chiens dans la maison et m’assurer qu’ils ne fassent pas peur à toute la tribu.

Je levai un sourcil en le regardant.

— Tu veux dire que la meute n’effraye pas les cousins ?

Il eut un grand sourire.

— Tu sais, avant de travailler sur ce ranch, je ne connaissais comme chiens que les Border Collies, les Texas Heelers, les bergers australiens, ce genre de bêtes. Rand Holloway est le seul homme de ma connaissance à utiliser pour son bétail des Rhodesian Ridgebacks.

J’adorais ces chiens, ce qui me sidérait encore. Je n’étais pas du genre à aimer les animaux ! Pourtant, depuis que je vivais au ranch, je m’étais découvert un faible pour les chiens, les veaux et les chevaux. Durant l’hiver, je passais d’heureux moments assis devant un feu de cheminée, à regarder la télé sous un amas de corps chauds et de fourrure. Une des femelles en particulier, Bella, m’avait revendiqué. Elle était davantage à moi qu’à Rand, ainsi qu’il l’avait souvent fait remarquer. Il comptait bien, dès qu’il en aurait le temps, aller voir son éleveur préféré, à Biloxi, pour acquérir un autre chiot à élever sur son ranch. D’après lui, Bella ne lui servait plus à rien depuis qu’elle avait choisi de m’appartenir. Apparemment, je la distrayais : elle préférait rester à mes pieds que courir derrière le bétail.

— Stef ? insista Everett.

— Désolé, dis-je avec un sourire. J’imagine que je suis fatigué. Où sont les chiens à présent ?

Au même moment, j’entendis des cris émaner du salon.

— Je dirais qu’ils sont sous le porche, grogna Everett en se détournant. Mais si tu es là, tu peux t’occuper d’eux.

— Tu veux rester et manger avec nous ?

Il bâilla en me regardant.

— Non. Je pars avec Jace, Chris et Pierce au Rooster pour baiser.

— Amusez-vous bien tous les trois ! criai-je alors qu’il s’éloignait déjà. J’espère que vous aurez de la chance.

— Quand on sait y faire, gamin, il ne s’agit pas de chance.

Je levai les yeux au ciel en refermant la porte, avant de retourner au salon. On se serait cru dans un film d’horreur à cause des grognements féroces qui émanaient de la porte d’entrée.

— Mon Dieu ! gémit Lisa qui paraissait terrifiée.

Elle regardait Glenn, posté à la fenêtre. Brent m’adressa un sourire, Emily aussi.

— Bon sang, mais pourquoi Rand a-t-il besoin de chiens aussi énormes pour garder ses troupeaux ?

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Ginger qui venait de redescendre la moitié des escaliers.

— Ce sont juste les chiens, dis-je.

Dépassant Glenn, j’ouvris la porte. Derrière moi, tout le monde se mit à hurler. Pourtant les aboiements avaient cessé à la seconde où j’étais apparu.

— Ça suffit, dis-je aux chiens. C’est quoi tout ce boucan ?

Six gueules canines me regardèrent, pleines d’expectative.

— Stefan, ils ne rentrent quand même pas dans la maison ? s’inquiéta Lisa.

— Si. Rand ne veut pas que ses chiens traînent la nuit sur le ranch sauf quand il est avec eux. Dans l’obscurité, on ne les voit pas et Rand craint qu’ils se fassent écraser par un visiteur inattendu.

Dès que je m’écartai, la meute m’encercla ; cinq queues battaient de façon frénétique, cinq truffes humides cherchaient ma main. Le sixième chien, Bella, dansait carrément autour de moi en gémissant pour obtenir mon attention. Elle se tordit et chercha à pousser sa tête contre ma paume.

— Allez, venez, dis-je, en les entraînant vers la cuisine.

J’entendis leurs pattes cliqueter sur le plancher de bois, le carillon des clochettes de leur collier m’indiquant aussi que les bêtes trottinaient derrière moi. Je leur maintins ouvert le battant de la porte, puis refermai derrière moi.

— Tu es vraiment accro aux caresses, tu sais, dis-je à Bella.

