Ajouter un extrait
Liste des extraits
— Elle est à un âge difficile. Et non seulement c’est un âge difficile, mais elle vit dans des conditions familiales vraiment affreuses, tellement dures qu’elle ne peut pas s’en sortir. Personne ne s’occupe d’elle. Personne ne veut assumer cette responsabilité. Elle n’a personne à qui parler. Personne à qui elle puisse ouvrir son cœur. Elle est vraiment blessée, et il n’y a personne pour l’aider à soigner cette blessure. Ses parents sont trop célèbres, elle est trop jolie. Ça fait des bagages trop lourds à porter. Et puis, ce n’est pas une fille ordinaire. Elle est trop sensible… d’une sensibilité particulière. Mais c’est une enfant d’un naturel adorable. Si quelqu’un s’occupe vraiment bien d’elle, elle grandira normalement
Afficher en entierHiraku Makimura réfléchissait à la suite de sa phrase. Il lui fallait du temps pour réfléchir, mais il n’avait pas l’air de s’en soucier. Il était habitué à ce que les gens attendent la suite de ce qu’il avait à dire. N’ayant guère le choix, j’attendis moi aussi qu’il veuille bien se remettre à parler. Il continuait à se triturer le lobe, comme s’il était en train de compter des liasses de billets neufs
Afficher en entierLe secrétaire revint bientôt avec deux verres et deux bouteilles de bière sur un plateau. Il posa le plateau dans le couloir, ouvrit les deux bouteilles, versa la bière dans les verres. Puis il s’en alla aussi rapidement qu’il était venu. — Allez, buvez, dit le Maître en s’asseyant. Je le remerciai et bus ma bière. J’avais très soif, et la bière me parut délicieuse. Mais je ne pouvais pas boire plus d’un verre d’alcool : je conduisais
Afficher en entier— Vous ne savez pas ! Je n’en crois rien. La plupart des gens qui ne jouent pas au golf détestent ce sport. C’est toujours comme ça. Vous pouvez me parler franchement. J’aimerais entendre une opinion sincère
Afficher en entierAh oui, oh, ce n’est rien. Comme ça au moins nous sommes quittes. Ne vous en faites pas pour ça. Et puis c’est tellement rare que ma fille me demande quelque chose. Ce n’est rien, vraiment. J’ai toujours détesté la police. Dans les années soixante ils m’en ont fait voir des vertes et des pas mûres. J’étais pas loin du Parlement le jour de la manifestation où Michiko Kamba a été tuée, il y a longtemps de cela, il y a bien longtemps
Afficher en entier— Bonjour, fit Yuki à regret. Puis elle fourra les deux mains dans les poches de son blouson et partit faire un tour dans le jardin. — Eh, apporte-nous de la bière, dit Makimura à son secrétaire d’un ton rude. — Bien, répondit ce dernier d’une voix claire avant de foncer vers la maison
Afficher en entier— Je fais le chauffeur, j’envoie ses manuscrits, je fais des recherches pour lui, je l’accompagne au golf, je joue au mah-jong avec lui, je l’accompagne dans ses voyages à l’étranger, je fais tout, m’expliqua-t-il, tout guilleret, sans que je lui aie rien demandé. Autrefois on m’aurait appelé « secrétaire à demeure ». — Ah ? fis-je. Yuki parut sur le point de dire : « Vraiment nul, ce type », mais elle se retint. Finalement, elle regardait à qui elle avait affaire avant de parler
Afficher en entierLe soleil déclinait déjà quand nous arrivâmes à la maison du père de Yuki, située près du bord de mer. C’était une vieille et vaste maison avec un jardin presque trop plein d’arbres, dont un coin évoquait encore le paysage de l’époque où Tsujidô était un lieu de villégiature résidentiel. C’était calme, silencieux, et le crépuscule printanier seyait bien à l’ensemble. Les cerisiers disséminés dans le jardin étaient pleins de fleurs en bouton. Quand les cerisiers finissaient de fleurir, ce devait être au tour des magnolias. On devait sentir les changements de saison aux légers changements quotidiens des parfums et des couleurs du jardin. Il existait donc encore des endroits comme ça
Afficher en entierTout en regardant tomber la pluie, je songeais à cette sensation d’être englobé par quelque chose, d’en faire partie. Et je songeais aussi que quelqu’un, quelque part, pleurait pour moi. Comme si cela appartenait à un monde extrêmement lointain. Un incident qui se produisait sur la Lune ou sur un endroit de ce genre. Finalement, ce n’était jamais qu’un rêve, et j’aurais beau tendre les mains, j’aurais beau courir de toutes mes forces, je ne pourrais jamais atteindre ce lieu
Afficher en entierElle est la première personne à qui j’ai pensé quand j’ai commencé à rêver de l’hôtel du Dauphin. Elle m’appelle à nouveau, me suis-je dit, elle a besoin de moi. Sinon, pourquoi ce rêve reviendrait-il sans cesse
Afficher en entier