Danser les ombres

e suis très mitigée après cette lecture, d'un roman en 3 parties....

En première partie du roman, je suis restée spectatrice éloignée. Je n'ai pas de suite compris que ce récit monotone plantait le décor avant le drame, le séisme qui va tout ravager.

La seconde partie démarre après le tremblement de terre. Le récit est devenu rapide, on sent l'urgence du pays, des hommes qui ont tout perdu.

La troisième partie m'a laissé perplexe. Le côté ésotérique casse le rythme de lecture. Je n'ai pas compris immédiatement de quoi il s'agissait. J'ai trouvé ça super décousu et pas en corrélation avec le reste du roman. HAÏTI est construit de culture et de "sorcellerie ", mais quand même, peut on mélanger à ce point les vivants et les morts?....ou alors je n'ai pas compris la métaphore.

J'ai appris des choses sur cette période et ce pays, qui peut tout perdre alors même qu'il n'a rien.

Cela fait plusieurs livres de Laurent Gaudé que je lis, et je suis toujours surprise par les dénouements.

Une pépite au niveau de l'écriture, du thème de Haïti abordé avec poésie et juste ce qu'il faut de fantastique. Les personnages sont magnifiques et attachants, les rapports humains sont délicats et sublimés.

Je suis très mitigée sur ce roman. Dans la première partie du roman, le rythme haché du phrasé m'a particulièrement agacée : phrases très courtes, sèches, irritantes. J'ai bien failli abandonner ma lecture mais l'histoire et les personnages très vite attachants m'ont fait tenir bon.

Puis ce rythme a changé dans la seconde partie, il est devenu rapide, avec des phrases plus longues, moins sèches, en corrélation avec ce qui était raconté puisqu'à ce moment là, un évènement change tout ce qu'on avait pu imaginer.

La troisième partie, la fin, la danse avec les ombres, a fait retomber mon enthousiasme que la seconde partie avait éveillé. Pour une raison que je ne saurai expliquer et malgré mon attachement à tout ce qui touche l'imaginaire et plus particulièrement la fantasy, cette fin ésotérique m'a semblé hors de propos, voire déplacée. Ça n'a pas fonctionné pour moi, question de goût sans doute.

Laurent Gaudé a cette humanité, dans l'écriture, qui fait qu'on se sent empathique aux personnages. Dans ce roman, notamment, il nous mène tout doucement vers les faits réels de Haïti, en commençant par narrer la vie des personnages, un cercle d'amis, une jeune fille malade, un ancien tortionnaire... Et ils les accompagnes de la joie de vivre à la douleur, qu'il dépeint avec tellement de naturel, qu'il nous rend proche d'eux au point qu'on se demande si nous levions le nez de notre livre, ils ne vont pas être là autour de nous, attendant patiemment que l'on finisse leur histoire, jusqu'à fermer le livre en les renfermant dedans sans toutefois les oublier... Sa plume est si belle qu'on se sent transporté par ses écrits, que les âmes flottent autour du livre. Il adhère aux croyances locales et le amène dans son roman comme une danse fièvreuse... La danse des ombres...

C’est le premier roman que je lis de Laurent Gaudé. J'ai suivi il y a quelques temps l’émission La Grande Librairie dans laquelle il était invité. J'ai été touchée par sa façon de raconter son roman. Je me suis très vite précipitée à ma médiathèque pour emprunter un de ses romans. Mon choix s’est ainsi porté sur Danser les ombres. Ce titre m'a plu tout de suite ainsi que le résumé. Et je ressors ravie de cette découverte. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, qui alterne les phrases courtes avec des plus longues selon la situation, on ressent ainsi mieux l'urgence ou la panique avec des phrases courtes et précipitées. Et on est plus dans la contemplation des sentiments ou des décors avec les plus longues. J'ai vraiment beaucoup apprécié sa façon de raconter une histoire, d'emmener le lecteur avec lui, l’immerger, l'impliquer dans son récit et le laisser intensément retourné.

Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire, le résumé en dit déjà bien assez. Il faut découvrir l’histoire à la façon dont l'auteur nous la présente. Dès le début, il nous plonge dans l'ambiance des lieux. On est en Haïti, de nos jours, quelques années après les conflits que l'on connait. On apprendra plus tard que l'on est en 2010 puisqu’il va se passer un événement qui va mettre le chaos sur l’île, puisqu'il s'agit du terrible tremblement terre qui a fait énormément de morts.