Dès que je m’accroupis pour m’occuper d’elle, la chienne me sauta dessus et frotta son nez dans mes yeux ; quant aux autres, ils couraient en rond autour de moi pour m’encenser tout en me léchant au visage et à la gorge.

— Beurk, c’est dégueu, dis-je en riant.

Je les caressai tous, un par un, frottant leurs oreilles, leur dos, leurs fourrures épaisses ; pour finir, je les serrai tous dans mes bras.

Quand je me relevai enfin, j’allai jusqu’au garde-manger chercher leurs gamelles ; je leur parlais tout en m’activant. Ils restèrent assis autour de moi, la queue battante, à me regarder.

Quand la porte s’ouvrit, les chiens bondirent et se placèrent devant moi en une phalange serrée, ce que je trouvai plutôt amusant. Glenn et Ginger ne partagèrent pas cet avis.

Le chef de la meute, c’était incontestablement Beau, le plus gros et le premier chien que Rand avait acquis. Il considérait de son devoir de me défendre, aussi il avait pris une attitude d’intimidation.

— Ça suffit, dis-je.

Dès que je lui touchai la tête en tapotant doucement, il cessa de grogner et leva sur moi des yeux interrogateurs.

— Ce n’est rien, mon chou.

Il me répondit par un aboiement qui était presque une semonce ; il était manifestement mécontent, il ne comprenait pas pourquoi je l’empêchais d’accomplir son devoir. Il s’aplatit sur le sol avec un dernier aboiement étouffé, qui me parut dégoûté.

— Alors, voilà votre rôle sur le ranch, Stefan ?

Ginger m’examinait, les yeux étrécis.

Je n’eus pas le temps de répondre parce que Lisa, du salon, cria alors que Rand revenait. Réalisant le retour de leur maître, les chiens devinrent fous – du moins, presque tous. Bella fut la seule à rester dans la cuisine tandis que les cinq autres se précipitaient pour accueillir Rand.

Ce fut très drôle. Ginger hurla ; Glenn abandonna sa cousine pour s’écarter de la meute en furie ; j’entendis d’abord Lisa puis Kim crier. Je terminai de remplir les gamelles de chaque chien, puis je mis de l’eau dans chaque bol avant de me laver les mains. J’avais besoin d’une douche, mais avant ça, je tenais à voir Rand.

Glenn ouvrit l’écran de moustiquaire et frissonna dans l’air glacé.

— Bon Dieu, mais pourquoi a-t-il tenu à faire des courses ? grogna-t-il. Nous aurions pu faire l’aller-retour jusqu’à Lubbock avec le temps que ça lui a pris.

J’entendis des bottes claquer sur les marches, puis Glenn reçut en pleine poitrine un sac de charbon de bois.

— Si tu m’avais prévenu à l’avance, j’aurais été mieux préparé, connard ! s’exclama Rand. Mais là… Beau, espèce d’andouille, arrête et laisse-moi entrer… Où est Bella ? Il me manque un chien.

— Ça doit être celui qui est resté avec Stefan.

Rand ne l’écouta pas ; il pénétra d’un pas rapide dans le salon, les chiens s’éparpillant devant lui.

— Bordel, mais pourquoi ne pas m’avoir téléphoné Glenn ? grommela-t-il. Dès que Stefan revient à la maison, je veux que vous…

— Hé, dis-je à mi-voix.

— Stef.

Rand prononça mon nom comme s’il avait reçu un coup dans l’estomac. Il resta planté là, figé, à me regarder.

Je lui adressai un sourire.

— Surprise.

Bella aboya un salut, sans s’écarter de moi.

— Bon Dieu ! grogna Rand.

Il avança jusqu’au canapé où il jeta ses sacs de commissions, puis traversa toute la pièce jusqu’à moi. Je relevai un sourcil interrogateur.

— Ou étais-tu parti, Monsieur Holloway ?

— La ferme, dit-il.

Il m’empoigna par le bras, les doigts fermement plantés dans mon biceps, puis il me tira derrière lui jusqu’à la cuisine.

[...]

