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– Ce roi, dont le peuple a beaucoup souffert au cours des dernières guerres contre vous, ne voulait pas de ce nouveau conflit. C’est compréhensible.
– Tu parles sagement, mon fils. Shenzong s’était sûrement rendu compte de la bêtise de son général, ainsi que de son aveuglement.
– On peut donc éviter ce massacre ?
– Non, on ne le peut pas ! répliqua le khān en élevant la voix. Je n’ai pas d’autre choix que de répondre à la provocation d’Asa-Gambu.
– Mais, père, il serait peut-être plus profitable pour nous d’épargner à nos armées une guerre que nous pouvons éviter…
– Il est beaucoup trop tard pour ce genre de considération, mon fils. Plus de cent mille hommes sont maintenant prêts à se battre, rêvant aux richesses qu’ils pourront piller et rapporter à leurs familles sur la steppe. Si j’arrêtais la guerre maintenant, cela provoquerait la révolte de nos alliés et la dissolution immédiate de l’Empire. En orchestrant la mort de son roi et en m’en faisant porter le blâme, Asa-Gambu a ajouté l’insulte à l’injure. Je serais fou de ne pas répondre à une telle provocation, car je serais alors la risée de tous les royaumes d’Asie. Non, mon fils, pour être respecté, un souverain doit être aimé, mais, par-dessus tout, il doit être craint. J’anéantirai donc le royaume tangut pour de bon et en finirai à jamais avec cette couronne, qui me résiste depuis tant d’années et oscille sans cesse entre la soumission et la rébellion. J’annexerai tous ses territoires à la Mongolie. Le peuple de la plaine du Sichuan sera dorénavant mongol, comme je l’ai fait auparavant pour les Tatars et les Ouïghour. N’est-ce d’ailleurs pas là une faveur extraordinaire que je fais à ces paysans, qui ont tant souffert de l’inconscience et de la stupidité de leurs rois et de leurs généraux ?
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