Au début, on suit des personnages individuellement. Une jeune fille qui revient sur l’île pour annoncer le décès de sa sœur, un médecin renié par sa famille, un chauffeur de taxi, un vieux monsieur qui attend toujours des nouvelles de son amour disparu, de jeunes infirmières étudiantes, un homme maltraité et torturé pendant la révolution…tous ces personnages évoluent individuellement et vont se retrouver liés par la suite dans un endroit hors du commun puisque ce groupe de personnes se réunit dans une ancienne maison close pour jouer aux dominos. Leur vie, leur façon de se comporter et leur relation vont être chamboulés par un terrible tremblement de terre. Les recherches vont être intenses, les habitants se mobilisant pour sauver des décombres d’éventuels survivants.

L’auteur n'a omis aucun détail pour retranscrire l’atmosphère de cette île. Que ce soit des restes des affrontements ou encore des croyances vaudou. C’est ainsi qu'il a ajouté des préceptes de cette croyance, avec des revenants, des personnes que je pensais vivantes et qui se révélaient en faites être des apparitions, des ombres. Et là le titre prend tout son sens, dansent les ombres autour des vivants. C’est assez déroutant pour le lecteur et en même temps cela rajoute plein de sentiments à la lecture. Il a également raconté à la perfection le séisme, comme si on y était ou s'il l’avait vécu en réalité. Toutes les sensations ressenties à ce moment là sont criantes de vérité et parfaitement décrites. Il a un style réaliste et en même temps très poétique donnant ainsi une double dimension aux faits.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, suivre tous ces personnages, leur façon de vivre différente selon leur position sociale. Ils sont très touchants. La plume de Laurent Gaudé est sensible, vive, envoûtante. L'histoire est dense, complète et pleine d’émotions. Je me suis sincèrement régalée avec cette danse et j'ai plus qu'envie de découvrir le reste de l'œuvre de cet auteur. J'ai parcouru les différents résumés de ses autres romans, je trouve qu'il emmène le lecteur dans une ambiance différente à chaque fois. En tout cas, il a réussi à rendre son histoire addictive, j'ai eu beaucoup de mal à quitter les personnages, j'avais envie de rester avec eux, je les garderai en mémoire, je pense notamment à la scène de fin, pleine de réalisme et de surnaturel.

Si, comme moi, vous ne connaissez pas encore Laurent Gaudé, je vous invite chaleureusement à le faire. Je ne suis pas déçue et je vais continuer à emprunter ses autres romans. Je pense qu'il ne lira jamais cette chronique, mais en tout cas, je le remercie de m'avoir fait faire ce si beau voyage le temps d'un roman.

Un livre qui m'a scotchée et fait verser des larmes. C'est toujours un plaisir de lire Laurent Gaudé.

J'ai dû un peu me faire violence pour le lire, puis arrivée à la moitié du livre je ne pouvais plus le lâcher. Les personnages sont vivants, ils ont une histoire à raconter, ils sont passionnants. Spoiler(cliquez pour révéler)J'ai été très surprise par le séisme, un peu comme les habitants d'Haïti. Il est si bien décrit, avec les petits clins d'oeils à la culture voodoo. J'avais vite lu la quatrième de couverture, en sachant que de toutes façons la plume de Gaudé est magnifique, je me disais que j'allais presque forcément être ébahie. Ca n'a pas raté.

La fin est magnifique, malheureusement très triste, mais très belle.

Superbe livre !

La fin est surprenante, même si un détail dans la narration nous donne un indice que ce qu'elle sera.

Cette partie me fait penser au "Rêve" (fantastique) de Jean Valjean dans les misérables...

Livre à lire sans modération.

Un livre de Laurent Gaudé est toujours un régal et celui là ne m'a pas déçu.Littérature fantastique et poésie se mêlent et nous amènent à un pur moment de bonheur et de réflexion.

Je m'attendais à autre chose: qu'on me décrive en détail le séisme de 2010 de l'intérieur de Haiti, car moi je l'ai vécu de l'extérieur, prenant tous les blessés atterris dans mon île en charge psychologiquement ainsi que les sauveteurs. Mais je suis tombée sur une littérature poétique où se mêlent les vivants et les morts. Un livre particulier qu'on n'oublie pas et qui transporte dans les esprits haïtiens.