En entendant le désir brûlant dans sa voix, tout en moi se crispa, puis Rand pencha la tête pour m’embrasser encore.

Je me dressai pour aller à sa rencontre. Le baiser devint vite passionné, nos mains s’accrochant partout, nous étions unis des pieds à la tête. Un jour, notre alchimie cessera sans doute d’être si primitive et incendiaire, nous deviendrons un peu plus calmes. Ce n’était pas encore le cas.

— Hé, Rand ?

Glenn fit irruption dans la cuisine.

— Qu’est-ce que tu fous… Oh !

En ouvrant la porte, le cousin de Rand me trouva dans les bras de mon homme, sa bouche posée sur la mienne, une de ses mains plaquée sur mon cul, l’autre dans mes cheveux. Quant à moi, j’avais les deux bras autour de son cou. Franchement, même si je lui faisais un dessin – ou que je prenais une photo – il aurait été difficile d’être plus clair. Alors sa question suivante me parut ridicule.

— Qu’est-ce que tu fous là ? insista Glenn.

Je tentai de me libérer mais Rand me serra davantage.

— Je brutalise Stef. Ça ne se voit pas ?

Même avec une preuve évidente sous les yeux, il fallut à Glenn un regard de Rand le traitant de parfait crétin, puis moi le fixant d’un œil étréci, pour comprendre enfin ce qui se passait.

— Tu as perdu ton temps en invitant cette fille à venir ici, Glenn, annonça Rand à son cousin. J’ai déjà tout ce qu’il me faut.

Ce fut alors que Glenn Holloway admit la vérité.

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Ce fut un véritable chaos...

Jusqu'à l'arrivée de Tyler, l'oncle de Rand, mais aussi celui de Glenn, Brent et Ginger.

Le vieil homme se mit à hurler :

- Mais enfin, mordieu, qu'est-ce qui se passe ici ?

Dans la vraie vie, personne ne dit "mordieu" ! Du coup, c'était plutôt rigolo. Par contre, ce qui ne l'était pas, c'était le fusil qu'il tenait à la main. Tout le monde se figea en le remarquant.

- Je pensais que la maison était envahie, nous annonça le vieillard.

- Vous regardez bien trop la télévision, dis-je.

Il haussa les épaules pour marquer qu'il était d'accord avec moi.

- Alors, sacrebleu, que se passe-t-il ?

Sacrebleu ? Pas à dire, la façon de s'exprimer du vieil homme était à tomber.

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L’ACADÉMIE AURAIT dû m’accorder un Oscar. Durant les vingt-quatre heures qui suivirent, les seules fois où je ne jouais pas un rôle, c’était au lit avec Rand. Là, dans ses bras, je me retrouvai à nu – aussi bien littéralement qu’émotionnellement – sans rien d’autre à faire qu’à me dissoudre sous ses caresses. Mais du moment où je raccrochai pour retourner à table jusqu’à celui où nous nous couchâmes ensemble, et tout le lendemain, je fus en représentation.

Le mercredi après-midi, j’embrassai Rand pour lui faire mes adieux. Debout sur le porche, j’agitai la main en disant au trio d’être prudents – Brent et Emily partaient avec Rand, ils avaient pris des places payantes sur le ranch de Zach pour le week-end. Alors que je restais à sourire comme un idiot le temps que la voiture disparaisse, j’eus la sensation de mériter des applaudissements. Ma prestation avait été remarquable.

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« — Je pensais que la maison était envahie, nous annonça le vieillard.

— Vous regardez bien trop la télévision, dis-je.

Il haussa les épaules pour marquer qu’il était d’accord avec moi

— Alors, sacrebleu, que se passe-t-il ?

Sacrebleu ? Pas à dire, la façon de s’exprimer du vieil homme était à tomber. »

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Quatre des épreuves étaient déjà passées : capture du veau au lasso, en individuel et en équipe, lutte avec le bouvillon et course de barils ; le lendemain, il en restait trois : la monte du bronco, avec et sans selle, et la monte du taureau. Si je devais en croire le nombre de gens venus me féliciter des performances de mes hommes, nous étions parmi les meilleurs dans chaque catégorie. J’essayai de me retenir de sourire comme un parfait crétin ou de me pavaner avec fierté.

