Dans l'ombre de la guillotine
Auteur
- Eve Terrellon (Écrivain)
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Classement en biblio - 6 lecteurs
extrait
"Assis derrière une table de travail imposante, un homme à l’âge incertain, vêtu comme un petit maître, relisait une lettre. Sans affectation, le jeune homme s’inclina devant lui.
— Vous vouliez me voir, monsieur ?
Monsieur Dessales releva la tête, un sourire courtois sur les lèvres. On le disait sévère, mais sa redoutable réputation devait plus à la distance qu’il mettait entre lui et ses élèves qu’à la réalité. Ôtant ses bésicles, il prit le temps de détailler son interlocuteur avant d’engager la conversation.
— Vous voilà donc, monsieur de Sarnas. Ma démarche a dû vous surprendre, et je vous rassurerai tout de suite. Je n’ai nul grief à vous faire. Nul grief sérieux, bien que vos notes laissent quelque peu à désirer.
— J’obtiens pourtant la moyenne dans toutes les matières, monsieur.
— Et c’est bien là où le bât blesse, car je soupçonne cette moyenne de cacher de brillantes possibilités. Mais laissons cela. Le but de ma convocation est d’un autre ordre.
Saisissant le courrier posé devant lui, monsieur Dessales fit mine de l’étudier avec soin.
— Savez-vous que vous me posez un problème, mon jeune ami ? poursuivit-il en reposant le papier devant lui. Un problème de conscience, pour être plus précis. Mon établissement demeure modeste, malgré une renommée que je me flatte d’étayer chaque année, et l’une des règles les plus rigoureuses consiste au paiement régulier des pensions. Vous ne l’ignorez pas ? Or, depuis plus de deux mois, deux mois et demi pour être exact, je ne perçois plus rien de votre famille.
— Je ne sais que vous dire, monsieur, répliqua Adrien, sans cacher sa surprise. Comparés aux revenus des aristocrates de la cour, ceux de mon père sont modestes. Mais bien qu’il vive simplement, je puis vous assurer que les frais de mon hébergement n’écornent pas sa fortune.
Hochant la tête, le directeur lui livra alors une information qui le stupéfia.
— Et pour cause, il n’en a jamais assumé la charge."
Afficher en entierCommentaires récents
J'ai préféré, et de loin, l'histoire de famille, les passages sur la révolution, plutôt que la romance. J'ai d'autres romans de cette auteure dans ma pile à lire et je pense que je vais me régaler pendant ma lecture.
Belles recherches, écriture fluide et histoire originale. Que demander de plus ?
Les + :
- Bonnes recherches historiques
- Une écriture à la fois moderne et recherchée
Les - :
- L'histoire prend souvent le pas sur la romance
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J'ai vraiment apprécié ce roman, même si, sans la promotion de Gloriana Editions, je ne me serai pas penchée dessus. Quel dommage ! Même s'il y a des points que j'ai moins apprécié, j'ai beaucoup aimé cette histoire, le contexte historique et surtout la relation entre le vicomte et ses fils. Ces histoires de familles, mêlée au contexte de la Révolution Française, offrent une atmosphère très particulière. Le vicomte m'a vraiment fascinée !
En revanche, j'ai moins accroché à la romance, qui reste toutefois secondaire, et au début, j'ai eu du mal à accrocher au style de l'auteur, même si c'est allé mieux au fil de ma lecture.
Une bonne découverte, que je vous recommande sans hésitation !
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Vu mon goût pour les ouvrages ayant trait à la Révolution française et vu la beauté de la couverture, je n'ai pas pu m'empêcher de pré-commander le roman il y a quelques semaines. D'autant que j'avais beaucoup apprécié les deux premiers tomes de la saga Les Dames de Riprole de l'auteure et que j'avais hâte de retrouver sa plume. Donc, aussitôt tombé dans ma liseuse, aussitôt commencé, et lu en quelques heures !