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EVERETT SE mit tellement en colère que je faillis demander qu’on l’attache. Chase écumait de rage. Tom me traita de tous les noms. Et Pierce gronda de façon menaçante. En bref, aucun d’entre eux ne voulait de participer à la vente aux enchères des célibataires. Jamais, ils n’accepteraient jamais… Pas même dans un million d’années… Puis nous arrivâmes devant l’estrade et ils virent toutes ces femmes – une véritable marée, plusieurs centaines d’entre elles – qui attendaient la chance d’avoir un cow-boy, ne serait-ce que pour une nuit ou un dîner de rêve… Et tout à coup, je fus génial, absolument et totalement génial parce qu’ils voyaient soudain de façon tout à fait différente le fait d’être vendus comme un morceau de bidoche : c’était flatteur et non pas humiliant.

Je n’avais pas demandé à Chris de participer parce que, l’année précédente, j’avais réalisé qu’il n’était pas prétentieux ou méprisant, juste timide. Aussi, quand il s’approcha de moi en me disant que ça lui plairait bien de participer aux enchères, j’eus un grand sourire.

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Je n’avais pas remarqué que le White Ash – Frêne blanc – tenait un stand où ils servaient des steaks. Glenn me fit passer derrière le comptoir. Ensuite, incapable de se retenir plus longtemps, il se remit à me bousculer. Il me poussa dans un siège avant de s’éloigner. Je surveillai l’agitation tout autour de moi. Debout devant un énorme grill, un homme arrosait ses steaks de sauce tout en surveillant le charbon et les flammes ; il faisait également frire des champignons de l’autre côté du barbecue. Une fois les steaks cuits, un autre homme les découpait en émincés avant de les présenter dans un grand saladier métallique. Le dernier cuistot faisait rôtir des oignons et des quartiers de patates douces et de pommes de terre. Un aide préparait des salades et du coleslaw.

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En le regardant, je ne pus m’empêcher de tendre la main pour caresser sa large poitrine musclée ; je descendis jusqu’aux profonds sillons qui marquaient son ventre dur et tendu. La musculature de Rand Holloway ne provenait pas des salles de gym. Moi, c’était là que je m’étais bâti un physique rappelant celui d’un mannequin de catalogue d’Abercrombie & Fitch ; je l’avais délibérément choisi tandis que Rand faisait travailler son corps tous les jours sur le ranch. Il portait ou déplaçait des masses plus lourdes que lui ; il affrontait à mains nues des animaux qu’il devait maintenir au sol ; il plantait des piquets à coups de masse. Sa vie quotidienne était physique et ça se voyait dans chaque atome de sa silhouette massive.

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Rand était un cow-boy ; moi, un citadin habitué à toutes les facilités de la grande ville, 24 heures sur 24. Ce n’était pas que la vie au ranch – et avec Rand – me déplaise, loin de là, mais il devait y avoir un juste milieu, non ? Alors pourquoi devrais-je supporter toutes les transformations tandis que Rand, lui, gardait sa petite vie habituelle ? Je comprenais bien qu’il n’y ait aucune alternative – les terres du ranch ne pouvant déménager, ça faussait l’équation – mais la logique n’avait rien à voir avec le ressenti. J’étais alors très en colère.

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Rand et moi étions chacun le pire cauchemar de l’autre. Mais au cours de ce week-end, je compris enfin la véritable raison ayant déclenché dix ans de guérilla : Rand m’appréciait. Il l’avait toujours fait. D’ailleurs, il ressentait pour moi un sentiment plus fort – qui l’obsédait quelque peu. Malheureusement, au Texas, il n’était pas facile d’associer un homme gay – et fier de l’être – avec un rancher éleveur de bétail. C’était pour Rand une idée abracadabrante avec laquelle il se débattait. Pourtant, dès qu’il finit par comprendre la vérité à son sujet, une fois certain de ce qu’il désirait, de ce dont il avait besoin, il s’était décidé à m’en faire part.

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