Nous suivons ici la destinée d'Adrien de Sarnas, jeune provincial de dix-sept ans, à Paris, au collège où l'a envoyé son frère aîné, Henri, pour, comme l'indique la quatrième de couverture, le soustraire à la cruauté de leur père. Arrogant et solitaire, le jeune noble est isolé par ses camarades de classe, mais il ne semble pas souffrir outre mesure de cet ostracisme, d'autant qu'un souci de santé le mine et l'angoisse, et que rien ne pourra, comme il l'apprend lui-même au début du roman, entraver l'avancée de sa maladie, devant le laisser à terme, complètement dépendant des autres. Cette perspective le terrifie, évidemment, mais ce sentiment est encore amplifié par la réaction qu'aura le vicomte de Sarnas à l'annonce de cette terrible nouvelle. Car le père d'Adrien et d'Henri est un père abusif, qui les maltraite aussi bien physiquement que psychologiquement.
Comme vous l'avez sans doute deviné, la romance n'a qu'une part infime dans L'Ombre de la Guillotine, qui met plutôt l'accent sur les relations conflictuelles, éminemment toxiques, entre un père tyrannique et brutal et ses enfants. D'une manière générale, cette situation de maltraitance est bien traitée, même si parfois le lecteur aurait aimé que la psychologie des protagonistes soit davantage développée, voire abordée d'une manière légèrement différente (les divers secrets familiaux ne seront dévoilés que tardivement et parcellairement si bien que les réactions du vicomte apparaissent parfois outrées voire incompréhensibles) car le père va vraiment très loin dans sa violence !
Il y a quelques scènes invraisemblables Spoiler(cliquez pour révéler)(celle où Henri laisse Adrien dans son cachot juste après l'avoir retrouvé et alors qu'il se trouve dans un état pitoyable, celle où Elisabeth l'appelle sous son vrai nom mettant sa vie en danger), sûrement motivées par l'auteure pour donner à son histoire une direction bien précise, mais ces facilités narratives donnent un sentiment artificiel.
Adrien de Sarnas est un personnage à la fois attachant et agaçant. Attachant car on compatit à son handicap et aux violences qu'il subit de la part de ce père complètement dénaturé. Par contre, son inconséquence est tout bonnement stupéfiante. Adrien n'apprend jamais de ses erreurs, il les répète même ! On comprend qu'il tienne à son indépendance et que sa fierté le pousse à se comporter comme s'il n'était pas devenu infirme, mais ce qui ressort davantage, c'est son côté égoïste qui n'hésite pas à mettre en danger son frère aîné ! Malgré tout, Adrien reste touchant, et sa farouche volonté n'en est que plus admirable, surtout au vu des nombreux sévices qu'il a subis et qui auraient pu le briser à jamais... J'ai également apprécié qu'il n'apparaisse pas comme le gentil petit noble éclairé, mais qu'il conserve cette morgue de caste, aussi bien vis-à-vis de sa nourrice, à laquelle il est pourtant très attaché, que des "manants"vivant sur les terres de son père. Cela n'en rend sa personnalité que plus complexe et intéressante.
Concernant l'édition, il y a plusieurs fautes d'orthographe, et parfois il manque même des mots.
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Date de sortie
Dans l'ombre de la guillotine
- France : 2017-06-14 (Français)
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Editeurs
Résumé
À l'aube de la Révolution française, Adrien de Sarnas se voit renvoyé du collège où son frère espérait le soustraire à la cruauté de leur père. Le jeune homme vient également de se découvrir atteint par un mal incurable dont la progression insidieuse le terrifie, et qui à terme le laissera infirme. Obligé de rentrer dans son château d'Auvergne, il décide de cacher son état au vicomte de Sarnas. S'engage alors une partie où les non-dits et les faux semblants vont justifier les pires dérives entre un père et ses deux fils. Mais les apparences sont parfois trompeuses, et la révélation des secrets pas toujours bonne à entendre. Tandis que l'Histoire en marche le rattrape, Adrien est plongé contre son gré au sein de la révolte populaire. La colère gronde parmi les paysans et elle emporte les châtelains vers un destin aléatoire où jalousies, vengeances et opportunismes s'entrecroisent.
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